La tragédie du Dossard 181 ou Mon EB2019

Date de publication : Sep 02, 2019 12:41:33 PM

En préface je vous dirai que je pense être moins explicite que mes homologues de l’étape sur les détails de ma course qui à durer quelques 46:03:42.

Pour commencer l’histoire c’était il y a 5 ans ou arrivé au BGSA, j’ai entendu parlé pour la première fois de cette fameuse Échappée Belle.

Il y a 3 ans j’ai donc décidé d’être bénévole afin de voir ce que c’était; Et c’est là qu’en voyant passer les coureurs de l’Intégral à la cabane du Pré-Nouveau que je me suis dit pour la première fois « Je n’irai Jamais ».

L’année dernière voulant faire l’UTB et n’ayant pu avoir de place car je m’y étai pris trop tard je me suis retranché sur la Traversée Nord; Et là encore j’ai dit à ma femme « Je n’irai Jamais sur l’Intégral ».

Cette année des places nous on été proposé afin de participer à l’EB 2019. C’est ce qui m’a motivé à participer à l’Intégral, car je me suis dit que c’était un signe… Alors j’ai levé la main et dit à notre valeureux Président que je souhaitait y participer.

C’est comme cela que nous nous sommes retrouvés SebY, Pierrot, SebM et moi (Charles) sur l’intégral de l’EB2019.

En course de préparation j’ai donc participé au GR73 (en Mai) et à l’UTB (en Juillet), course pendant lesquelles j’y suis allé tout Zen car c’était la prépa, et là le stress est monté pour le Jeudi et les quelques nuit d'avant où j’ai fait la course plusieurs fois pendant la nuit….

Ayant pris l’option navette en bus au départ de Aiguebelle direction Vizille, je suis donc aller chercher mon dossard le jeudi après-midi avec mon petit matelas installé dans la voiture afin de me reposer avant de prendre la navette le vendredi matin à 03H00. Et surtout avoir un lit de prêt pour la fin de course.

Après un repas à base de lentilles et pâtes, un sommeil léger, très léger, j’ai pris la direction des bus. Pendant le trajet qui à durer environ 1H j’ai pu me reposer.

A ma grande surprise arrivé à Vizille après avoir donner mon sac ravitaillement, il y avait un petit déjeuner (café thé, pain…). Donc café:-)

Peu après j’ai retrouvé SebM, Pierrot, SebY et Philippe. Ce qui m’a permis de discuter et décompresser un peu en déconnant. Ensembles nous nous sommes approché de la ligne de départ.

Le speaker nous annonce 2 nouvelles, une bonne et une mauvaise. La mauvaise étant qu’« un sur deux ne finira pas la course »; ce qui met dans l’ambiance… Mais BGSA ne rime pas avec abandon!!!

Départ lancé, je suis dans la roue de SebY et Pierrot; Ça trottine, sans non plus trainer mais nous avons le temps de discuter et rigoler.

Puis viens les première montées et mon ventre commence à jouer la chamade. Alors après avoir serrer les dents un long moment, je quitte mes deux compères en m’arrêtant pour un premier popo.

Pour le reste de la course je serai moins dans le détail.

Croix de Belledonne en vue après du radada dans les cailloux je croise Pierrot qui descends et voit la croix au loin, la montée se passe bien les jambes ne sont pas au meilleur de leur forme mais ça monte.

...

Habert d’Aiguebelle, je retrouve Loïc notre Président responsable du ravito et sa fille. Cela me fait du bien de voir une tête connue. Il me dit que Pierrot est passé il y a 10 minutes avant moi alors je mange, il me ravitaille en eau et je ne traîne pas trop. Merci Loïc!!!

...

Arrivé au Pleynet au tombé de la nuit, je n’ai pas eu besoin d’allumer la Stoots m’étant mis dans le sillage de quelqu’un. Je voulais aussi arriver là avant la tomber de la nuit, donc contrat à moitié moins rempli.

Là je retrouve Pierrot, Maurice et JéP qui accompagnera Pierrot pour la nuit.

Ma femme et les enfants me retrouvent pendant que je me change pour la nuit. Je met uniquement les manchettes car j’entends un gars dire que nous allons descendre et qu’il va vite faire chaud; Alors j’écoute et applique le conseil; Et j’ai bien fait….

Le Col du Morétan. Depuis le temps que j’entendais parlé de celui là; Et bien le voilà!!! L’année dernière sur la Traversée Nord nous y avions réchappés à cause du mauvais temps. La montée dans la forêt à été très longue et abrupte à certains endroits. Puis le pierrier fut venu, mes jambes n’étant pas là je me suis trainer et ai trouver quelqu’un avec qui partager ces moments (un Grenoblois bien sympas). Dans cette montée je ne me sentais pas très bien, toujours mal au ventre et les jambes lourdes… Mais j’ai quand même réussi à atteindre le bout au levé du jour.

