Srp Na Nebu
Srp na nebu
Ti nezaboravljena moja
na rodnom polju iznenadna ženka,
ostaj mi senka, senka.
Ko redovi zarđalih kosa
kukuruz je na suncu zreo.
Teška si bila, vrela i bosa
kao snop žita kad se razgrne.
Oči ti behu male al crne
kao rupice na fruli.
Kad mi na tebi svaki zglavak vreo
od slasti poče da trne
raširila si se, i uzdrhtala,
ko zemlja ispod grana trulih.
U crnom dugom svilenom plaštu
po svetu bludim.
I svud gde stignem šapatom budim
bolan osmeh, suze i maštu.
Sviram smrt,
al mi gudalo rasipa nehotične zvuke.
A zidove mrtve i oblake što plove
blago mi miluju ruke.
Jednako ćarlija kao dalek vrt
tragom mojim senka moja,
puna žita i neba vedra,
vrela kao jedra nedra tvoja.
I dom mi se noću prepliću na ruci
gole žene, i zvuci
grvavih nakita strašnih,
teške svile i listovi prašni,
čim pred zoru svane,
nebo mi je rosno ko ravne poljane,
a Mesec se nad njima sja
kao srp.
Garnizon u Komoranu, 1918
UNE FAUCILLE DANS LE CIEL
Toi, mon inoubliable
inattendue petite femme des champs du pays natal,
reste une ombre.
En rangées de faux rouillées
le maïs a mûri au soleil.
Pieds nus, tu étais lourde et chaude
comme une gerbe de blé que l'on brasse.
Tes yeux étaient petits, mais noirs
comme les trous d'un pipeau.
Quand tous les membres brûlants
s'engourdirent de volupté
tu te déployas, frémissante,
comme la terre sous des branches pourries.
Dans un long manteau de soie noire
j'erre par le monde,
murmurant des mots qui font naître
des sourires tristes, des larmes, des songes.
Je joue la mort,
mais son archet produit des sons inattendus.
Et les murs morts, les nuages errants
caressent doucement mes mains.
Et toujours gazouillant comme un jardin lointain
mon ombre suit mes pas,
pleine de blé, de ciel serein,
chaude comme ton sein généreux.
Quand vient la nuit, ma main fait naître
des femmes nues, le cliquetis
des bijoux sanglants et terribles,
de lourds tissus de soie, des feuillets poussiéreux,
mais dès que l'aube point,
mon ciel se couvre de rosée
comme les clairières de mon plat pays
au-dessus desquelles la lune scintille
comme une faucille.
1918
(© Traduit du serbe par Jean Descat)