09 - Postes de secours et infirmerie
POSTES DE SECOURS ET INFIRMERIE
C'est au cours de la première guerre mondiale que fut installée, à Billancourt, la première infirmerie (1). Elle soignait les blessés légers, les blessés graves étant transportés dans un hôpital par "une ambulance automobile toujours en permanence à l'infirmerie pour assurer le transfert".
En 1921, sous la direction du docteur Castille, furent créés 4 postes de secours, disséminés dans l'usine, pour "éviter aux ouvriers un trop long chemin pour venir se faire panser" (2).
Cependant l'expansion de l'entreprise et l'augmentation du nombre de blessés légers incita la direction à refondre l'organisation des premiers secours.
Au début de 1937, Jean Couton, chef du "Contrôle général", fut chargé d'une étude "Concernant la création de postes de secours et le déplacement de l'infi~merie centrale".
Dans son rapport (3), J. Couton préconisait la création de 6 nouveaux postes de secours pouvant accueillir quotidiennement 1 840 personnes et le réaménagement de l'infirmerie centrale lui permettant de recevoir chaque jour 600 personnes.
La nouvelle infirmerie centrale, prévue à l'angle de l'avenue Émile-Zola et de la rue Gustave-Sandoz, serait dirigée par un médecin assisté d'une infirmière-major et d'une sousdirectrice. Son effectif comprendrait 17 infirmières et aidesinfirmières.
"Une aide-infirmière, écrit]. Couton, se tiendrait dans l'entrée à un petit bureau, séparant les hommes des femmes ; elle s'opposerait à ce que les ouvriers entrent immédiatement dans la salle de pansements. Elle leur donnerait un numéro d'ordre, leur établirait leur fiche d'entrée avec nom, atelier, numéro de pointage.
188 "Il s'ensuivrait plus d'ordre dans l'infirmerie, moins de bousculade. Les infirmières tr'availleraient plus à l'aise, et leur besogne d'écriture ainsi amorcée serait d'autant simplifiée.
"Un ordre de priorité pourrait être accordé pour les blessures graves et les cas urgents, au détriment des blessés légers".
J. Couton préconisait la répartition des surfaces :
Au rez-de-chaussée:
-1 salle d'attente en deux parties de 3 m X 7 m avec bureau d'aide-infirmière,
-1 salle de pansements pour les hommes de 8 m X 6 m environavec accès à la salle d'attente,
-1 salle de pansements pour les dames de 6 m X 4 m environ avec accès à la salle d'attente,
1 chambre d'isolement pour hommes, de 4 m X 3 m environ,
1 chambre d'isolement pour dames de mêmes dimensions,
1 chambre pour nerveux de 2,50 X l,DO m environ, capitonnée,
1 bureau pour l'infirmière-major de 2,50 X 3,00 m environ et communiquant avec les deux salles de pansements,
-1 entrée et sortie pour les grands blessés et l'ambulance,
-1 entrée et sortie séparée pour hommes et dames.
(1)
Cf. "Renault usine de guerre 1914-1918" (G. Hatry) p. 94 (Éd. Lafourcade -1978).
(2)
Arch. S.H.U.R. pièce 2 376/47 : "Monographie des services sociaux".
(3)
Arch. S.H.U.R. pièce 2 548/74: "Étude de]. Couton", 20 mai 1937.
La salle de pansements pour hommes.
Le stérilisateur.
Au premier étage :
1 salle de chirurgie ( opérations),
1 bureau pour le médecin,
1 salle de consultations dames,
1 salle de consultations hommes,
1 pharmacie,
1 lingerie avec armoires pour appareils de secours en cas d'alerte, -débarras, W.-C., etc.
Les propositions deJ. Couton concernant la création de 6 nouveaux postes de secours ne furent pas acceptées, seul un poste fut créé. Les différents postes étaient situés: dans rUe Seguin, au Bas-Meudon, aux Fonderies, à B.B. et à l'usine O.
Par contre l'infirmerie centrale fut édifiée sur le site prévu. Elle fut inaugurée le mardi 25 avril 1939. Un banquet, "Esculape et ses disciples déjeunent chez Renault", réunit l'ensemble du personnel médical.
Couverture du menu: repas du 25 avril 1939.
Détruite par les bombardements du 3 mars 1942 et du 3 avril 1943, elle fut reconstruite et reprit ses activités en novembre 1943.
Au cours des années 1942 et 1943, l'activité des différents postes et de l'infirmerie centrale a été la suivante :
Nature des soins
Blessures fraîches Pansements refaits Soins aux yeux Blessés envoyés à la clinique des Forges Blessés transportés à l'hôpital Blessés transportés à domicile Malades transportés à l'hôpital Malades transportés chez eux Malades soignés à l'infirmerie
1942
65000 154500
500
76
171
31
102
3425
1943
50991 223 592 17050 458 241 121 35 95 18000
Antoine GRILLEAU
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