La Christolaise (02/08/2015)

Date de publication : Aug 04, 2015 7:58:8 PM

L'aventure commence la veille, il pleut. Le plafond nuageux est bas et bien accroché. Difficile de croire aux prédictions météo de beau soleil pour le lendemain. Je m'arrête à Bourg d'Oisans faire quelques courses. L'ambiance est à la fête il y a un triathlon qui passe par là et c'est plein de Hollandais... Et ça fume quoi des Hollandais? Mais vous êtes plein de préjugés!

Arrivé à la caisse je demande au commis une indication pour la route à suivre pour St-Christophe et bizarrement il me demande : « T'étais là hier soir? » Drogue du viol? Mon sosie en Oisans? C'est les deux choses qui me viennent à la tête. Je fais non de la tête avec un regard un peu inquiet. Il me dit : « On pensait que c'était un gros coup de tonnerre mais une partie de la montagne s'est effondrée emportant la route. »

Finalement, je sais pas quelle route c'était mais j'ai pu me rendre sans problème récupérer mon dossard et à mon hôtel tenu par des Hollandais. 4H15 le réveil sonne je vais récupérer le petit déjeuner laisser pour moi à l'accueil, me demandant si le chien qui était bien gros et bien sympa en plein jour le serait aussi en pleine nuit, il a pas bronché d'un poil.

Je me rends au point de départ à l'aube du jour. Les nuages tranquillement laisse la place aux couleurs pastel de cette journée qui sera sublime. Nous somme 41 coureurs à prendre le départ de ce trail de 40 km et 3300m de dénivelé. Pas de superflu, pas de speaker, pas de média, pas d'annonceur. Juste ce qu'il faut la montagne, les coureurs et une organisation de mordu de course. Briefing de deux minutes au plus et c'est parti!

Il fait frais et les sensations sont bonnes. Ça part rapidement mais je suis au milieu de peloton. Après un kilomètres ou deux de plat on entame une première montée de 700m . On sort du fond de la vallée et on peut commencer à apprécier les sommets des Écrins avec les nombreux glaciers. Le soleil touche à peine les pointes les plus hautes, les colorant d'un oranger de flamme vive. Kilomètre 5 premier ravito, déjà! Ça surprend un peu. Une petite borne de descente et là c'est le kilomètre vertical jusqu'au Plat de la Selle.

Le panorama est incroyable, difficile de garder les yeux sur le sentier. Personne ne lâche rien, tous sont à fond. Ça monte à un très bon rythme. Je fais partie d'un petit peloton de 6 coureurs, on va faire toute cette montée ensemble. Le sol et les cailloux sont assez glissant vu la pluie de la veille. La descente est assez technique et je décide de ne pas faire un Barbier de moi même et conserver les jambes pour la distance à venir.

Deuxième ravito à Champébran, près du bas de la vallée. Tout se passe à merveille. Les sensations sont bonnes à tout point de vue, les pieds, les jambes, la digestion, la tête... Traversée du Vénéon par un joli petit pont de pierre et c'est parti pour la montée des Fétoules, encore presque un kilomètre vertical. Le soleil commence à sortir de derrière la montagne et la température augmente rapidement.

Au sommet on est à mi-parcours mais en dénivelé heureusement il ne reste que quelques bosses. Grande descente dans la caillasse et dans l'herbe qui nous amène à notre prochain ravito au refuge de La Lavey. Du peloton de la première montée, on est que trois à se suivre. Trois vétérans, moi même V1, un V2 et un V3 sans bâtons avec des cuisses de bœuf. Un gars du cru. La descente se poursuit jusqu'au Vénéon une fois de plus. En chemin je double un couple et un jeune qui s'est fait une entorse.

Le soleil est bien, bien chaud et la fatigue commence tranquillement à se faire sentir. Kilomètre 28 on remet ça pour une autre montée de 400m. Celle là, elle est dure mais le paysage encore et encore trop beau. Les torrents sortent de partout dans la montagne pour créer d'énormes cascades et chutes. Heureusement, une bonne partie de la montée se fait sous le couvert forestier qui nous garde au frais. On fait des rotations entre vétérans, chacun son tour devant et derrière. Au ravito on nous annonce 7km, 300m de montée et descente et c'est fini. Je ne tarde pas, un petit bout de jambon en bouche je repars devant mes deux comparses. La dernière descente aura raison de Michel, le V3 qui terminera 20 minutes après moi.

Les jambes sont un peu raide mais je ne lâche rien, je sais que je peux commencer à dérouler. Plus besoin de se conserver. Les quatre derniers kilomètres passent par le même itinéraire qu'on a emprunté au départ. Étrange comment les distances semblent beaucoup plus longues au retour...

Je franchis la ligne d'arrivée en 8h04 pour une 24ième place sur 41, il y aura trois abandons. Une course superbe, une organisation au top, des ravitos à profusion et un paysage plus que grandiose. Bref une journée de trail à refaire!

Maurice

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