GR51 Marseille – Solliès-Ville (31-10 au 02-11-2015)

Date de publication : Nov 08, 2015 8:4:43 PM

Un peu plus loin sur ma route je fais connaissance avec Jack. Jack le beagle. Il est heureux, c'est dimanche et il s'est trouvé quelqu'un avec qui faire la balade. Après quelques kilomètres, on s'approche tranquillement de l'autoroute et je me dis que ce serait sûrement une bonne idée s'il retournait chez lui, la circulation s'intensifiant. Je lui ai expliqué tout ça, je lui ai dit « Va à la maison! », je lui ai fait un petit dessin par terre. Rien à faire. C'est dimanche, c'est balade. Dans le tunnel sous l'autoroute j'ai appelé le numéro de portable sur sa médaille, je ne voulais pas qu'il traverse la nationale de l'autre côté. Pas de réponse, je laisse un message. Il semblait bien connaître le coin, traverse la route et m'attend de l'autre côté pour la montée direction Gros Cerveau, un sommet du coin.Déjà 35 km dans les pattes et je suis encore loin d'Ollioules et l'après midi est bien entamée. La propriétaire de Jack m'appelle, j'essaie de lui expliquer où j'en suis. Pas super évident. Elle ne connaît pas ce sommet et encore moins le tracé du GR51. Jack me suit par moments, d'autres fois je le retrouve devant moi, derrière, Il semble s'amuser follement. Moi je trace, j'arrive au sommet du Gros Cerveau au coucher du soleil. A partir de là je commence à courir, me reste encore un bout avant d'atteindre mon but. Sur la route une voiture s'arrête à ma hauteur, une femme me demande « C'est vous qui m'avez appleler pour mon chien? » Je lui explique à peu près où il était la dernière fois que je l'ai vu. Je n'en sais pas plus...

Quelques kilomètres et j'atteins enfin Ollioules. Sur la carte c'est un gros point, et qui dit gros point dit hôtels, restos et peut être même un cinéma qui sait! J'ai 49 km dans le compteur et je suis crevé, sans compter des ampoules assez grosses pour éclairer la ville. Je fais le tour rapidement du centre ville et pas un hôtel en vue. J'arrête dans un resto. Confirmation. C'est mort. Le seul endroit où dormir est à 3 km près de la sortie d'autoroute. Le mec appelle pour moi, ils ont une chambre de libre. Super. J'en ai marre et je courre pour arriver le plus rapidement possible. J'aurais du demander s'ils faisaient resto... Rien à bouffer à proximité. Le dîner sera deux barres de chocolat et un coca de la distributrice après 52 km et 1850 m de dénivelé.

Jour 3 : Ollioules – Solliès-Ville

Après un petit déjeuner mon but est de retrouver le GR qui passe sur la crête au dessus du lieu où je me trouve. J'ai regardé les plans et je sais à peu près où passer. La chasse bat son plein et depuis trois jours que j'entends les coups de feu, ça me fout toujours un petit stress, surtout quand je suis dans les broussailles du maquis avec une visibilité réduite. Après avoir suivi les chemins d'incendie et quelques sentiers je retrouve enfin mon circuit. De la haut la vue est magnifique, on peut voir la baie de Toulon et la Méditerranée. Le sentier bifurque rapidement vers le nord et descend entre les petits massif. Quelques beaux points de vue mais très souvent c'est maquis partout.

Aucun point d'eau avant Le Revest-les-Eaux. Une chance qu'il y a un bar dans ce village, l'épicerie est fermé le lundi. Moi qui voulait faire le plein de provisions c'est raté. Un petit café, un remplissage de gourde et c'est reparti. Le GR contourne le barrage de Dardenne et son réservoir et ensuite c'est chemins et routes à travers le maquis pour plusieurs kilomètres, sans grand intérêt.

Arrivé en vue de Le Coudon et son fort, la pente permet de beaux points de vue sur la mer. C'est une zone en partie militaire avec des panneau de danger de mort le long du sentier. Mais pas de clôture. Pas de mur. Seulement un petit panneau rouge à tous les dix mètres.

Descente vers Solliès-Ville. Ville est ici encore un bien grand mot. Pas d'hôtel ici non plus. Il est tôt, j'ai le temps de prendre une bière sur une terrasse. Un peu plus de 30 km et 1500 m de dénivelé pour la journée. Je demande à la dame du café un numéro de téléphone pour un taxi. La discussion s'installe, elle a des amis au Québec, elle y va souvent, etc. Elle décide de prendre 10 minutes et venir me conduire à La Farlède quelques kilomètres plus loin où se trouve un hôtel. Sympa! L'aventure s’arrêtera là le lendemain matin avec une pluie à boire debout.

