Krila

Krila

Leteti, leteti, leteti visoko,

Neznanom prostoru kao starom drugu,

Vitlati se kao omađijan soko,

I umreti, sjajan, u sunčanom krugu.

Čuti samo zamah svoj u prostorima-

Muziku svog krila! I na samom kraju,

Svoj trag izgubiti i cilj među svima,

Iščeznuvši tako u nebu i sjaju.

Da mi žeđ osete kobnu i sve višu

Oči što su tude dugo svetlost pile,

Kao vir dve ovce sa runom od svile,

Kao krv dve noćne sablasti što sišu.

Da ne pamtim nisko rođenje pod mrakom;

Da kao gnev svetlost sva ispuni mene;

Da sam kao kopljem prožet svakim zrakom,

Tu gde gore večne podnevi bez sene.

I strasna raskršća sunaca, i puti

Kud oluj svetlost neprekidno ide,

Kroz nemi predeo gde vlada i ćuti

Bog koji ubija oči kad ga vide.

Da samo s visina za ponore znadnem

Bacivši u prostor konce svojih žila;

I letim večito, i letim dok padnem

Samo pod teretom ozarenih krila.

Les Ailes

S’envoler et voler, voler toujours plus haut,

Vers l’espace inconnu comme vers un vieil ami,

Tournoyer ensorcelé comme un bel oiseau

Et s’en aller mourir au gré de l’infini.

N’entendre que son mouvement dans les espaces –

La musique de son aile ! Et tout à la fin,

Perdant de vue son but parmi tous et ses traces,

Disparaître, éblouissant, dans l’air serein.

Qu’éprouvent la malesoif chaque jour plus sèche

Ces yeux qui longtemps ici la lumière ont bu,

Comme boivent, douces, deux brebis à la fraîche,

Comme sucent le sang deux vampires goulus.

Que soit oubliée la sombre et basse naissance ;

La lumière en moi tel un courroux mortel,

Ses rayons me transperçant comme autant de lances,

Là où brûlent sans ombre les midis éternels.

Formidables carrefours des soleils où naît

L’orage lumineux qui sans cesse chemine

A travers le pays muet où règne et se tait

Le Dieu qui foudroie les yeux qu’il illumine.

Ne connaître l’abîme que de ces hauteurs,

Par toutes mes fibres à l’espace abouché ;

Voler, voler éternellement et, sans heurts,

Tomber sous le seul poids de mes ailes enchantées.

(Traduction : Vesna Bernard-Radovic)