Svetkovina

Svetkovina

Sišli smo s uma u sjajan dan,

Providan, dubok, – nama, draga, znan;

I svetkovasmo ocepljenje to

Od muka, sumnje, vremena i sto

Rana što krvave ih vređao je svet-

Ljubavi naše plav i nežan cvet!

I opet sila zgrnulo se sveta

U bolnički nam mirisavi vrt;

Posmatra gde se dvoje dragih šeta,

Srećno, i hvale onaj život krt

što ostavismo. Daleko od njih

Sad smo, a oni žale mir naš tih.

Oni baš ništa nisu znali šta

Dovede tu nas. – U cveću smo išli,

Slaveći strasno osećanja ta,

Zbog kojih lepo sa uma smo sišli.

U novom svetu dobro nam je sad,

A svet o njemu dobro i ne sluti.

Sumnja u ljubav – najteži nam jad -

Min´o i čase blažene ne muti.

Iz prošlih dana ljubav i znak njen

- Spojenost srca – ostala nam još

Naš život ovde svetao je tren,

Srdačan, krotak. Onaj život loš

U kome znanci, rodbina ostaju,

Nevinost našeg ne poznaje sveta;

Životno vino, srž nedostaju

Njima, a glava njihova im smeta.

A naših srca jedan isti zvuk

Beleži draži i vremena huk.

Jer mi smo davno, verna draga, – je li? -

Iskidali konce što nas vežu

Za prostor, vreme, tonove i boje,

- Lance života što zveče i stežu;

Jer mi smo možda, sami tako hteli

Rad ljubavi nam i rad sreće svoje.

I gledaju nas zato što idemo

U košuljama belim parkom ovim,

Gde bolnički se miris širi jak;

Ne znaju draži sa životom novim,

Ljubavi naše neumrle znak.

… Gle! očima im trepti rosa nemo…

CÉLÉBRATION

Perdue notre raison pour entrer dans ce jour

Radieux, clair et profond, à nous seuls mon amour,

Et nous fêtons cette folie nous délivrant

Des doutes, des tourments, du temps et de ses cent

Plaies, sanglantes, qu'envenimait en nous le monde,

Si tendre en sa fleur bleue notre passion profonde.

Et voilà qu'à nouveau une foule s'assemble

Dans le jardin de l'hôpital plein de fragrances.

Voyant les deux amants se promener ensemble,

Heureux, ils glorifient cette courte existence

Que nous avons quittée. Et nous sommes si loin

De ceux qui plaignent tant notre univers serein.

Mais ils n'avaient pas la moindre idée de ce qui

Nous avait conduit là. Marchant parmi les fleurs ;

Nous allions célébrant les sentiments bénis

Qui de notre folie ont fait notre bonheur.

Cet univers nouveau nous comble maintenant

Quand les autres n'y voient qu'une vie malheureuse.

Et le doute en l'amour, le plus dur des tourments,

A cessé de troubler nos heures bienheureuses.

Seuls subsistent pour nous de ces jours du passé

L'amour et son empreinte en l'union de nos cœurs ;

Notre vie en ce lieu est instant de clarté

Paisible et chaleureux. L'autre vie de douleur

Où restent nos parents, nos proches, nos amis,

Ne peut comprendre en nous un monde d'innocence ;

Du vin de la vraie vie ceux-là sont démunis,

De moelle aussi, trop lourds qu'ils sont d'intelligence,

Alors que nos deux cœurs vibrant à l'unisson

Écoutent de l'instant les ineffables sons.

Car il y a longtemps, n'est-ce pas, mon amie,

Que nous avons rompu les liens qui nous attachent

A l'espace et au temps, aux tons et aux couleurs,

Ces chaînes de la vie, qui cliquettent, harnachent.

N'aurions-nous pas voulu nous-mêmes tout ceci

Au nom de notre amour et pour notre bonheur ?

Ils nous suivent des yeux quand nous allons ensemble

Dans nos blouses immaculées par les allées

Où se répand la forte odeur de l'hôpital ;

De cette vie nouvelle ils manquent les beautés.

Ainsi se perpétue notre amour idéal.

... Regarde dans leurs yeux cette rosée qui tremble ...

(Traductions en vers : Jean-Marc Bordier)