Echappée Belle Intégrale 2020 (Daphné)

Date de publication : Aug 27, 2020 9:44:46 PM

Top départ. J'suis partie avant avant dernière du sas comme si ça pouvait m'empêcher d'etre con. On cours depuis 1km et j'ai déjà slalomé 80 personnes en criant à Luca et Camille que les bâtons c'est pour les nazes. Je suis avec Jennifer et Daphné, je comprend pas, ça a l'air vachement plus facile de leur coté ! Céline Finas dépasse tout le monde à fond de balle. Ouf, plus que 146 bornes !

Au loin les sirènes, 4h35 départ de la vague 2 ! Philippe partira dans 30 minutes !!

8ème km et plus personne n'a de respect pour le road book qui nous disait de profiter de la vue au col... ah putain Elodie qui me rattrape !! Je m'accroche à sa bonne humeur comme un phare dans la nuit et on arrive à Arselle avec Luca qui m'explique qu'il s'est inscrit à l'Echapee Belle pour faire son PR sur l'ascension du Morétan.

Un check du coude à Phil bénévole volant non stop depuis lundi et à Jean Marc, venu encourager Yannick et Daphné. Au ravito, surprise, les bénévoles nous filent des sachets repas pour tenir la distance jusqu'à Jean Collet, Manu me fait un bisou masqué et ça repart.

15km. J'voulais ralentir pour pas vomir dans 5km mais y a mon ex qui revient derrière, je vais le fumer !!!!!!!

20,5 km On se retrouve avec une grosse bande de nanas pour un bout de route dont Marcela, Laurie Anne, Florence, Elodie et Maïté. Ca fait chaud au coeur d'être autant de meufs ensemble et on avance, devant chacune à notre tour. Défilent des cols et des pelletés de lacs, j'ai pas de jambes aujourd'hui mais le moral au beau fixe.

28ème km, lac du Doménon et début de l'ascension du Mordor. L'épisode velu de grosse caillasse marron et de neige jusqu'à la croix de Belledonne.

Ah la croix de Belledonne... Point culminant du massif, de la course, du pays, du monde.

Arrivés à la bifurcation on voit Juliette Blanchet, actuelle 3ème qui dévale le sentier menant à Freydane (sentier creusé y a quelques années par beau papa Daniel et ses potes) Daphné Aglave est à ses trousses, avec l'air de s'éclater en descente !

.... J'ai répandu de la bouillie de quiche d'Amaury par terre en essayant de la sortir du cellofrais.

32ème km Sommet ! Apparaît MATTHIEU, auréolé de lumière et de coeurs d'église ! Bordel que c'est bon de repartir avec un copain !! On dévale les pierres ensembles, j'ai retrouvé mes jambes ! Il me laisse au torrent le cœur et le mollet léger pour s'en aller cueillir du génépi au grand pic.

37ème km Beau Papa !!! Daniel m'attend à la "sortie" du ravito ! Il a pris très au sérieux les mesures de distanciation, du coup j'dois faire 3km et 200D+ dans la caillasse avec mon café brulant dans une main et mon bol de soupe dans l'autre pour atteindre sa serviette. Il me dit des trucs gentils, et me tend telle une relique, la paire de bâton dont j'ai rêvé toute la matinée ! Bon, et il voulait nous garder à papoter 5 ou 10 minutes de plus avec Luca qui avait l'air chaud mais je finis par intervenir :D on repart !

J'en ai marre qu'on nous double alors je propose à Luca de débaliser au moment où fait un podcast vidéo en direct pour ses milliers de fan. Du coup il me dit que c'est pas le moment.

Col de la Mine de Fer/Brêche de la Roche fendue avec une gueule de bisounours ! C'est beau, c'est minéral gris et noir, c'est la section la plus montagne qu'on ai parcouru, les bénévoles se dressent sur les cols enchaînés comme des pantins multicolores dans l'immensité inhospitalière et bichrome, on gambade sur d'immenses blocs stables. Je kiffe ma race.

