Media Maraton de Acentejo et El Teide, sommet de l'Espagne ou presque... ( 29-30/03/2015)

Date de publication : Apr 06, 2015 8:15:13 PM

Tres, dos, uno, partid! Et nous voilà partis comme des fauves.

Quatre heures plus tôt :

Incapable de synchroniser automatiquement mon portable avec le fuseau des Canaries, changement d'heure durant la nuit, je me réveille un peu anxieux de savoir quelle heure il est réellement. Petit déjeuner rapide et hop dans la bagnole pour me rendre dans un endroit approximatif. Les indications que j'ai eu la veille, seulement en espagnol, m'ont pas donné entièrement confiance. En plus que le véhicule de location que j'ai arrive à peine à monter les routes « dré dans l'pentu » qui ont un angle qui approche parfois les 45 degrés. Une nuit de verglas et je crois que la moitié de la population de l’île de Tenerife disparaît d'un coup.

Arrivé sur place deux heures d'avance, je prends mon temps pour mes préparatifs. Regarde ceux de la course. Pas chaud au petit matin en short et maillot BGSA mais aussitôt le soleil sorti je ne regrette pas mon choix. Le départ est prévu à 10 heure. Hop, retour à la première ligne du texte.

Le parcours commence par contourner et ensuite monter sur un gros tas de cailloux volcaniques. Difficile de doubler, le rythme est un peu lent, mais les plantes autour bien épineuses et coriaces motivent les coureurs à rester dans le rang. Ensuite on traverse les vignobles et rapidement on se retrouve dans une espèce de garrigue très dense. Il fait chaud mais heureusement la vaste majorité du parcours sera plus ou moins ombragée.

Ayant suivi l’entraînement de Sam toute la semaine avant j'ai les jambes qui tournent bien, j'ai la patate! Je double beaucoup de coureurs. Après une première grande montée on redescend un peu avec une vue splendide sur El Teide, le point le plus haut de l'Espagne. Ensuite on attaque la deuxième grande montée. Le paysage change encore une fois pour une pinède d'arbre touffus en hauteur. Défilent de chaque coté ces grands troncs. Plus on s’élèvent en altitude, plus le vent monte. L'océan se fait sentir.

Rapidement, c'est le haut du parcours et donc le début de la longue descente. Les longues épines de pin qui couvrent le sol glissent un peu entre la semelle et les cailloux et il faut faire gaffe. Retour dans la garrigue, dans les vignes. Un moment à un passage clé, il manque de balisage et nous sommes quatre à faire une petite visite touristique de 5 minutes chez les agriculteurs locaux. Retour sur nos pas.

Deux kilomètres avant la fin voyant que les courreurs ne se seraient pas trop salies, ils ont décidé de faire passer le parcours dans un petit ruisseau bien boueux. Mes compadres qui n'avaient pas de bâtons on du littéralement glissé sur le cul pour ce passage. Je crois avoir eu un très bon échantillon des jurons de la langue espagnole. Je dois dire que c'était assez cocasse.

Dernier sprint avant la fin, je parviens à gagner une place. Je termine ce parcours de 21 km, 1170 m D+ en un peu moins de 2:57 pour une 36ième position sur 87 au classement général et une 6ième place sur 18 dans ma catégorie. Voilà le résultat de seulement trois jours d’entraînement avec notre président!

El Teide ou comment je suis presque allé au sommet de l'Espagne

La nuit d'après course à été assez mouvementée et le sommeil plutôt moyen. Après un réveil tardif je jette à peu près tout ce que j'ai dans le coffre en ne sachant pas trop si ce sera plage, montagne, ville ou autre au menu de la journée.

Après quelques courbes sur la route je vois que le sommet est dégagé, pas de nuage en vue. On ne sait pas de quoi demain est fait alors je me dirige vers la base de la montagne.

Il est pratiquement midi quand je croise le panneau qui indique une durée de 8 heures et un niveau de difficulté extrême au parcours... Extrême, est un peu fort comme adjectif.

L'environnement est impressionnant. Minéral à souhait. Une éruption volcanique de 1790 ou proche avait complètement ravagé la région. Dans beaucoup d'endroits rien ne pousse. C'est lunaire comme décor.

J'ai les jambes un peu lourdes de la course de la veille mais tout se passe bien. Il fait chaud, mais heureusement c'est mars et non juillet.

Arrivé à un premier plateau, les grosses plaques de neiges sont de plus en plus présentes et le vent souffle très fort. Avant d'atteindre la base du sommet il faut franchir une énorme moraine de gros cailloux volcaniques, qui cassent le rythme et le moral. La réserve d'eau diminue rapidement même qu'à un moment je m'arrête pour faire le plein de neige dans mon bidon pour qu'elle fonde avec ce qu'il me reste.

Pour pouvoir monter les deux cent derniers mètres de la montagne, il faut un permis. Permis que l'on doit demander avant sur Internet et il ne restait plus rien de disponible pour tout le temps de ma visite. Je sais mais je tente quand même. J'essais de parlementer avec le gardien qui ne parle qu'espagnol. Une multitude de touristes venus avec le télésiège jusqu'à 3500 mètres font l’ascension du sommet pendant que moi je reste sur la terrasse.

Je l'aurai vu de près mais je ne suis pas allé. J'ai su que tôt le matin ou tard le soir il n'y a personne qui garde l'entrée. Peut être une prochaine fois.

C'est parti pour la descente au pas de course le plus que possible. J'ai la peau qui me chauffe un peu partout particulièrement sur le dessus des mains qui tiennent les bâtons.

Une belle et longue balade de 6h30 pour environs une vingtaine de km et 1500 D+.