XIXe Trofeo Mezzalama 04/05/2013

Date de publication : May 05, 2013 7:43:50 PM

Après un report de la Mezzalama pour cause de mauvais temps, c'est avec Jérôme mon fidèle binôme et mon autre très fidèle binôme, ma chérie que je me dirige vers Breuil-Cervinia, départ de la XIXème Mezzalama. A l'arrivée en Italie le temps ne nous enchante pas pour le lendemain mais les prévisions météo prévoient du beau temps. Nous arrivons sur le lieu de la course, retirons nos dossards et récupérons les clés de notre chambre d'hôtel. En flânant un petit peu dans les stands on aperçoit les stars du ski alpinisme. Le briefing est à 18H30 donc on a le temps d’aller poser nos affaires à l’hôtel. En effet un hôtel de luxe nous accueille avec piscine, sauna, hammam et même golf intérieur. Tandis que pour la chambre ou plutôt l’appartement, il est immense deux salles de bain toutes en marbre, deux grandes chambres et tout ça avec une vue magnifique sur le Cervin.

Après toutes ces émotions on commence à préparer nos affaires pour le lendemain. Il est maintenant l’heure d’aller au briefing. Mais celui là est tout en Italien, on a un peu de mal à comprendre car pour mon équipe à part pizza, pasta ceux sont les seuls mots que l’on parle en Italien. Cela nous donne de bonnes tranches de rigolade !!Toutefois il y a une traduction mais très brève, heureusement qu’il y a les photos pour comprendre ce qui nous attend pour le lendemain. Donc après les traditionnels remerciements, c’est le directeur technique de la course, Adriano Favre qui nous présente le parcours et les conditions du samedi. Le parcours prévoit donc une première longue montée sur les pistes de la station puis un passage au sommet del Castore avec une montée en crampons et le parcours de ses arêtes et enfin une remontée al Passo del Naso toujours en crampons. Un itinéraire bien alléchant !! Quelques précisions sont données sur la météo et le départ qui sera donné à 5h du matin.

C’est donc à 3H que toute l’équipe se lève pour se préparer et entamer une longue journée. Le petit déjeuner est à la hauteur de l’hôtel. Mais il faut se dépêcher un peu car le contrôle Arva est entre 4h et 4h30.

Nous voila sur la ligne de départ il y a déjà beaucoup de monde dans la raquette. 4, 3,2 ,1 partez le départ est donné à 5h de la XIX Mezzalama.

Le temps est au grand beau, le ciel est rempli d’étoiles ainsi que nos yeux, nous sommes tous les trois très heureux d’être là. 300 équipes de trois s’élancent à l’assaut du « marathon des glaciers ». Nous faisons partie de la masse qui remonte la longue piste pour atteindre le col de Breithorn. Pendant cette première montée tout se déroule pour le mieux. J’ai laissé mon fidèle cheval de course sortir l’élastique pour imposer un rythme à Elsa. Pendant ce temps je monte à mon rythme, j’avance pour qu’au sommet de cette « bosse » de 1800m de dénivelé positif je puisse préparer la corde et les encorder. La piste est bien gelée donc les zipettes sont nombreuses dans les murs. Le froid étant très intense, il m’oblige à m’arrêter pour enfiler la doudoune et les gros gants car il fait vraiment très froid, on est quand même déjà à plus de 3000m d’altitude et le soleil se lève juste. Je commence à préparer la corde, et je vois arriver Elsa et Jérôme. Je leur fais signe, ils sont aussi bien gelés, ils mettent donc eux aussi les couches, il fait tellement froid que je leur propose de continuer la montée pour que l’on puisse s’encorder au soleil. Nous arrivons au col de Breithorn à 3826m, premier point de contrôle en 2H24, avec le levé de soleil sur le Cervin. Le soleil nous réchauffe un tout petit peu mais je suis vraiment trop frigorifié. On se met donc un peu au chaud dans une tente montée pour l’occasion. Nous en profitons pour s’encorder et mettre aussi les couches du bas. Cela nous permet de nous réchauffer et poursuivre mais je ne suis vraiment pas bien, nous restons un long moment (1h environ). Nous perdons beaucoup de temps, mais on repart quand même, je vais beaucoup mieux. On continue notre périple par un long plat qui nous mène jusque sous la montée del Castore 4226m. C’est skis sur le dos et crampons aux pieds que cette montée s’effectue.

Avant le sommet, il faut passer sur des échelles pour franchir la rimaye. Là haut, la vue est magnifique, mais au sommet nous ne chaussons pas les skis tout de suite, on continue la crête et le début de la descente en crampons et cela toujours encordé. Nous mettons enfin les skis aux pieds pour une courte descente, première descente encordé à trois. Tout se passe très bien. Nous repeautons pour la longue montée. Il fait très chaud et le mal de tête se fait ressentir. Après le long faux-plat nous sommes au pied de la dernière ascension. Celle-ci se fait en crampons et longé. Elle est vraiment très dure, on l’effectue tous les trois à petit pas et à petit rythme. Nous sommes enfin au sommet du Passo del Naso 4150m mais la descente à ski n’est pas pour tout de suite. On garde les crampons et on descend sur des cordes fixes dans une descente longue et bien raide. On chausse enfin les skis mais pour nous achever c’est une partie en skating qui nous attend. Tout devient dur après temps d’effort. Enfin nous voilà dans la vraie descente mais encordé à 3 ce n’est pas avec bonheur qu’on l’effectue. La corde s’emmêle, se met dans les skis. Nous poursuivons la descente et on nous arrête pour nous dire que l’on peut se désencorder. Après 6H encordé c’est avec soulagement que l’on enlève la corde. On va pouvoir profiter de la descente. Mais malheureusement c’est du ski nautique qui nous attend pour la suite. La descente est longue jusqu'à la ligne d’arrivée. Grâce à l’enneigement exceptionnel cette année on peut arriver en ski jusque dans la ville, une langue de neige a été aménagée pour l’occasion. On franchit donc la ligne après 9h25 d’effort à la 219ème place.

Pour résumer une super belle course en altitude (D+ : 2300m au dessus de 3000m) avec 3300m de D+ et 3700 D- en 41km. Je tiens à souligner la très bonne organisation de cette manifestation qui est à la hauteur de l’ampleur des courses de la grande course.