Mont Blanc 04-07-2020

Date de publication : Jul 08, 2020 5:28:20 PM

Après plusieurs semaines d’attente d’une fenêtre météo convenable, la voilà enfin… Ce sera sans les skis mais ce sera le Mont Blanc… Le rendez-vous est donné avec Lio et Jé le vendredi soir à 8h pour monter au parking du Crozat au-dessus de St Gervais. Un petit som dans le trafic de Jé modifié en camping-car de luxe et hop, 2h24 du matin, le départ est donné… une première ascension sur un bon chemin nous permet d’atteindre rapidement le col de la Voza (1650m). Du col, on suit les rails du tramway du Mont Blanc pour arriver à son terminus, le nid d’aigle (2370m). Sous une super lune, on continue notre ascension sur un chemin sinueux qui nous emmène à la cabane de tête Rousse (3130m). C’est là que les choses commencent… On pose les baskets, la frontale et on s’équipe pour la partie alpi… Un petit ravito et c’est reparti. La montée au refuge du gouter se fera sans les crampons. La neige porte bien et l’accroche est bonne. Premier passage un peu chaud : la traversée du Grand couloir. Le regel est bon et donc pas de chute de pierre… La suite, la montée dans les blocs, bien raide. Notre équipe est en forme et on commence franchement à doubler du monde… On prend vite du dénivelé, on double encore quelques cordées (ce qui coûtera à Lio de se prendre le chou avec un vieux guide…) et hop, l’arrête du Goûter est sous nos pieds (3800m). Le soleil vient de sortir aussi : C’est magnifique… J’en prends pleins les yeux… d’un côté l’arrête de Bionnassay avec, en premier plan le refuge du Gouter et de l’autre le reste de la chaine du Mont Blanc…

Un petit ravitaillement rapide et une manip de crampon express nous permet de repartir assez vite pour ne pas se refaire doubler par les cordées plus lentes. On prend la direction de l’arrête des Bosses : c’est magique… un petit vent met une touche hivernale à notre ascension. Le rythme se ralentit un peu avec l’altitude. La pente se redresse. Posé au milieu de nulle part, le refuge-bivouac Vallot (4360m). Il reste 500m de D+. Une pompote et ça repart… L’altitude se fait sentir et le froid aussi. La traversée de l’arrête des Bosses est magnifique : une vue impressionnante et des sensations de grandeur m’envahissent… Jé et Lio sont devant et arrivent avant moi au sommet. Les derniers mètres de dénivelé sont difficiles car je n’arrive plus à boire et manger… « Le sommet est là mais on n’y arrive jamais » m’avait dit Jé… J’ai compris sa phrase…

Le sommet enfin… Jé et Lio sont là au soleil, heureux et moi, pour ma première ascension du Mont Blanc, je suis rempli d’émotion. Pas de mot pour décrire ce que je ressens… Que du bonheur…

Petite pause photo le temps d’admirer le paysage (on en profite il n’y a que 4 personnes au sommet), on boit un coup et c’est parti pour la descente (plus que 3600m de D- 😊). Pas grand monde à croiser ni à doubler. Ça donne le temps de profiter encore… On décide d’enlever les crampons à Vallot pour aller plus vite. Ça passe tout seul jusqu’à la fin de l’arrête du Gouter… Reste encore la partie sous le refuge du gouter dans laquelle nous avons remis les crampons car vraiment pas simple à descendre entre la glace, la neige et les cordées qui n’avancent pas. Cette partie nous pompe beaucoup d’énergie car nous devons rester très vigilants (pas le droit à la chute). Dernier passage délicat du retour : la traversée retour du Grand Couloir qui cette fois, avec le dégel se transforme en roulette russe… ça passe… On arrive enfin à Tête Rousse où on récupère les baskets. Descente rapide avec les grosses jusqu’au Nid d’Aigle. On retrouve la civilisation et quelques bouquetins perdus au milieu des touristes.

On se fait une petite pause pour se changer et mettre la tenue légère, une pompote et on repart par un itinéraire différent mais plus sympa pour passer sous le glacier de Bionnassay et sous le col du Tricot. Un petit footing pour finir et

nous voilà à la voiture après 13H30 d’effort et environ 3600m de D+. Sans oublier le stop à St GERVAIS pour boire une petite bière… 😊Un très grand merci à Jé et Lio pour m’avoir emmené dans cette aventure extraordinaire dont je rêve depuis plus de 10 ans.

Erwan