Trail Golfo dei Poeti (07/09/2014)

Date de publication : Sep 14, 2014 6:1:25 PM

Après quelques heures de route, une nuit à mi-chemin et beaucoup de soleil nous pouvons apercevoir le port de La Spezia, près du parc des Cinque Terre, à un peu plus d'une heure de Gênes au sud est de la Ligurie.

Afin de fêter dignement le passage vers une autre décennie, j'ai décidé de m'offrir pour mon anniversaire prochain un trail de plus de 40 km. Deux choix étaient possible, Zermatt en Suisse ou La Spezia en Italie. Glaciers et froid ou mer et soleil? Cette fois j'ai opté pour le soleil.

Donc, me voilà assistant au briefing de la course le samedi soir. C'est tout en italien. Je comprend en gros qu'il va faire chaud et qu'on va en baver. Un parcours de 46 km et 2700m de dénivelé nous attend le lendemain à 8:00.

Réveil à 5h30 dans un camping magnifique en bord de mer. Les vagues douces caressent les falaises et mes oreilles. Préparation du café et du petit déjeuner en regardant le ciel prendre des tons de bleu de plus en plus lumineux. Ça commence plutôt bien comme journée.

Je me rends au point de rendez vous à Marola, un parc coincé dans une zone industrielle et militaire du port. Facile de trouver le lieu, c'est là où il y a une tonne de trailers. Préparation de l'équipement, réchauffement et me voilà sur la ligne de départ avec un peu plus de quatre cent coureurs, les deux parcours confondus. Le soleil est présent et il commence déjà à faire chaud. Benvenuto in Paradiso! On répete le truc deux fois et hop c'est partie.

Le départ se fait sur route pour un ou deux kilomètres ensuite sur chemin large. C'est la première montée du parcours, pas trop raide mais c'est que le début. Les premiers kilomètres sont difficile, le corps est lourd, la respiration moyenne, la digestion ne semble pas être complètement terminé, bref les sensations pourraient être meilleures. Premier ravito, à Campiglia, après seulement 4 kilomètres. Je vois des coureurs prendre des bouteilles d'eau pour s’arroser la tête... Hey ho! C'est pour boire que je me dis. Mais, non la tradition locale veut qu'aux ravitos on te verse de l'eau sur la tête pour te rafraîchir. A Rome, on fait comme les romains. Et ben, c'est ce que j'ai fait avec bonheur!

On continue un peu la montée et enfin on peu apercevoir la mer. Magnifique. Splendide. Juste génial de pouvoir courir au sommet d'une montagne avec vue sur cette immensité d'eau et de bleu. On commence aussi la descente vers Porto Venere. Les sensations commencent à être de mieux en mieux, le corps s'habitue, les muscles se réchauffent et le moral se gonfle. C'est un parcours génial, on peut voir les îles au sud, les bateaux dans l'eau. A Porto Venere, on traverse le port sous le regard intrigué des touristes qui sirotent leur café.

Vite fait nous voilà replongé en forêt pour entamer une série de premiers escaliers de pierres, qui nous ferons remonter à Campiglia au km 18 du parcours. Arrêt arrosage une fois de plus, je m'enfile un bout de banane pour dire que je mange quelque chose, la faim n'est pas de la partie.

A partir de là commence la vraie partie de plaisir, la montée des terrasses. Il est tout près de 11:00, le soleil cogne dur. A cette altitude, les habitants cultivent la vigne en terrasse et pour relier celles-ci il y a d'étroits escaliers de pierres. Qui dit vignes, dit pas d'arbre donc pas d'ombre. La montée est raide, très raide. Les escaliers sorties tout droit de l'époque médiévales avec une pierre ici et là. Les touristes aussi commencent à être de plus en plus présent sur le parcours.La vitesse ralentie grandement. Pour parler en terme de mécanique automobile, l'aiguille de température du moteur est au fond dans le rouge. Je monte à un à l'heure. Les autres aussi. C'est un coup dur porté au corps et au moral. Arrivé tout en haut, miracle une jolie bénévole nous indique avec sourire le robinet d'arrosage des vignes qui est ouvert pour nous. J'ai rarement été aussi heureux de me faire asperger d'eau. L'aiguille est redescendu à un niveau normal. J'ai quand même mis un bon cinq minutes avant de pouvoir courir à nouveau.

Descente vers Riomaggiore qui se passe plutôt bien. Traversée de la ville une petite montée et descente et c'est Manrola et son ravito qui nous attend. Là j'entend des touristes français dire qu'il nous reste 17 km à parcourir. On est donc, presque au trentième kilomètre! Pas de douleurs physique particulière, tout va bien, génial.

Je vais vite déchanter, une autre montée dans les terrasses, abrupte, longue et épuisante. La température du corps remonte vite malgré les arrosages. Trois kilomètres de montée sans ombre pour se rendre au ravito suivant et enfin retrouver un couvert forestier pour terminer cette dernière montée. Ils ont affectueusement nommée cette partie du parcours « Il Calvario ».

Les douze derniers kilomètres seront principalement de la descente. La fatigue commence tranquillement à se faire sentir. Quelques fausses indications de distance me porteront un coup au moral et les deux derniers kilomètres en escalier un bon coup aux jambes. Je franchis la ligne d'arrivée en 7h20 pour une 54ième position sur les 140 coureurs qui terminent la course.

Bien heureux de mon premier format marathon dans ce paysage magnifique!! A refaire!

Maurice