Mon 'ultra' de l’année (1022km 31288 de D+)

Tout commence un 2 novembre 2015 où j’apprends que je suis atteinte d’un cancer du sein plutôt agressif.

Même si je suis bien abattue au départ je remonte petit à petit la pente en me disant que c'est un peu comme un ultra que je vais démarrer. Quand on démarre un ultra on ne pense jamais à la bonne centaine de kilomètres qu'il va falloir parcourir mais plutôt aux différentes étapes à passer.

Disons que pour ma part je commence par l’ascension de 4 sommets bien raides (correspondant à mes 4 premières grosses chimiothérapies) : je suis essoufflée comme si je n’avais jamais pratiqué de sport, et même avec les 4 kilos perdus au départ je ne monte pas plus vite ! Tant pis je me sens parfois fatiguée mais le besoin de bouger est vital pour moi et surtout pour le mental !

Le parcours de cet ultra se poursuit par 12 petites collines (12 chimiothérapies hebdomadaires) : La fatigue est moins importante et je reprends un peu du poil de la bête malgré les soucis de sommeil (entre autres !!!). J’arrive à la sixième colline et là ça commence à bien tirer : mauvaises nuits, l’accumulation fait que la fatigue est plus présente ; à cela s’ajoute le bout de mes pieds qui fourmillent constamment. Du coup les organisateurs (alias mon médecin oncologue) allègent mon parcours en me proposant des collines moins hautes (25% de produit de chimio en moins). Je souffle un peu mais j’ai tout de même hâte d’en terminer avec ces collines !

Après une bonne période de récupération je passe à l’opération qui se passe plutôt bien. Les organisateurs me laissent encore un petit mois pour récupérer de l’opération avant d’attaquer un ‘marathon’ qui durera tout l’été et qui correspond à 33 séances de radiothérapies. Les premiers kilomètres se passent plutôt bien, simplement les trajets journaliers à l’hôpital de Chambéry sont fatigants. Plus ça avance plus la fatigue post-rayons se fait ressentir d’autant plus que le sein est de plus en plus rouge.

Enfin arrive le 17 août : je suis FINISHER !!!!! Je suis contente d’être arrivée jusqu’au bout. Alors que je ne prenais pas loin de 28 dossards l’année dernière, cette année j’en ai pris un seul : le dossard d’un ultra contre la maladie et aussi un peu contre moi-même ! Et malgré les traitements lourds je suis contente d’avoir pû parcourir cette année 1022 kms pour 31288 de déniv à pied, 1413 kms à vélo pour 11395 de déniv et 15800 m de natation.

On peut dire que le sport a été ma thérapie pour garder le moral et ne pas me sentir malade ! Je ne remercierai jamais assez mon entourage (ma famille et mes amis) qui m’a épaulée et accompagnée : il ne faut pas oublier que dans un ultra l'assistance de ses proches est primordiale et je n'y serai jamais arrivé sans eux !

Maintenant place à la récup : même si cela prendra du temps il va falloir se reconstruire...

Caro.