Tour du Rutor (23-25/03/18)

Date de publication : Apr 16, 2018 1:50:21 PM

Lors des premières sorties hivernales, Jé me vend une course en Italie : le Tour du Rutor.

Tout le monde sait comme il peut se montrer persuasif et lorsqu’il me propose de participer avec lui à cette course autant dire que cette proposition est immédiatement acceptée.

Malgré une préparation moyenne essentiellement réalisée sur les pentes du grand rocher mais heureusement boostée par les Sybelles avec Sam, c'est en pleine forme et remonté à bloc que je pars en direction de l'Italie avec Jé.

Après quelques péripéties sur la route (le passe du Fréjus pour prendre le Mont Blanc et un petit détour du côté du petit Saint-Bernard…), nous finissons par arriver à Arvier.

Là, nous sommes super bien accueilli et notre logement à Introd est nickel.

Premier briefing et premières nouvelles agréables, le soleil principal absent cet hiver sera de la partie pour les trois jours et le Ruitor sera au rendez-vous dès la première étape par contre -28°c ressenti annoncé pour le sommet.

Jé est aux anges, il va enfin pouvoir fouler le Ruitor...

Première étape: Mise en bouche, Le Ruitor (2700d+)

Après un petit déj' excellent au gite, c'est parti pour Valgrisenche, le lieu du départ.

L'objectif de la journée est simple, se faire plaisir et essayer de partir demain en première ligne.

On part en queue de peloton (300 équipes), du coup ça part tranquille et ce n'est pas pour nous déplaire.

Dans la première montée, la remontée du peloton commence et je peine un peu à suivre Jé car je ne choisis pas toujours la meilleure file ! nous finissons la première bosse ensemble et attaquons la descente à peaux vers le premier portage.

Petit footing et c'est parti pour 700m, la montée se passe sans encombre, nous poursuivons tranquille notre remontée.

Petite descente et de nouveau 900m jusqu'au mont-arpveille, nous profitons toute la montée de la vue puis nous attaquons un portage bien sympa avec une petite main courante aux passages délicats mais pas d'obligation d'utiliser les longes et du coup peu de bouchons...

Nouvelle petite descente et c'est parti pour la montée finale de 1000m entrecoupée d'un portage. Dès les premiers mètres je commence à souffrir de la chaleur dans cette combe plein soleil à l'abris du vent et à 200m du portage j'explose, je vois Jé filer et je m'arrête carrément un petit instant en dehors de la trace complètement cuit.

Je me fais violence pour repartir et rejoint Jé qui m'attend avec l'élastique.

Arrivé au portage, les jambes reviennent un peu et on enchaine avec une nouvelle montée suivie du portage final.

Au sommet la vue est splendide mais nous sommes saisis par le vent frais, on s'engage alors dans l'avant dernière descente (1900 m-) en super condition. Pour finir une petite montée vite avalée avant de basculer sur l'arrivée où nous goûterons aux excellents gâteaux maison.

L’objectif de la journée est atteint malgré tout, nous partirons en première ligne derrière les élites pour la seconde étape.

Petite frayeur en fin d’aprèm avec, suite à un coup de vent, les chaussons éparpillés sur les toits en lauze du gîte et un qui sera retrouvé après un bon quart d'heure accroché à un poteau en bordure de route.

Seconde étape: Plat de résistance, Feleumaz (2000d+)

Nouveau départ de Valgrisenche, ce coup-ci nous allons explorer l'autre versant du vallon.

Départ avec 1,5km de plat-descente avec les peaux suivi d'une montée de 200m sur piste, l'objectif est de bien se placer sur cette portion afin d'aborder la grande montée dans le bon wagon...

200 m après le départ premier contretemps, je prends le bâton d'un voisin entre les jambes et me retrouve sur le dos au milieu du troupeau !!! Pas cool comme sensation pour attaquer la journée... Je mets un peu de temps à me relever puis repart en trottinant pour essayer de retrouver Jé qui doit déjà avoir quelques minutes d'avance.

Je le rejoindrai finalement en haut de la montée au déphoquage où il poireaute depuis un petit bout de temps.

Petite descente et c'est parti pour la grande montée, Jé est en jambe et donne le rythme, nous commençons à remonter quelques équipes. Mais rapidement, dans une portion un peu plus raide, le skieur qui me précède zippe et finit sa course allongé sur mes skis, du coup je me retrouve bloqué le temps qu'il parvienne à se relever. Je repars un peu démotivé et rejoins Jé qui me tend l'élastique pour me remettre dans le rythme !!!

