La Saintelyon

Date de publication : Dec 03, 2018 7:43:38 PM

Pour mon premier CR je profite de ma deuxième expérience sur la Saintelyon, la première étant l'année dernière où je termine les 73km et 2000d+ en 7h05 pour une 90eme place sur 7500 partants avec une très bonne gestion de course.

Cette édition, la 65eme est un peu spéciale, puisque la dernière qui a été tracée par l’ancien traceur décédé à la veille de la course de 2017, ce cru 2018 est l’heritage de celui-ci et passe par tous les endroits mythiques qui ont fais de la doyenne ce qu’elle est aujourd’hui ! Je savais donc depuis le début que je partais pour 81km et 2000 d+ avec un profil certes roulant, mais vraiment très cassant, plutôt ascendant sur les 40 premiers kilomètres, descendant sur la deuxième partie. C’est donc quelque chose qui me correspond parfaitement, puisque je suis assez polyvalent, j’aime les trails en montagne, courts ou longs mais aussi les courses sur route avec un PR en 3h03 sur marathon et 36´15 sur 10km..

On arrive donc à vendredi 30/11, je pars direction la Halle Tony Garnier à Lyon (Lieu de l’arrivee la course) pour aller chercher mon dossard. Je préfère y aller la veille car en pleine période de perturbations sur les routes, je ne prend pas de risques à le prendre le jour même, cela m’enlève poids pour le jour J et me permettre d’aller directement à Saint-Etienne le samedi après-midi. Le sesame récupéré je reviens chez moi à Chapareillan, mange à la même heure à laquelle je le ferai le lendemain (20h30~21h), préparation de mon matériel de course et du sac de ravitaillement que je confierais à mon assistance (un ami, mon père et mon beau-frère). Vers 1h du matin je pars pour un footing de déblocage d’environ 50min pour 8km sur route et totalement à plat, une douche et au lit pour un peu moins de 12h de sommeil pour me décaler et me réveillerais vers 13h.

Jour-J

En fin d’apres-midi mon père passe me chercher avec mon beau-frère, on récupère Jeremy(un ami) sur la route de Saint-Etienne et pars pour Saint-Etienne, le restaurant pour prendre le dernier repas (pâtes), vers 20h et en prenant notre temps, puis on va a parc des expositions, que l’on peut considérer comme une énorme salle d’attente pour coureurs, le stress y règne un peu mais l’ambiance reste festive. Je me prépare; il y a toujours le doute de "comment s’habiller ", ce sera pantalon, t-shirt manche longue thermique, veste doudoune sans manche et pour les chaussures, Hoka speed Instinct qui sont parfaites puisque dynamiques, cramponnées mais pas trop donc utilisables sur route et chemin.

Vers 22h30 je pars vers le sas de départ, arrive à me mettre devant contre toute attente, mais il ne faut pas compter s’echauffer tellement nous sommes serrés les uns sur les autres. Donc il faut attendre, on parle tous entre nous de nos expériences sur la course, c’est sympa, et en même temps des gouttes commencent à tomber sur nos têtes... Ça n’annonce rien de bon, la chaleur humaine nous cache du vent frais pour l’instant. 15 minutes avant le départ je prend une bouchée de barre énergétique, l’ambiance commence à chauffer, tout le monde allume sa frontale, c’est toujours aussi impressionnant, on a l’impression que c’est le soleil qui éclaire !!

23h30, c’est le départ ! On pars pour 3 km de route pour étirer le peloton, je pars prudemment mais pas trop non plus (4:10/km), tout va très bien, je suis à une allure que j’ai réussi à tenir il y a 2 ans sur marathon donc le cardio ne monte pas trop, vient ensuite le début des chemins, et ça annonce la couleur pour le reste... Il pleut, pas trop fort, mais les chemins, quand ils ne sont pas tapissés par les feuilles mortes sont glissants, puis il ne faut pas oublier que c’est la nuit, à la frontale c’est pas évident sur les petits singles, avec les racines et les rochers humides mais c’est pas non plus Belledonne, ça se cours !

Jusque là tout va bien, je me fais doubler, je reprend des coureurs jusqu’au 10eme kilomètre, je me retrouve seul, le peloton est assez étiré, c’est le début de la course, enfin ! Je garde le rythme, n’accelere pas contrairement à la pluie qui est de plus en plus forte, et le vent sur les crêtes qui est glacial et vraiment désagréable avec les vêtements qui commencent à prendre l’eau. Dans certaines montées assez raides je marche, en alternant avec quelques pas de course, dans les descentes je cours en évitant de taper pour éviter de traumatiser les cuisses.

KM17, c’est le premier ravitaillement, il y a énormément de spectateurs, je décide de ne pas m’arreter puisque j’ai tout ce qu’il me faut et j’ai mon assistance qui m’attend au prochain dans 15km. Je reconnais les chemins puisque nous y sommes passés l'année dernière, c’est rassurant mais bizarre puisqu’ils étaient recouverts par 50cm de neige un an auparavant. Je reste avec quelques coureurs qui ont l’air en sur régime mais je laisse faire, ce n’est pas ma course... Puis vers le 22eme km commencent à venir des pensées négatives, sûrement à cause du froid et de l’humidité à laquelle je suis pourtant habitué, mais pas à soutenir depuis déjà bientôt 2h, l'idée d’abandonner commence à m’envahir tout doucement l’esprit, j’essaie de chasser cette solution de ma tête mais au bout d’un moment, à force de lutter on ne pense plus trop, juste poser un pas devant l’autre et avancer, je regarde la montre en ayant hâte d’arriver au ravitaillement pour retrouver mes proches.

800m avant d’arriver à ce fameux ravitaillement de Sainte-Catherine, on le vois tout éclairé et entend le speaker qui va annoncer ma place : 170eme ! C’est parfait ! Je suis exactement pareil qu’il y a un an !! Mais ça ne me remonte pas le moral comme je l’aurais voulu. Je vois mon assistance qui me donne tout ce dont j’ai besoin, me nourris (purée de patates douces), me recharge en eau et les préviens qu’il y a de grandes chances pour que je jette l’eponge au prochain ravitaillement. Je repars, en reprenant le rythme tenu depuis le début, parcours 2km de plat et viens ce que je redoutais tant... La crampe ! Dans la tête ça n’a fait qu’un tour, il reste 50km dont 10 avec profil plutôt ascendant, je prend le téléphone et passe un coup de fil à Jeremy pour lui dire qu’il vienne me chercher, j’arrête.

Pas d’hesitation, ça me fait mal, mais c’est là meilleure solution pour ne pas se dégoûter, repartir sur autre chose, récupérer... Surtout cette dernière chose, depuis la perte de poids étés débuts en compétition il y a bientôt 4 ans, j’ai dû prendre au total 1 mois de pause, et je prend conscience que c’est nécessaire.

Maintenant il ne me reste plus qu’a faire le point sur ce premier abandon, penser aux belles sorties à ski de cet hiver, et profiter pour prendre soin de moi ! Le prochain rendez-vous trail est déjà pris pour mars-2019 avec les 46km du trail du Ventoux !