Québec Méga Trail 75k, 3400+

Date de publication : Jul 03, 2018 1:55:57 PM

Ça vous manque tu d'entendre parler d'forêt et d'bibittes? alors c'est r'parti pour une nouvelle aventure de Martine au Québec pour le Québec Méga Trail. Deux distances étaient proposées et en mauvais élève bégésaien, j'ai pas choisi la plus longue (pis de toute façon c'est pas forcément la plus longue la meilleure, et, comme dirait Coluche, ça m'arrange). Bref, on s'égare, c'est un gros rdv au Québec, l'année passée j'avais fait un 50k autour du Mont-Saint-Anne, une montagne au nord de Québec qui en particulier accueille régulièrement des étapes de coupe du monde de VTT (oups pardon de vélo de montagne - la dernière fois que j'suis rentré chez un loueur de vélo pour louer un V(éhicule) T(out) T(errain), le préposé m'a r'gardé avec un air incrédule). Bref, cette année, première édition, ils sortent un 75k et un 100k, la différence de 25k étant une boucle que j'avais déjà fait l'année dernière et que j'avais pas trop aimé.

Me suis donc aligné sur le 75k, avec au final un truc comme 3400 de D+. La nouveauté est que cela part de Petite-Rivière Saint-François, sur le quai le long du Saint-Laurent, montée au sommet de la station, sentier des caps sur 30 bornes puis remontée vers la station du Mont-Saint-Anne, le long de la rivière du même nom. Tout une trav' quoi. On avait déjà skié au Massif du Charlevoix surplombant le fleuve cet hiver (mi-avril, donc) et j'avais adoré l'ambiance.

Côté forme, ça va pas trop mal à part ce foutu tendon d'Achille qui m'empêche de pousser un peu jambe gauche. J'suis surtout bien motivé à l'idée de découvrir des nouveaux coins. On part en famille passer 3-4 jours dans la région (à 3-4h de Montréal) avec la belle-doche venue nous rendre une petite visite (elle!) dans le coffre.

Samedi, lever 3h15, ouch, navette à 4h et départ à 5h. Y a tout l'gratin québecois et canadien. Beaucoup d'anglophones perdus au milieu de cette contrée francophone ça donne le ton. On part à 5h au lever du soleil, magnifique. Le temps est chaud mais pas si pire au petit matin. On est nombreux du club de trail de Montréal à vouloir en découdre, vraiment sympa comme ambiance.

Bim, ça part, 2k le long du St-Laurent puis première montée de 13k pour 900+. C'est la montée la plus longue! Théoriquement là on est sur la crête, et y a plus qu'à faire 30 bornes sur celle-ci avant de sortir du sentier des Caps... S'ensuit 13k, sur pistes et singles... encore pas trop chaud, avec de jolis point de vue sur le fleuve. Les 20k suivants sont infernaux pour un rhône-alpin, ça court tout le temps, de vraies montagnes russes, pas mal de racines, impossible d'avoir un point de repère autre que kilométrique et une allure raisonnable...au final on se sera tapé un 1200+ sur ces crêtes, sous une humidité devenue maintenant importante. C'est quoi 1200+, un grand chat depuis le villard....mais punaise là j'ai l'impression d'en avoir fait deux...passage d'un nombre incalculable de passerelles en bois qui surplombent un chemin parfois trop humide. Avec le temps, le jeu est 1) de laisser suffisamment d'espace avec le coureur qui te précède pour que le 2) soit efficace; 2) comme les planches ou troncs sont flexibles, l'idée est d'avoir la foulée la plus souple et y mettre le poids qu'il faut pour entrer en résonance avec la planche...bref, on s'amuse comme on peut et on passe le temps.

Reste 25k, 4k de route/chemins faciles pour débuter, puis attaque d'un sentier le mestachibo. Sur la carte ça a l'air choupinet, c'est une belle rivière et un sentier qui le longe...dans les faits, ça envoie du paté, le chemin d'accés est déjà bien technique, la descente pour rejoindre la rivière, digne d'un morétan (de jour quand même faut pas exagérer) et le choupinet se transforme en jungle, très minéral et humide, des remontées de 15-20m+ bien raides à chaque fois, passages de rivières,...épuisant. Le t-shirt du bgsa se transforme rapidement en gilet pour descendre les poubelles. Je sors du sentier bien épuisé, et moi qui me disais pouvoir finir en 10h-10h30, je revois un peu à la baisse et j'ai laissé filer mes deux comparses du jour. Le talon me rappelle qu'il est toujours douloureux. La fin est plus simple et roulâne. 3-4k avant l'arrivée on passe devant la chute Jean Larose, que j'avais visitée l'année dernière. Et je m'étais d'ailleurs dit, tabarnak (oui, oui déjà), l'accès par ces escaliers méga-raides c'est nickel si t'attends un héritage et que t'es en ballade avec tes parents/belle-famille...eh merde...bref, je vous passe les détails, j'ai pas pris le segment! 2-3k plus loin, j'entraperçois l'arrivée les enfants, Anne-Claude. C'est beau. Je suis allé au bout de l'effort chercher une fois de plus au plus profond de ma motivation pour me surpasser, donner le meilleur de moi-même, vivre ensemble et rendre le monde meilleur...non en fait ça fait quelques minutes que je visualise la médaille du finisher un verre à bière et son contenu 10m plus loin, une super bière de la microbrasserie de Beaupré.

Approche du 50k, je cours depuis une dizaine de bornes avec deux jeunes, un étudiant français et un belge...les jambes trottinent toujours à une folle vitesse (on a toujours l'impression d'aller vite quand on commence à être défoncé!). Passage de rivière à l'approche du ravito ou le team coeurjo attendait. Martin, connaissant son père s'est placé stratégiquement pour me voir me croûter dans la rivière sur un rocher. Résultat immédiat, un gros oeuf de poule au niveau du tibia, oh le boulet. 10min. au ravito le temps d'engloutir tout ce qui passe puis de strapper le tibia. Tout a l'air de fonctionner, cool.Et moi qui étais content d'avoir les chaussures propres, me les suis fait repeindre par un gros vomito d'un copain du ctm, un doc urgentiste. En bon camarade, et connaissant ce doux symptôme, je lui dis "on fait quand même un beau sport, non?". Il est reparti le bougre...mais pas tout d'suite.

Au final, 10h58, 24ème, 5ème vieux je crois, pas un si mauvais chrono. J'ai pris 30 min. par le vainqueur....du 100k, 4500+ l'enflure. Quand même pas mal épuisé, bu 10l sur la journée.. encore du mal avec ce genre de parcours où le mot relance prend tout son sens...tout le temps. Pas moyen de se mettre dans une montée qu'elle est déjà terminée. Visite chez le podiatre obligatoire, suspicion de Haglund au talon gauche. Mais on s'en fout, place aux vacances la semaine prochaine dans l'ouest canadien, ça va être le gros fun j'ai sacrément hâte. En tout cas, pour sûr c'est une course qui va s'imposer dans les années à venir, un bel objectif dans un cadre on n'peut plus québecois. À marquer sur vos agendas si vous voulez cumuler avec une visite du Québec. J'espère pouvoir m'aligner début septembre prochain pour l'ultra harricana, the event, let's see.

Jeff.