On m’avais beaucoup parlé de cette fameuse descente, que je n’ai pas trouvé dantesque. Du moins sur sa première partie, car après avoir passé le névé de neige qui m’aura fait tombé 2 ou 3 fois j’ai vu cette décent qui ressemblait de peu à un rappel. En effet les cordes étaient là pour nous aider, mais il est vrai que c’était bien raid!!!

Val Pelouse en vue, ENFIN…. Peu avant Sam faisant la Traversée Nord me double en m’encourageant, et me dit qu’il va annoncer mon arrivé; Cela me donne baume au coeur. MERCI Grand Maitre.

Arrivé à Val Pelouse je retrouve les miens, ma femme et mes enfants, une copine, Guylaine et Célestin, un voisin qui était bénévole au ravito. Je me dit que je suis à la maison!!!

J’en profite pour faire une petite sieste car cela faisait quelques temps que j’avais les yeux qui se fermaient. Donc 35 minutes de sieste sous la surveillance de ma femme ayant pris la montre pour me réveiller.

Quelques petites soupes plus tard me voilà reparti d’un pas très léger, car repartir est toujours difficile et de surcroît mes pieds me font horriblement souffrir entre les ampoules, les coussinet des pieds étant très douloureux me rendent difficile à poser les pieds à terre, et bien sûr toujours le ventre barbouillé. Bref un régal quoi….

J’en profite pour redire à ma femme de me rappeler « de ne plus faire l’Intégral ».

Prochaine étape Le Pontet, un copain est au ravitaillement, alors j’avance tant bien que mal avec mes souffrances pour le retrouver.

C’est fait j’y suis avec la Stoots allumée et la veste sur le dos car la traversée du pont en amont du Pontet m’a frigorifié.

Je retrouve mon ami, encore une fois voir des têtes connues fait du bien. Je me met donc au chaud dans la salle afin de me ravitailler pendant qu’il me rempli mon eau. Un coureur se fait masser les cuisses par sa femme, j’essaye d’en négocier un pour moi, mais elle ne veux pas!!! Tant pis pour elle, elle aurait eu l’honneur de toucher les cuisses d’un BGSiste….

Je repart toujours dans la difficulté avec mes pieds me faisant toujours aussi souffrir.

Je me fait rattraper par Amaury dans la côte, celui-ci monte avec un bon rythme, mais je n’arrive pas à l’accrocher.

La montée est longue et je commence à me mettre en tête qu’il va falloir serrer les dents et donc courir si je ne veux pas y passer une journée de plus.

Alors arrivé au bout des montées il reste environ 8Km, je range les bâtons et commence à trottiner, et « Aïï, aïï, aïï… » Mais je court… et au bout d’un moment ne ressent plus la douleur. Et le bitume arrive donc Aiguebelle est proche…. Et enfin le parking où la voiture est garée arrive, la banane apparaît sur mon visage; Et la cloche (pas moi…), mais celle d’arrivée!!!!

Amaury est là me félicite et me prends en photo, nous racontons notre aventure et nous séparons.

Je récupère mon cadeau finisher et me traine tant bien que mal jusqu’au parking ou le camion de Pierrot est là ainsi que le 4X4 tente de SebY. Je me déshabille difficilement surtout pour enlever les manchon de compression des mollets, les pieds ayant énormément gonflés, me débarbouille à la lingette et me glisse dans le lit. Bonne nuit….

Au réveil SebY est là, nous entamons la discussion et racontons nôtre épopée pendant que je m’habille, là je me rends compte des dégâts au niveau des pieds (ampoules ongles décollés avec ampoules pleine de sang et pieds énorme, des pâtes d’ours sans les poils…) j’ai donc du mal à chausser les Crocs. Pierrot nous retrouve et partageons encore un moment. Puis je les quitte afin de retrouver mes amours avec les petites viennoiseries du matin.

Au final l'Échappée Belle ce n'est pas que 149Km et un peu plus de 11 000 mD+;

C'est une longue aventure mélangeant souffrance, émotion et paysage magnifiques!

...

Aujourd’hui J+8 les pieds vont bien mieux, j’arrive bien a prendre appui sur mes orteils, mais j’attends que les ongles tombent….

Et commence à penser à la prochaine EB, et oui faut bien y améliorer le chrono…..

Surement pas l’année prochaine car j’envisage bénévolat et faire le parcours de crêtes. Mais avant ça le ski!!!

Merci à l'organisation qui a fait un travail dantesque, et merci pour les photos souvenirs,

Un grand Bravo aux bénévoles pour leurs sourires, leurs encouragements et leurs bonne humeur,

Merci à Stoots pour le SAV.

Merci pour tout vos messages et encouragements,

Et merci à ma femme et les enfants qui ont réussi à me décrocher des larmes d’émotions à ValPe.

Résultats ici

A’rvi,

Charles