Dans la descente du Habert d'Aiguebelle, Loic, président du BGSA et de ce ravito me gueule "TU FOUS QUOI DAPHNE ?? MANU T'ATTEND ET IL EST TORSE POIL !!" je me ramasse une paire de vannes au micro avant d'atteindre le fief BGSA où une horde de supporters enfiévrés gueulent prénom après prénom sur tous les concurrents qui s'avancent ! Pure ambiance au ravito :D Manu est là et me donne des nouvelles de Daphné, de Norbert, de Morgan et de Maxime. Je me fait foutre dehors par Loïc qui m'annonce qu'on m'acceptera pas au BGSA si je me magne pas le cul !

Matthieu Kissel fait l'ascension du col de l'Aigleton avec moi, on y retrouve Tanguy, Romain et Bertrand du TCP avec qui j'ai fait le yoyo toute la matinée. Matthieu n'arrête pas de parler des difficultés à venir "Oh Matthieu t'es là en soutien moral, alors la regle c'est que tu parle de bouffe ou de cul !".

On remonte au col de la vache pour une joyeuse PLS part au sommet, roulés en boule là-haut avec les gars à admirer la pyramide de Belledonne et les sommets. Trois talonnades de redescente dabs la neige, puis vint la magnifique section des lacs des 7 Laux... Les kilomètres s’enchaînent bien vite et Alexandre Chianese nous rejoint, la foulée souple, le cœur léger tenant dans sa mainses bâtons pétés dans le dernier pierrier..

On tombe sur la femme du gardien du refuge des 7 laux et son sourire réconfortant au col de la Vieille avant d'entamer mon 10ème gel caféiné, et la portion dégueulasse jusqu'au Pleynet. On dévale les relances avec Alex derrière moi à qui je parle 20minutes en croyant que c'était Bertrand.

64ème KM PLEYNET !!! Avec plus d'1h de retard ! Manu est venu à ma rencontre avec Xavier, Ania est venue chercher Maïté juste devant nous. Olivia et Lionel apparaissent à leur tour puis Arnaud, les copains bénévoles, et enfin maman avec les deux chiwawas dans ses bras.

J'm'assois, j'parle à 5personnes à la fois en avalant mes pâtes bolo, un redbull et ma soupe en même temps, Manu me dit d'aller voir le podologue et je lui répond que le podologue c'est triché "...........va voir le podologue j'te dit."

50minutes passent sous caféine, puis j'repars à donf sous les encouragements des potes.

J'retrouve Ania et Maïté, Ania me dit "Daphné, tu passeras pas la nuit seule parce que Lisa te fait un gros bisou !" j'ai des papillons pleins le bide à cette idée !

Au pont de la Valloire, méga comité d'acceuil !! Toute la bande de Gilbert avec qui on se tire la bourre le vendredi sur les verticales est monté voir les coureurs ! Je pense à Norbert, passé plus tôt, et j'repars à VMAA comme si la course se terminait au chalet de la Valloire.

1km plus loin, je retrouve Gregory qui a monté sa tente sur le parcours. Il me file un coca. J'en ai clairement pas besoin, j'suis déjà survoltée, mais dans ma tête on est dans un jeu de plateforme : pas question de laisser un coffre fermé avant de quitter le niveau.

150mètres verticaux plus loin, le cocktail fatigue + caféine fait enfin effet, j'ai ma première hallu : Lisa est mon pacer, elle marche devant moi en me racontant ses nouveaux projets pro et me propose qu'on parte en vacances faire du raft et du cheval. J'lui répond que j'suis tout a fait disposé à faire ça, mais pas maintenant, parce que je dois dabord gagner l'échapée belle . Lisa disparaît et je commence à voir de grosses tarentules noires qui enroulent leurs pattes autour des arbres. Ce sont les âmes des coureurs des editions précédentes qui ont fait une pause dans la montée. J'ai pas l'intention d'être transformée en tarentule, alors j'avance.

Avant le refuge, je tombe sur un mec roulé en boule qui essaie de vomir. Je lui file le coca de Gregory et le met en garde contre les pouvoirs transfiguratifs du bois qu'on traverse.

Chalet de la Valloire ! J'arrive dans un état de surexcitation extrême mais j'bois quand même 2 cafés. Patricia Penza est là, elle a pas l'air dans son assiette... Elodi et et son Pacer de luxe David nous ont rattrapé à une sacrée allure, alors je repars avant eux dans la nuit en criant que j'vais les fumer. 500 mètres plus loin je m'arrête pour m'allonger en croix dans le noir, frontale éteinte. Je paie cash la surconsommation de trucs excitants, mon coeur bat à 300 à l'heure et ne veut pas redescendre !

