Padajte, braćo!

Padajte, braćo!

Padajte, braćo, plin'te u krvi!

Ostav'te sela nek gori plam!

Bacajte sami u oganj decu!

Stresite s sebe ropstvo i sram!

Ginite, braćo, junaci, ljudi!

Za propast vašu svet će da zna...

Nebo će plakat dugo i gorko,

jer neće biti Srbina...

Mi nesmo braća, mi Srbi nesmo!

Ili vi neste Nemanjin soj?

Ta da smo Srbi, ta da smo ljudi -

ta da smo braća - oh, bože moj!...

Ta zar bi tako s Avale plave

gledali ledno u ognjen čas?

Ta zar bi tako, oh, braćo draga,

ta zar bi tako prezreli vas?...

Prezrite bratstva pokor i kletvu,

što nebo dade, pogaz'te vi!

Ta nije l' grešno, nije li grozno:

krv dece vaše gledamo mi!...

A gde je pomoć il' suza bratska?

Il' "Juriš, rode, za brata svog!"?...

U veljoj bedi, smrti i krvi,

danas vas, same, ostavlja bog!...

Al' opet, grešan, grešno sam prevo

ranjeno srce naroda mog!

Ta Srbin kipi, kipi i čeka -

al' ne da đavo... il' ne da bog!

(1862)

TOMBEZ, Ô FRÈRES

Tombez, ô frères ! Versez votre sang !

Fuyez vos villages, qu’ils s’enflamment, brûlent !

Jetez vous-mêmes au feu vos enfants !

Que l’esclavage, la honte s’ébranlent !

Mourez, ô frères ! O hommes, ô héros !

Le monde apprendra votre désastre…

Le ciel se fendra en d’amers sanglots

Le jour où il n’y aura plus de Serbes.

Nous ne sommes pas frères, Serbes ne sommes !

De Nemanja n’estes-vous de la trempe ?

Si nous l’étions, si nous étions des hommes –

Ô, Dieu ! Si pour eux battaient nos tempes !

Poserions-nous de l’Avala lointaine,

à l’heure fatale un regard de glace ?

A votre misère contemporaine

feindrions-nous que votre cause agace ?

Dédaignez l’opprobre de notre fratrie !

Et ce don du ciel, foulez-le aux pieds !

N’est-ce pas un péché, n’est-ce une barbarie,

c’est des enfants le sang qu’on voit couler !

Et où est l’aide, la plainte fraternelle ?

Le : « Aux armes, frappons pour nos frères ! »

Aujourd’hui Dieu vous abandonne, seuls,

à cette mare de sang, de mort, de misère.

Je chantais, pécheur, quand bien même péchant,

le cœur brisé de toute ma nation.

Car le Serbe bout, il bout et attend,

Dieu ou diable bloquant sa libération.

(Traduit par Boris Lazić)