Moj dom

Moj dom

Ja domovinu imam; tek u srcu je nosim,
I brda joj i dol;
Gdje raj da ovaj prostrem, uzalud svijet prosim,
I... gutam svoju bol!

 

I sve što po njoj gazi, po mojem srcu pleše,
Njen rug je i moj rug;
Mom otkinuše biću sve njojzi što uzeše,
I ne vraćaju dug.

 

Ja nosim boštvo ovo - ko zapis čudotvorni,
Ko žića zadnji dah;
I da mi ono pane pod nokat sverazorni,
Ja past ću utoma.

 

Ah, ništa više nemam; to sve je što sam spaso,
A spasoh u tom sve,
U čemu vijek mi negda vas srećan sve je glaso
Kroz čarne, mlade sne!

 

Kroz požar, koji suklja da oprži mi krila,
Ja obraz pronijeh njen;
Na svojem srcu grijem već klonula joj bila
I ljubim njenu sjen.

 

I kralje iznijeh njene i velike joj bane,
Svih pradjedova prah,
Nepogažene gore i šaren-đulistane
I morske vile dah.

 

... Ja domovinu imam; tek u grud sam je skrio
I bježat moram svijet;
U vijencu mojih sanja već sve je pogazio,
Al' ovaj nije cvijet.

 

On vreba, vreba, vreba... a ja je grlim mûkom
Na javi i u snu,
I preplašen se trzam i skrbno pipam rukom:
O, je li jošte tu?!

 

Slobode koji nema taj o slobodi sanja,
Ah, ponajljepši san;
I moja žedna duša tim sankom joj se klanja
I pozdravlja joj dan.

 

U osamničkom kutu ja slušam trubu njenu
I krunidbeni pir,
I jedro gdje joj bojno nad šumnu strmi pjenu
U pola mora šir!

 

Sve cvjetno kopno ovo i veliko joj more
Posvećuje mi grud;
Ko zvijezda sam na kojoj tek njeni dusi zbore,
I... lutam kojekud.

 

Te kad mi jednom s dušom po svemiru se krene,
Zaorit ću ko grom:
O, gledajte ju divnu, vi zvijezde udivljene,
To moj je, moj je dom!


Ma patrie

J’ai une patrie ; je ne la porte que dans mon cœur

Avec tous ses monts et ses vallées ;

C’est en vain que je supplie le monde de trouver le paradis où la déposer

Et... je ravale ma douleur !

 

Danse sur mon cœur tout ce qui la foule au pied

Qui se raille d’elle se raille de moi aussi

A mon être fut arraché tout ce qui lui a été pris

Sans que rien ne me soit jamais retourné

 

Je porte cette divinité – comme une prodigieuse amulette

Comme le souffle ultime de la vie

Qu’elle vienne à se déliter sous mes ongles

Et je tomberai à l’aveuglette.

 

Ah, il ne me reste plus rien ; tout ce que j’ai préservé,

C’est toujours en elle que j’ai sauvegardé

Ce en quoi votre siècle se disait jadis enchanté

Parmi les charmants songes de mes jeunes années !

 

Traversant l’incendie qui court au point de brûler mes ailes,

J’ai porté son honneur ;

Même déjà abattue, je la réchauffe sur mon cœur

Et je chérie son ombre. 

 

J’ai fait valoir ses rois et ses bans

La poussière de tous nos aïeux

Les montagnes inviolées, les roseraies chamarrées

Et le souffle des sirènes

 

... J’ai une patrie ; je l’ai seulement cachée dans mon cœur  

Et il me faut fuir le monde ;

Il a déjà tout piétiné dans la couronne de mes rêves

Mais ce n’est point une fleur.

 

Il rôde, traque, guette... et je la serre en silence dans mes bras

Dans l’éveil comme dans le sommeil

Tremblant de peur, je tâtonne soigneusement des mains :

Oh, est-elle encore bien là ?

 

Celui qui n’a pas de liberté rêve de liberté

Ah, c’est le plus beau rêve ;

Et c’est avec ce rêve bien à moi que la vénère mon âme assoiffée

Saluant son jour à elle

 

Dans un coin solitaire j’entends sa trompette

A la fête de couronnement,

Et son voilier tandis qu’il livre bataille sur l’écume raide et mugissante

En plein milieu de l’océan !

 

Tout, cette terre fleurie et sa mer infinie

Sont dédiées à mon cœur ;

Je suis comme une étoile où ne parlent que ses esprits

Et... j’erre ailleurs.

 

Ce n’est qu’une fois partie avec mon âme dans l’univers  

Que je rugirai comme le tonnerre :

Oh, vous les étoiles frémissantes, regardez cette merveille,

C’est la mienne, c’est ma patrie ! 

(traduit par Geoffroy Lorin)