Elodie, impressionnante d'aisance dans les descentes qu'elle redoutait tant disparaît bien vite, Ania et Maité me rejoignent en s'enquérant chaleureusement de mon état. Ania était vachement étonné de mon choix de faire la nuit sans Manu m'accompagnant depuis le Pleynet me conseille de me trouver une paire de copains pour la suite...

Romain Lacaille me rejoint dans la descente vers Gleyzin, il a le genou en vrac et me dit qu'il s'arrêtera sans doute là bas "ne retiens pas la descente à m'attendre, on fera le point en bas, avance, te laisse pas distraire, moi j'ai déjà terminé l'Echapée Belle".

Un mec nous double à fond de balle. C'est Alex : "Putain putain putain j'ai dormi comme un bébé au Pleynet, putain je vole les gars ! Youhouuu". Je l'apprendrai plus tard mais 1km plus loin, il a raté la bifurcation vers le ravito de Gleyzin, la plus grosse balle dans le pied qu'on puisse se mettre dans une Echapée Belle) et entamé l'ascension du Morétan sans flotte et sans bouffe avant de s'écrouler au refuge de l'Oule. Il a fini hein ! En 39h !

Gleyzin ! Je tope Luca à l'aller/retour vers la grange ravito et retrouve Daniel qui me trouve une mine effroyable. Julien le compagnon d'Elodie me conseille de manger, dormir et remanger.

Je demande quand même à Daniel comment se passe sa journée à me voir cumuler du retard à tous les temps de passage "je t'ai embauché pour 36h mais Dieu seul sait si ça va pas en durer 10 de plus cette affaire !" "Ah non ma belle, répondit il, tu n'as qu'un seul objectif, faire mieux que moi ! 46h01 !" J'suis tellement fière que cet homme qui aura bientot 70ans et qui a terminé tant de courses de plus de 30 à 125h veille sur moi ce week end !

Je file fermer les yeux 20minutes et repars avec Stephane Coutin et Bertrand.

L'ascension du Morétan sera mon seul moment serein de la course. Il fait nuit, on avance pas à pas, Stéphane donne le rythme pour la majeure partie de la montée, Bertrand scinde l'ascension pour nous autoriser des pauses tous les 300 à 400d+, et j'me charge d'une blague pas drôle par ci par là. Je remet provisoirement en cause toute ma configuration mentale de grosse bourrin qui consiste à penser que le trail c'est de la baston et que la résilience c'est un truc pour les nazes. On retombe sur Patricia, en débardeur, assise la tête dans les genoux en plein froid dans l'ascension, je lui pose doucement la main sur l'épaule pour lui demander si ça va, elle articule tout bas "va piano piano"...

"AU MORETAN, PREND TOUT TON TEMPS!" "MORETAN, POIL AUX DENTS!!!" J'ai pris mon tour pour donner le rythme dans le pierrier, dernière partie difficilement lisible de nuit de l'ascension. Depuis le Gleyzin je suis deux fois plus convaincue que je vais terminer la course. C'est l'équipe de Manu qui a balisé le parcours jusque Val Pelouse, alors à chaque fanion, je pense à lui quand ils les ont plantés.

Arrivée là haut j'me hisse ventre à terre sur le col et tombe sur la cloche des bénévoles posée que je sonne comme une malade. Le bénévole m'apostrophe : "Tu sais où elle est la prochaine que tu sonnes?" "DANS TON CUL ?" Hasardais-je.

On est là haut !! On a mis 2h40 à monter ce bordel !

"Ah mais t'es bénévole aussi ! C'était toi à Allevard vendredi qui préparait nos sacs pour les postes montagnes ! " me lancent les gars du col. "Bon bah grouille toi de rentrer à Aiguebelle, s'il te reste des jambes et de la voix tu pourras relever les copains des les derniers postes !"

J'passe la descente de la moraine avec Bertrand à me demander si Sandrine Beranger déconnait ou pas quand elle m'a dit que c'était sa section détente sur la course.

On arrive à Perioule. Coucou Julien ! Y a de la soupe, un feu et des chaises autour. C'est mortel. Le vent tourne alors on se fait enfumer chacun notre tour. Ca doit être ça, l'esprit trail.

