Urduñako Mendi Maratoia (11-11-2018)

Date de publication : Nov 12, 2018 6:47:1 PM

Entre Laredo et Durango, se dresse la plaine du duel. La lumière du soleil, bas à cette heure matinale, fait sourire les rides de mes yeux. Le vent emporte la végétation qui roule sur elle même. Les vautours tournent dans le ciel en attente du premier qui tombera... Vu l’entraînement, ou le manque de, m'en sortirai-je vivant...?

Urduña est une petite ville fortifiée du Pays Basque espagnol au pied d'une immense paroi qui culmine à un peu plus de 1000 m. Trois courses avec un départ groupé, j'opte pour le parcours long 42 km. Difficile de prévoir le temps, de gros nuages bien sombres semblent s'être accrochés là-haut et le vent est fort même en plaine.

Les coureurs font leur entrée dans le sas derrière l'arche. Petite danse basque devant, dont je ne verrai pas grand chose vu la longueur de mes jambes. Décompte et c'est parti! Routes et chemins mènent au pied du mur ou commencent les hostilités.

J'ai le souffle court et pour être bien franc je ne nage pas en plein bonheur. Les dix premiers kilomètres sont plus ou moins une longue montée de 800 mètres. La terre est grasse et colle sous les semelles. Arrivé près du sommet le vent souffle dans toute sa splendeur, ce qui rend parfois l'avancée difficile.

Là-haut, c'est un grand plateau qui pourrait faire penser au Larzac. Une végétation d'herbe broutée et de petites touffes sèches et arides, toutes en épines qui témoigne de la relation amour-haine du végétal et de la brebis. Les points de vue sont superbes sur la vallée en contrebas. Après un petit tour on redescend du plateau pour mieux remonter. A mi-parcours les sensations commencent à être meilleures. Je sens que je peux y aller, les vautours vont devoir manger autre chose ce soir.

Retour sur le plateau avec une pluie fine et des vents qui doivent filer à près de 80 km/h. Ensuite des sentiers balcons suivent le mur et sont agréables à courir. C'est une course d'automne et l'organisation a mis le paquet en boue et en feuilles mortes. Longue descente vers la ville avec de petites bosses. Enfin la civilisation, la route, les maisons, la ville et l'arrivée. Je termine en 6h01 pour une 68ième place sur 142 coureurs. Je ne m'attendais pas à mieux et j'ai pris du plaisir, c'est ce qui compte!

Super organisation, un balisage impeccable, des ravitos tous les 7 km et des gens sur le parcours qui t'encouragent en te traitant d'animal mais au pluriel... Animo!