En résumé

Si vous êtes tenté par le GR51 qui se rend jusqu'à Menton, je vous conseille de bien choisir vos tronçons. Beaucoup sont très beaux avec des points de vue incroyables sur la mer mais d'autres plutôt moches sur des routes sans grand intérêt. Prévoyez beaucoup d'eau! Prévoyez les hébergements. Je serais partant pour faire en mode trail une partie du massif des Maures et de l'Esterel en partant à la journée avec la bagnole pas trop loin. Ce fut quand même un beau trois jours de balade, 110 km et 4600 m de dénivelé au soleil!

Maurice

Ah, les Calanques! Faut le dire c'est beau, vraiment beau. Ces magnifiques formations minérales qui se jettent dans la mer en créant de petites baies profondes où l'eau est plus bleu que le ciel. Le soleil est déjà haut et il fait très chaud pour un 31 octobre. J'ai emplis la gourde et j'ai aussi une petite bouteille, pour un total de deux litres d'eau. Le seul point de remplissage se trouve près du départ à Callelongue après c'est sec jusqu'à Cassis.Le sentier est très bien balisé mais faut quand même faire gaffe parce qu 'il y a plusieurs intersections, plusieurs autres options que le GR et on est vite embarqué sur un autre chemin. Heureusement, ils utilisent beaucoup le symbole en X pour indiquer que ce n'est pas le bon embranchement. Les panoramas sur le parcours sont immenses, je m'en prends plein la gueule! Le soleil chauffe tellement qu'à un point j'en ai presque regretté ma crème solaire.

La soif aussi est bien présente et une bonne heure avant Cassis je suis a sec. A sec complet. Plus une goutte d'eau. Pas très grave mais il me reste encore quelques km avant d'atteindre la destination de la journée. Près de la Calanque de Morgiou, je connais le terrain et j'accélère le pas un peu. Enfin la falaise rouge qui borde la ville et m'y voilà. Une journée de 29 km et 1300m de dénivelé.

Jour 2 : Cassis – Ollioules

Départ le matin vers huit heure. Le parcours commence par traversé les grosses baraques cossus qui surplombent Cassis. C'est une série de portails et de murs, affichant le nom des lieux : Villa Je-Suis-Beau, Villa-Tête-Enflée, etc. Un peu plus haut la vue se découvre sur un panorama magnifique, à droite les Calanques, au centre Cassis et son port et à gauche le Cap Canaille. Une fois de plus la journée sera ensoleillée et splendide.

L'itinéraire du GR emprunte rapidement sentiers et chemins d'urgence pour les feux de forêt. Beaucoup de plantes sont en fleur dans le maquis, flotte dans l'air l'odeur d'une douce jeune femme sensuelle, qui se serait juste un peu trop parfumé. Ici et là on peut voir des numéros au sol qui indique les emplacements de bunker, probablement de la Seconde Guerre Mondiale.

Traversée sous l'autoroute, que l'on peut entendre quelques kilomètres et ensuite c'est le maquis de tous les côtés. On peut voir au loin le massif de la Sainte Baume. C'est un endroit magnifique et peu fréquenté malgré que ce soit dimanche. Je m'arrête un peu avant midi pour casser la croûte. Ensuite descente dans la plaine. Le parcours suit des routes un bon moment. Par moments c'est joli et bucolique, les vignes, les oliviers, les mas, etc. Mais à d'autres ce l'est beaucoup moins, comme par exemple la traversée de l'autoroute dans ce qui ressemble à une grosse canalisation. Faut faire gaffe au balisage, surtout près de La Cadière d'Azur. J'y ai perdu une bonne demi heure à tourner en rond.

Les points d'eau sont rares et je trouve de peine et de misère une fontaine à La Cadière, petite ville morne presque déserte malgré le temps splendide. Je suis parti avec une vieille paire de chaussures de trail me disant que justement il y aurait probablement du bitume et je ne voulais pas user mes neuves. Mais en général, il y a une raison pour laquelle on ne porte plus des baskets en compétition. J'avais oublié pour cette paire, ils me font des ampoules. Ça commence à être tranquillement douloureux mais je me dis que ça devrait aller... De toute façon les boutiques de sport de sont pas légions.

Au départ je devais allé au Portugal mais les caprices de Dame nature m'ont fait revoir mes positions. Mon vol était prévu pour le samedi matin à 6h30, un peu moins de 12 heures avant je décide de changer mes plans pour aller faire le GR51 qui va de Marseille à Menton. Douze heure, je suis large pour préparer ça... Je n'ai pas les cartes IGN, je fais des captures d'écrans que je télécharge sur le portable et hop tout est prêt!

Jour 1 : Marseille – Cassis

Départ un peu après cinq heure du matin, me voilà en route pour Marseille où je vais laisser la voiture. La journée s'annonce splendide et les premières couleurs pointent leur nez un peu après Grenoble, marquant la silhouette du Vercors. Trop bien de rouler sur l'autoroute quand y a personne. Tout se passe bien et je stationne le véhicule un peu après neuf heure. Changement de vêtements, m'achète un sandwich et prend le bus qui m'amène à la Madrague de Montredon, où est le début du sentier. (Petite note pour les puristes, le GR51 commence au Vieux Port de Marseille)