Au départ du ravito vint un coup de froid comme une baffe dans ma gueule. Je propose à mes compères de trottiner, Stéphane dit "oui-oui", du coup je crois que Bertrand m'a dit oui. Je trottine. OULA ATTENDEZ VOUS FAITES QUOI LA, J'ETAIS PAS PRÊT !!

Conseil de guerre : bon les gars je suis désolée il faut que je me remette à courir sinon j'vais mourir gelée ! On se sépare en esperant se retrouver plus loin...

Descente/jonction Pierre Carré à fond de balle, je cours vers mon Manu !! Il me tombe dessus juste avant le refuge, quelle joie de le retrouver ! L'espoir renaît de boucler la course en moins de 40h. On arrive a Supercollet rattrapé par Stéphane qui a laissé Bertrand juste derrière. On est tous les 3 aux ravitos, Daniel est avec nous, un groupe du TCP accueille Bertrand, on repart chacun dans notre rythme avec Stéphane en trombe qui bouclera la course en 37h30.

Maintenant, Manu est avec moi, il ne peut plus rien m'arriver.

8h du mat aux Plagnes, le télésiège a démarré, les coureurs du 57km, le parcours des crêtes, vont décoller à nos trousses. On ne croisera pratiquement plus qu'eux jusque Val Pelouse ! Sylvain Court nous passe à fond de balle avant le col de Claran avec Gamito (?) à ses trousses.Le bal des fusées est lancé. Ils savent qu'on a 100bornes dans les pattes, ils ont presque tous un mot gentil et bondissent sur le coté pour dépasser, vers la 15ème place, Seb et Jé nous interpellent !! Les copains sont là ! Sam et Pierrot passent en trombe à leur tour, ils ont su que la nuit avait été longue, ça fait chaud au coeur de les croiser aussi enthousiastes alors que j'ai un vrai coup de barre qui débarque.

On s'arrête un moment à la cabane de Pré Nouveau, je suis rincée et le flux continu de coureur me met un brin la pression, Manu voit le grand Yann arriver de loin et l'interpelle ! Il nous éclabousse de sa bonne humeur qui tombe à pic : Manu me suggère de survivre jusqu'au refuge des Férices où il me laissera dormir 20minutes. Je rampais doucement dans ses pas, gagnée par le sommeil quand une jolie voix chantante retentie derrière Méryl : Oh mais c'est la championne de l'Oisans Trail Tour ! Allezzz Daphné tu déchires tout bravo !! Une bouffée de gratitude me regonfle, elle a l'air de s'éclater et l'énergie de tous ces coureurs frais me gagne un peu à travers elle (enfin je rampe plus vite quoi).

Manu me laisse finalement dormir 40minutes aux Férices. Quand il vint me chercher, il était mort de froid. Il passe lui aussi un week-end éreintant entre le balisage, l'assistance, les trajets en voiture et cette fin de parcours avec moi. Je suis vraiment requinquée par la pause alors on repart d'un bon rythme pour qu'il se réchauffe.

Et puis, on le garde. Le rythme ne faiblis plus et la tendance s'inverse, on commence à se fondre dans la course du 57km, dabord derrière Julie, puis, nous gagnons quelques places. Mélissa croisée dans l'ascension nous donne un coup de patate !

Le premier du 87km est annoncé derrière nous ! Une espece de golgoth nous dépasse et j'crie à Manu "c'est Edouard Laugier ALLEZ EDOUARD LAUGIER" "Euh non, moi je m'appelle Laudier avec un D Daphné !! Ca va depuis l'Oisans ?? Bonne course !" "Oh putain t'as vu Manu il me connait ! Tu crois qu'il sait comment ça s'écrit Nadoulek lui ??"

On tope Marie et le papa d'Arnaud avant d'arriver à Val Pelouse, et mon amour de collègue Frédérique est venue me voir, elle est à l'entrée du ravito !! Maman et belle Maman Michelle sont là. Je réalise qu'elle ont du faire connaissance dans l'heure précédente, on parle avec tout le monde et le ravito est aussi bordélique et lent que les précédents. Qu'importe. On réalise que ça va être super chaud de passer sous les 40h de toute façon.

