Grandes Jorasses Voie Normale 27/07/2020

Date de publication : Jul 28, 2020 4:46:0 PM

Aprés notre petite escapade en Bauges avec Florian on ne pouvais pas en rester là.

Aussi aprés un mois à "m'entretenir" à vélo afin de ne pas abuser de mon dos fraichement rétablit, je lui propose une sortie Alpi.

Flo, toujours motivé est partant, on trouve un week-end dispo en commun et aprés un petit échauffement le samedi précédent sur la traversée Grands Moulins-Grand Miceau, ya plus qu'a choisir une course. Je veux un 4000, rocher, neige, mixte..., à voir...

Vu le relatif rafraichissement du début de semaine et la petite chute de neige à haute altitude, on écarte l'option rocher. Je propose La face sud des Jorasses, Flo est chaud .

Petit coup de fil au gardien du refuge Boccalatte pour confirmer les bonnes conditions du moment et réserver une table (je dis "une table" car quand on sort du lit à 00h00 je n'appel pas ça une nuit) , et aprés un décalage d'un jour pour risques d'orage, c'est lundi matin que nous partons en direction de Courmayer en passant par le col du Petit St Bernard.

C'est un peu aprés le village de La Thuyle coté Italien qu'à la sortie d'un tunnel nous apercevons la face pour la première fois et là, WAOUH...! Ah ouais, quand meme..., c'est un sacré morceau...! Nous sommes ébaie et bien content de voir que les glaciers sont bien blancs et le rocher déja bien sec. On se gare donc à Entreves à l'entré du Val Ferret (fermé au voitures de touristes) et la navettes nous dépose au départ du sentier au hameau de Planpincieux.

Le sentier traverse ce magnifique hameau aux chalets plus beaux les uns que les autres, nous sommes déja émerveillés...

La montée est ultra efficace et malgré le poids des sacs (bien alourdis par toute la quincaillerie nécessaire sur ce genre de course...), et aprés deux petites pose à discuter avec des cordées qui en redescendaient, nous arrivons au refuge à 2800 m bien acceuillis par le gentil gardien.

On pose les sacs sur nos lits et on file repérer le départ et la trace sur le glacier.

Aprés la p'tite bière de rigueur sur la terrasse et le repas servi à 18 h 30 , un petit topo avec le gardien sur les différents itinéraires possibles s'est concentrés que nous nous couchons pour notre courte nuit.

Comme d'habitude en refuge le sommeil n'est pas bon, mais je pense avoir dormi 3h, ce qui n'est pas si mal, en tous cas j'ai la forme. En témoigne l'appétit que j'ai au p'tit déj...

00h45 nous sortons du refuge en compagnie des trois autres cordées de guides avec leurs clients, il fait grand beau mais pas froid du tout... Les vingt premières minutes sont en pierrier, puis nous chaussons les crampons pour attaquer la première partie,la remontée du glacier de Planpincieux. L'allure est bonne, nous ne voyons déja plus les frontales de nos suiveurs. Finalement le regel est bon et le glacier bien bouché, les quelques ponts de neiges aperçus sont bien épais et solides, nous arrivons rapidement et sereins au pied du premier éperon "Le Reposoir".

Cet éperon rocheux d'environ 300 m marque la deuxième étape de la course.

Une escalade dans le III+ en moyenne avec quelques pas de IV nous permettent de le gravir en "corde tendue" avec quelques point d'assurages intermediaires. Un peu de recherche d'itinéraire quand meme, mais le passage est évident...

Une fois ce premier éperon franchis, nous rechaussons les crampons pour une traversée de glacier ou nous faisons une petite "sortie d'itinéraire" au passage de la rimaye. Aprés un petit aller-retour dans une pente raide en glace, nous trouvons l'entré du dièdre qui marque la voie d'accés à l'éperon Whymper.

A ce niveau de la course trois possibilités s'offre à nous:

-Monter par un couloir de 300 m potentiellement en glace, mais qui sort presque au sommet (trés rapide...)

-Traverser sous l'énorme serac sommital, puis remonter l'éperon Walker (un peu moins rapide,expo, mais pas trop technique...)

-Ou comme nous l'avons fait escalader l'éperon Whymper (le moins rapide, mais le plus "safe"...)

Cette deuxième partie d'escalade est plus longue est un poil plus technique surtout qu'à 4000 m la grimpe devient plus laborieuse.

Il est 6h30 quand nous sortons sur la pointe Whymper frappé par des rafales de vent du nord. Levé de soleil sur le mont blanc (tout rose) , vue à 360° sur tout le massif avec 0 nuage à l'horizon, magique... Mais la concentration prime, car quand nous voyons l'arrete qui nous sépare de la pointe Walker, cela nous calme... Ce n'est pas long mais c'est sur un fil que nous progressons avec quelques petites d'eséscalde dans du mixte, un vide abbyssale sur la face nord à gauche et des pentes de glace à 80° à droite...

La descente au col qui sépare les deux pointes nous fait refaire 100 m de D+ et nous atteignons le point culminant de la Walker à 7 h. Heureux et fiers d'ètre sur ce sommet qui est un "monument" de l'Alpinisme.

Nous avons donc mis 6 h pour enchainer les deux sommets, reste la descente...

L'éperon Walker se fait tout en desescalade, puis la traversée sous le gros serac au pas de course. Mais l'éperon du reposoir sera plus longue mais facilitée pas des rappels de 25 m déja équipés soit de chaine soit de sangles. La descente du glacier de Planpincieux est trés rapide et sans embuches.

Nous retrouvons notre copain le gardien fidèle au poste à 12 h pile soit 5 h de descente quand meme...!

Le temps de réorganiser les sacs, changer de tenu (poser tout l'équipement pour retrouver un short fait du bien) , reremplir les gourdes et aprés un "CIAO, GRAZIE MILLE" au gardien, nous amorçons la descente dans la vallée.

Bien sur, pas de navette pour le retour, mais aprés 1/4 d'heure de stop, un guide bien sympa nous ramène à notre parking de départ.

Les glacières sont restées fraiches et nous dégustons une bonne bière en savourant notre réussite du jour, un 4000 de plus (plus que 63...).

Un grand merci et bravo à Florian avec qui j'ai vécu cette aventure. Vivement la prochaine...