Nous avalons assez vite les 900m jusqu'au portage, dans le portage nous choisissons la file qui nous paraît la plus rapide. Dans la première partie, personne devant et on avance à bon rythme mais au milieu un petit ressaut rocheux pose problème à nos prédécesseurs alors qu'il suffit de se hisser avec la corde... Du coup on voit les équipes de la file d'à côté nous passer et je sens Jé se tendre un peu !!

Sortie du portage, nous franchissons assez vite les 400m suivants avant de basculer dans la descente.

Au début de la descente, nous franchissons la portion la plus pourrie du week-end avec une pente bien gelée qui nécessite pas mal de dérapage. Au deux tiers de la descente, alors que je suis en pleine ligne droite, le levier lâche et je fais une belle roulade à pleine vitesse... Désintégration totale !!!

On attaque ensuite la dernière montée et je signale à Jé le problème avec ma chaussure en pensant que c'est juste la cordelette qui est détendue et que ça tiendra sans problème pour la dernière descente...

Après un dernier portage, nous attaquons la dernière descente (1000m-) mais dès les premiers virages, j'explose un levier. Du coup, c'est avec la sensation d'être en basket d'un côté que je rejoins la ligne d'arrivée un peu amer de perdre une dizaine de place dans une descente qui nous convenait bien.

Malgré ces péripéties, c'est finalement une bonne étape et nous grignotons quelques places au général.

L'après-midi la team Gignoux parviendra à réparer mes chaussures afin que nous puissions poursuivre l'aventure (un levier changé et une réparation de fortune pour le collier de l'autre chaussure complètement fendu), merci à eux.

Troisième étape: le bouquet final au mont Château Blanc (2300d+)!!!

Pour la dernière étape, nous changeons de lieu de départ et c'est Planaval que nous rejoignons pour un départ ski sur le sac.

Nous repérons le début du parcours car il faudra une fois de plus passer avec le bon wagon. J’en profite pour pommer un ski dans la descente (heureusement vite stoppé dans un trou), ça c’est fait et nous devrions cette fois passer une journée sans encombre !!!

Le départ est donné et c'est en footing que nous attaquons l'étape, au chaussage Jé opte pour l'option payante dans le champ et c'est bien placé que nous attaquons la montée.

Le boulet de service frappe alors une première fois en perdant un ski dans une conversion, petite descente pour le récupérer et c'est reparti. J'ai encore Jé en visu, je fais l'effort pour remonter mais hélas je perds une peau. Changement de peau et ce coup-ci j’ai perdu Jé ; Je suis vraiment dans le trafic et c’est difficile voire impossible de doubler...

La solution : Perdre une seconde peau !!! Nouveau changement et maintenant c'est en queue de peloton que je repars !!!

J'imagine Jé devant qui doit bien se demander où est passé son binôme de choc. Après un quart d’heure de solitude, je vois une main me proposer un élastique et c'est pied au plancher que nous réattaquons la montée. Mais rapidement il s'avère que vu le trafic on s'use pour rien à essayer de doubler pour se retrouver coincé à la conversion suivante.

Du coup, on supprime l'élastique et on se contente de suivre le rythme en accélérant de temps en temps dans les endroits propices pour doubler.

Le portage au sommet de la première montée est bien sympa sur une vire assez large (double traces). Ensuite, une seconde montée nous amène sur les crêtes. Là, nous profitons de vues magnifiques à 360°, avec une multitude de sommets que nous avons bien envie de venir faire un jour.

Jusqu'au col du château Blanc ce ne sera que du plaisir avec la vue et un portage bien sympa. Passé le col, il reste un portage de 200m pour atteindre le sommet du mont Château Blanc et pour moi c'est la panne sèche et le début du calvaire. Je laisse filer Jé et sort de la trace car je n'avance plus... Après quelques minutes à errer en bordure de trace je parviens à réintégrer la file et suivre tant bien que mal le rythme des autres concurrents.

Arrivée au sommet, c'est la délivrance il nous reste 1900 de d- avec une neige agréable pour rallier l'arrivée et boucler ce magnifique tour.

Pour terminer un grand bravo à l'organisation pour la qualité du parcours et du séjour que je ne peux que recommander et un grand merci à Jé pour m'avoir fait partager cette aventure et d'avoir supporté le boulet.

Seb