Manu et Daniel me présente Magnum venu faire l'assistance de Sebastien Gerard, le 2ème du 87km qui nous a dépassé il y a 15minutes.

On repart. VAL PELOUSE ON EST A LA MAISON !!! Je grimpe la grande montagne d'Arvillard à bonne allure en papotant avec Manu mais fait toute la descente de l'Arbet neuf jusqu'aux sources en marchant. Arrivé en bas, on reprend l'ascension vers le col de la Perche avec le 9ème du 87, un peu étonné de ne pas nous décrocher qui se demande si nous nous cramons où si lui qui n'avance plus. La vérité, c'est qu'une fois au col, on sera sur la commune du Verneil NOTRE VILLAGE. Alors Manu m'a dit, à partir de maintenant, tous les faux plats montants tu les cours !!

Col de la Perche dans les pas de bénévoles torses poils qui montent du bois pour le feu. C'est très sympa !

Arrivés au col, j'me met à courir franchement, on est à la maison !! On retrouve quelques coureurs de l'ultra dont Jennifer Lemoine, blessée, qui avance prudemment, les gars du 87km ne nous doublent plus sur cette portion et le col du Champet est très vite atteint.

La descente de la richesse se fait beaucoup moins vite parce que comme des cons, on a tous les deux oubliés de boire depuis les sources.

On tombe sur ma chef ! La numéro 2 du Pain de Belledonne, Frédérique !! Elle aussi est venue spécialement m'encourager avec son frère, et dans la liesse je m'adresse à elle comme si c'était ma meilleure copine.

Je marche le faux plat jusqu'au ravito du Pontet pour ne pas arriver avec une gueule trop catastrophique, j'ai pas envie de faire peur aux enfants. Dailleurs Heidi est dans le virage et je manque de fondre en larme en la voyant.

Nos parents sont là, mais aussi Isa et Laurent qui ont amené les enfants ! Jeff, Amaury, Aurélie sont également à la sortie. Ce ravito me met un électrochoc total.

38h00 !

On repart dans la montée en courant le faux plat, et en avalant les 500d+ à vive allure. Seule Hillary Allen qu'on encourage, la première du 87km nous dépasse avant la piste. Manu me dit qu'il est fier et qu'on va vraiment vite, je me met à trottiner sur la piste "PUTAIN 9,7kmh !!" Manu se met à chanter les lacs du Connemara. Je reprend le couplet mais il me coupe mort de rire "arrête de chanter ma chérie fonce !!" C'est à ce moment que Nico du BGSA, parti dans la dernière vague du 57km nous double écroulé d'entendre Manu chanter. Il disparaît, mais pas si vite. Tout à coup Manu me lance "ma chérie... concentre toi sur ce que je vais te dire, il est 19h11, 39h11 de course, tu es à 7km de l'arrivée.

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QUOI SERIEUX ??? On part à fond de balle dans la descente, je me met à rattraper des concurrents tous formats confondus. Tout à coup une voix qui crie de derrière "DAPHNE C'EST TOI ?? Oh putain t'as l'air en canne, elle est où Hillary???" c'est Ulysse Hoffman qui me double à fond de balle après une longue course sans jambes sur le 87km et fait lui aussi un finish rapide.

On continue a cavaler comme des malades et double Marcela Rambova à 3km de l'arrivée en s'excusant vraiment... Mais Manu m'a investis d'une mission, retrouver Hillary !! On la redouble dans le dernier kilomètre avant de gueuler à Nico du BGSA accélèèèère ou on va te fumer !! Et puis Aiguebelle et le parc sont traversés.

Je pleure comme une ado dans les bras de Manu, on a fait les 5 derniers kilomètres en moins de 26minutes, et c'était la plus longue journée de ma vie !

Pour conclure, et même si j'y pensais déjà pas, écrire un compte rendu de course aussi long a définitivement avorté tout espoir d'être un jour au départ d'un 300km.

On retrouve nos 5 BGSistes du parcours des Crêtes entourés de Guylaine, Alain et Adé :) bravo aussi à Lionel et Olivia pour votre doublé costaud au tour de la grande casse, et surtout à Phiphi de Faria qui prend sa revanche sur l'édition précédente !!!

Merci Nico pour ta photo !!