Jasika

Jasika

Nad krovovima nebo sivo,

a izmaglica vlažna luta

i ko prozračno meko tkivo

pokriva pravce moga puta.

Na omorini ljudi, zveri,

i bilje, sve se mrtvo čini.

- Jasika jedna tek treperi.

Jasika tanka u visini.

Treperi samo, o jasiko!

Taj tamni nagon što te kreće

razumeo još nije niko,

razumeti ga nikad neće.

No on za mene sada znači

taj neumitni život što se

nikada jošte ne pomrači

i koji mutne struje nose.

Pobednik večni, uvek čio,

izvan dobroga i van zloga,

danas ko juče što je bio,

jači od smrti i od boga.

Treperi samo, o jasiko!

Gledam te s čežnjom i sa tugom.

Na bolove sam davno svik'o,

sa jadom živim kao s drugom.

I kad na život mislim ceo,

koji je bio što je sada,

na moju dušu ko crn veo

ogromna, teška senka pada.

No ko pauka što za mrežu

vezuju tanki konci oni,

drhtaji tvoji mene vežu

za večni život od iskoni.

I u dnu tužne duše moje,

ko nagoveštaj nove vere,

veselo kao lišće tvoje,

nagoni tamni zatrepere...

Le Tremble

Au dessus des toits le ciel est cendre,

Une bruine va de ci de là,

Comme étoffe molle et transparente

Recouvre les chemins de mes pas.

Hommes et bêtes, aussi les plantes,

Fond le mort dans la moite touffeur.

Seul survit de feuilles frémissantes

Le mince tremble dans les hauteurs.

Continue de frémir, ô mon tremble !

L'obscure force qui est en toi,

Nul n'a pu jusqu'ici la comprendre,

Et personne n'y réussira.

Mais à mes yeux elle signifie

Cette implacable vie s'écoulant

Sans jamais devoir être assombrie

Mais parcourue de troubles courants.

Triomphant toujours, robuste, fière,

Hors du mal tout autant que du bien,

Et plus forte, aujourd'hui comme hier,

Que la mort, et que dieu souverain.

Continue de frémir, ô mon tremble !

Je t'observe avec peine et envie

Car je me suis fait à mes souffrances,

Mon tourment est pour moi un ami.

Et quand à toute ma vie je pense,

Qui était ce qu'elle est aujourd'hui,

Sur mon âme tombe une ombre immense

Comme le lourd rideau de la nuit.

Mais comme ces araignées qui tissent

Leur toile de petits fils si fins,

Je rejoins en tes feuilles qui bruissent

La vie pérenne des temps anciens.

Au fond de mon âme sans courage,

Comme l'annonce d'une autre foi,

Aussi joyeuse que ton feuillage,

L'obscure force frémit en moi.

(Traductions en vers : Jean-Marc Bordier)