Trail Alpeggi Val Pellice (12-07-2015)

Date de publication : Jul 15, 2015 6:38:27 PM

Rendez vous était donné à 7h pour le départ de la quarantième édition du Tre Refugi trail de 55km et 3700m de dénivelé et le Alpeggi trail de 33km et 2200m auquel je participe. Briefing en italien, normal étant donné que la course se déroule en Italie, je ne comprends pas tout mais je saisis qu'un tournage de film se fait sur le départ et qu'il ne faut pas regarder directement la caméra. La musique dramatique, Carmina Burana, emplit les colonnes de son et la petite ville de Bobbio Pellice. C'est le décompte et coup de fusil c'est le départ! Le comédien et la camera se trouvent en plein centre du départ, on doit les contourner l'air de rien ou plutôt l'air de courir. La chose que je n'avais pas compris c'est que c'était un faux départ et qu'on revenait sur place pour le vrai départ après une petite boucle de 500m. Il est plus de sept heure, le soleil est sorti et déjà il fait chaud. On doit attendre encore une bonne vingtaine de minutes pour un hélico, en retard, qui fera aussi un tournage des airs.

Re-musique dramatique, re-décompte et cette fois ci c'est pour vrai les 250 coureurs sont lâchés. Les cinq premiers kilomètres sont principalement des chemins, des routes, des passages dans les villages ce qui nous amène au fond de la vallée douce qui suit le torrent Pellice. C'est là que les deux parcours se séparent et on entame la montée raide, plus ou moins un kilomètre vertical sur 6 km. Le sentier qui suit les cascades et chutes qui composent le torrent est superbe. L'ombre de la forêt de conifères et la fraîcheur de l'eau glacé font un atmosphère parfait malgré la canicule. On quitte le torrent au premier replat de la Conca del Pra, où se trouve le refuge Willy Jarvis qui sera aussi notre premier ravito. Un alpage magnifique entouré de montagnes au sommets bien rocheux. Plusieurs névés, en hauteur, résistent malgré le soleil de plomb.

C'est reparti pour 400m de bonne montée. La forêt commence à céder la place au vert de l'alpage et au gris du rocher. Les sensations sont bonnes, les jambes tournent bien, l'estomac est au calme aussi. Bref tout se passe bien même si je sais que j'ai une bonne masse de coureurs devant, il y en a aussi pas mal derrière. Une fois en haut on redescend sur l'alpage Crossena et le second ravito. Il est juste trop bien! J'ai pris le temps de sortir le téléphone pour faire quelques photos. Sous la table le chien dort, les poules picorent les pelures de fruits donnés aux coureurs. C'est la bonne humeur complète. Plus authentique que ça t'es directement dans l'étable. J'adore me retrouver là!

Devant se dresse une autre belle verticalité de 600 m, la dernière, celle qui nous mène au point le plus haut du trail. Heureusement, les nuages s'installent doucement, cachent le soleil mais pas le bas de la vallée. Les paysages sont sublimes, grandioses, je m'en mets plein la gueule. Un autre ravito fort sympa nous attend au sommet avec un gros paquet de mirtilli. Ce ne sont pas des mirtilles mais des bleuets, des bleuets du Lac, gros comme le bout du pouce et savoureux! C'est juste trop bon. Toute la famille est là, les jeunes, les vieux, le barbecue cuit des bouts de viande.

Quelques kilomètres plus loin dernier ravito et c'est le début de la descente, il reste 11 km à faire. On peut voir au loin la petite ville mais je sais que ce ne sera pas en ligne droite. Les jambes commencent à être un peu plus raides, la fatigue s'installe tranquillement. Les nuages disparaissent, le soleil reprend toute sa splendeur de près de midi. A un moment, je glisse sur des épines dans une boucle bien serrée, rien de grave mais la jambe gauche décide qu'elle ne veut plus plier. Je dois prendre quelques secondes d'arrêt pour faire le point avec mon corps. Tout va bien c'est reparti. Je passe devant un autre courreur avec qui on bataille depuis au moins trois heures. La tête dans le guidon, à 4 km de la ligne d'arrivé, je fonce tout va bien...

J'arrive à une intersection, plus une seule balise en vue. Merde. Personne derrière. Do! Coup de massue au moral, aux jambes. Je suis hors du parcours. Il fait plus de trente degrés, c'est humide lourd sale. Petit détour d'un kilomètre pour revenir sur mes pas voir le gros balisage de deux mètres de long, la flèche par terre. La fin du parcours me laisse un goût un peu amer. Enfin la fin, je franchis la ligne en 6h26:08 pour une 101ième position au scratch sur les 130 qui terminent.Super organisation, des ravitos et un repas d'après course très conviviaux! Cette vallée est un bijou. Situé à la frontière avec le Queyras c'est possible de se garer en France et de basculer en Italie par les cols. Ils font aussi un triathlon au printemps, vélo, trail et ski de rando... Avis aux intéressés! J'y retournerais avec plaisir.

Maurice