Échapée Belle parcours des Crêtes (29-08-2015)

Date de publication : Aug 31, 2015 8:3:30 PM

Dix minutes avant de partir rejoindre Loïc, Guillaume et Julien, notre chauffeur privé, à Super U je soulève mon sac du plancher pour y découvrir une grosse flaque. L'embout de plastique de ma poche d'eau est brisé et le joint d'étanchéité ne tient plus en place. En catastrophe je fonce au sous sol récupérer mon vieux tuyau, le laver et remplir la poche d'eau. J'arrive quand même pile à l'heure au rendez vous. Arrivé à Super Collet on retrouve Sam, Jérôme, Caro, Frédérique et différents coureurs, amis, familles et membres d'autres clubs. Il est à peine neuf heure le matin et déjà le soleil tape fort.

Après une petite fouille aléatoire pour deux articles sur la liste d'équipements obligatoires, remarquer l’emploie du pluriel ici, on nous laisse entrer dans le sas. Loïc qui est chaud comme la braise se met sur la première ligne, je suis un peu derrière et Julien encore un peu plus en retrait avec Guillaume. Le départ est donné et on entame vite la montée vers les Plagnes. Le rythme est bon, le peloton commence déjà à s'étirer, il fait chaud, le souffle est court mais je suis bien placé.

Au col de Claran, les copains du BGSA sont là pour prendre la photo. Sam me dit de calmer le jeu. C'est mon président mais c'est que le début de course, normal que je respire comme un bœuf, la machine va se réchauffer. Je garde le rythme. C'est la descente de la vallée sous les Férices. Le paysage est superbe. J'avais déjà fait cette partie en tant que pacer avec Manu mais je suis toujours aussi impressionné devant ce panorama minéral et grandiose. Faut le dire, c'est vraiment beau chez nous! Les arbres et la montagnes arrivent encore à nous faire de l'ombre et la température est plutôt bien.

On traverse le torrent et ainsi commence la montée de 700m vers le col d'Arpingon, le point culminant avec 2250m, avec un passages classé délicat par les organisateur. Le tempo ralentit et l'effort se fait sentir chez les coureurs, j'arrive à en doubler plusieurs. Rapidement on se trouve au dessus de la ligne des arbres. Il est près de midi et le soleil resplendit de tous ses feux. Nous un peu moins... La poche d'eau elle se vide rapidement mais la soif reste toujours présente. Je dois même faire un détour par le refuge de la Perrière parce que je suis à sec complet.

J'arrive à Val Pelouse en moins de 3h30. Il y a beaucoup de gens sur place, des spectateurs, des amis et des membres du BGSA. C'est Sam qui s'occupe de moi durant mon arrêt au ravito, il me remplit mon eau pendant que je me gave de bananes, saucissons, fromage et coca. En moins de cinq je reprends la course. Ce sera le bout dur de la journée. Il est 13h30, le soleil est à son maximum et il doit faire plus de 35 degrés sur une pente exposé sud sans un pet de vent. La montée sur les crêtes pour se rendre au col de la Perrière sera pénible mais rien comparativement à celle vers le col de la Perche. Là c'est la traversée du désert et pas que pour moi. Ceux que je croise aussi ont le visage long. Juste avant le col je laisse Patrice, un habitué des kilomètre vertical du BGSA, plié en deux de douleur. Le mental travaille fortement pour continuer à avancer d'un pas très lent.

Au col deux petites dames bien sympas me disent « Un autre qui veut boire sa bière. » C'est une certitude que je vais la boire ma bière gratuite! Aussitôt là haut, une petite brise nous rafraîchit le corps et après une minute d'état semi-végétatif, les organes commencent tranquillement à revivre, les jambes recommencent à dérouler et sans vraiment m'en rendre compte je suis en train de courir à nouveau. Ah que c'est bon! Sur la crête vers le Grand Chat, le vent est encore plus présent et il fait presque frais. Tout est relatif... Au Big Cat, le sommet des Mantoux, on peut apercevoir le Bourget, notre prochain ravito à 7 km. Mais que de la descente et un peu plus de mille mètres.

La crête vers le Champet est superbe, ça descend bien. On entre rapidement dans le couvert forestier. Je remarque que les champignons sont enfin sortis, par contre pas trop de cèpes en vue. Faut dire que courir et identification mycologique ne sont pas vraiment des sports compatibles. Je croise rapidement Isa qui montait dans le sentier. Les cuisses commencent tranquillement à sentir l'effort cumulé de la journée. Les muscles sont de plus en plus raide mais le moral n'est pas entamé du tout donc tout va pour le mieux. J'arrive au Pontet à 16h44 sous l'acclamation des amis et du BGSA. Jeanne, Manu, JF, Arnaud, Marie, Sam et d'autres sont sur place. Mon président qui encore au petit soin avec moi en plus de me remplir mon eau me donne la bonne nouvelle que je suis en 29 ième position! Je mange un cookie de Jeanne qui me donnera un boost énorme et j'en enfile deux dans ma poche de sac. Je dois avouer qu'ils étaient en miette et que j'ai pu que partiellement les manger avec les carrés de chocolat fondu et les bouts de saucisson.

Quatre minutes plus tard c'est reparti pour la montée vers Montgilbert. Je double plusieurs coureurs du long parcours, ils ont 100 kilomètres de plus que moi dans les pattes. Certains ont la foulée très raide mais d'autres semblent vraiment bien. C'est dur, les cuissots couinent mais je ne lâche rien. Plusieurs faux plats me donnent l'impression d'être enfin au point ou ça bascule pour la dernière descente. Ce sera un peu plus long que ce que je croyais mais enfin je commence à voir le pied du Grand Arc et à deviner Aiguebelle tout en bas. Un peu plus de 10 bornes à descendre et ce sera la bière.

La fôret commence à faire place aux champs, aux habitations, aux routes. Les bruits de la civilisation se font entendre de plus en plus proches. Les klaxons d'un mariage emplissent le tableau sonore. Le rythme augmente. A trois kilomètre de la fin je me fais doubler, mais littéralement, par un coureur du 144 km, il doit filer à 20 à l'heure. Il est euphorique, ses enfants l'ont rejoint sur le parcours et ils descendent comme des cinglés. Je maintient le cap à 10 km/h et j'essais de ne pas éclater avant la fin mais j'ai bien hâte d'arriver. Dernier virage avant Aiguebelle, je me trompe de direction et prend la montée sur la route de Montgilbert. Je me rends rapidement compte de mon erreur, reviens sur mes pas et c'est le dernier bout. Arrivé dans Aiguebelle, le sentier derrière le gymnase enfin le parc en vue! Je croise Loïc qui est avec ses filles dans la rue déjà douché. Je passe la ligne d'arrivé à 18:54 soit un temps de 8:54. Je suis en 26 ième position sur un total de 289 partants et en 8 ième position chez les vétérans 1 homme. Bien content de cette performance.

Donc pour le BGSA, Loïc termine en 13 ième position scratch et 7 ième senior en 7:47. Julien 48 ième et 27 ième senior en 9:53. Il y aura 82 abandons sur ce parcours de 47 km, 2750 D+ et 4100 D-. Une mention spéciale pour Frédérique qui arrive deuxième féminine en 9:24.Un parcours superbe digne de Belledonne. Une organisation au top, un super balisage et des ravitos bien garnis. Merci aux amis pour les encouragements, à Sam pour l'aide ravito, Jeanne pour les cookies et photos, Caro et Héloïse pour les photos aussi, à Julien pour ses talents de chauffeur et à Lionel pour l’agenda d’entraînement.

Maurice

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