04 - Le laboratoire central

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Texte brut à usage technique. Utiliser de préférence l'article original illustré de la revue ci-dessus.

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LE LABORATOIRE CENTRAL RENAULT

2e époque 1933 à 1962

DEUXIÈME PÉRIODE 1947-1962

Les dates importantes furent

68

1947 construction du laboratoire.

1950 les ateliers de traitement sont rattachés aux dépar­

tements de fabrication :

-Atelier 5, au département 18, boîtes de vitesses

(Henri Barat);

-Atelier 44, au département 62, forges (Jean Husson).

L'action de la direction des laboratoires devint fonctionnelle

pour le traitement thermique, comme elle l'était pour les

autres techniques.

1952 : la direction des labo­ratoires devient direction des recherches scientifiques, Sce

871. Elle comprend le Sce 872, service des recherches scien­tifiques générales (Marcel Chateau) et le service 873, service des recherches scien­tifiques appliquées (André Cadilhac) qui garde autorité sur le laboratoire de contrôle La documentation technique (plus tard documentation géné­rale) est rattachée au bureau d'études.

La direction de M. Pomey est rattachée organiquement à la direction des études et recherches de M. Fernand Picard qui a succédé à M. Serre.

1955 : décès de M. Lefaucheux, le 11 février. Il est rem­placé par M. Dreyfus.

La pyrométrie est mutée au Sce électrique, département 50,

M. Blonde.

1961 : départ en retraite de Jacques Pomey qui prend le titre de directeur scientifique honoraire de la Régie Renault.

Il est remplacé par M. Bertetto à la direction du laboratoire qui devient direction des recherches, Sce 0850, les Sces 872 et 873 éclatent en 5 services: 0851 -chimie contrôle; 0852 -mécanique physique; 0853 -métaux et transforma­tions; 0854 -matériaux et produits organiques; 0855 ­recherches véhicules.

68 laboratoire: 1947-1962

Jacques Pomey, avec l'accord de Pierre Lefaucheux, fait procéder à la reconstruction et à l'expansion du laboratoire pour l'exécution de ses programmes de recherche.

et d'essais 4072 et la pyromé­

trie 4071. Marcel Chateau

Rue Gustave-Sandoz

Recherches

Dilatométrie Diffraction Balances Monte

Chimie

Rayons X Magnétométrie Chimie charge

Physique Chimie

Chimie -Contrôle organique

vers D1 -D21 -+

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Gaz et Métau x

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Plan N° 1 : 6e LABORATOIRE CENTRAL 3e

Bâtiments A 5 -A 8 -étage (État en 1961)

1 -Descripion générale_

Il s'étend au 3e étage du bâtiment A. le long de la rue Gabrielle, de la rue Gustave-Sandoz et avenue Émile-Zola. (Plan n° 1).

Un monte-charge relie le 3e étage au rez-de-chaussée où il se trouve, le long de la rue Gustave-Sandoz et en retour sur l'avenue Émile-Zola. (Plan n" 2).

Le laboratoire de recherches organiques est au coin des

rues Gustave-Sandoz et Gabrielle.

Le laboratoire des huiles et carburants (contrôle) lui est

adjacent, puis vient le laboratoire de chimie (contrôle).

Suivent la salle des balances, le bureau du laboratoire

d'analyses et d'essais et les salles de recherches qui seront

décrites plus loin. Au bout, la section de dessin et les

bureaux de la Direction. Sur la rue Gabrielle, les salles de

caoutchoucs, d'analyse des gaz et celle des métaux frittés

et la pyrométrie.

Au rez-de-chaussée

-le magasin des produits et verrerie, le magasin des pro­

duits inflammables, le tirage des acides. Suivent le traite­

ment des éprouvettes, l'usinage des éprouvettes, le lance­

ment et les essais mécaniques, dirigés par Émile Toufflet,

puis, après sa retraite, par Raymond Vaesken. Dans ce

local également, la salle d'élaboration par fusion.

La photo-élasticimétrie et la spectrographie sont dans des

salles climatisées de l'autre côté du couloir.

La salle de développement métallurgique, d'abord à

l'usine 0, est allée ensuite au C.T.R. à Rueil.

La surface totale est passée de 2800 m" environ en 1947

à 3000 m" environ en 1960.

Le personnel est passé de 142 en 1957 (après mutation des

26 personnes de la pyrométrie 4071 en 1955) à 232 en 1962.

1.1 -Laboratoire de contrôle et d'essais.

La salle de chimie à 8 tables doubles a une ventilation ren­

forcée par de larges conduits passant sous les tables et des ventilateurs caoutchoutés à tirage direct. (Fig no 1).

Fig. 1 -Salle de chimie, contrôle_

Rue Gustave-Sandoz

Chaufferie

ft

SaIle de conférences

Plan N° 2 : 6e LABORATOIRE CENTRAL Bâtiments A 5 -A 8 -Rez-de-chaussée (État en 1961)

Dirigé depuis 1945 par Petrot puis Serge Marteau et enfin par R. Playe depuis 1959, avec Richard comme adjoint.

Le personnel en 1959 comportait 44 personnes, y compris la spectrographie (4) et l'usinage des éprouvettes (9).

La production d'analyses moyenne par mois sur les 6 pre­miers mois de 1957 a été :

Chimie

dont

Spectro.

~

Pour l'année 1960

Métaux ferreux Non ferreux Divers Total

10100 4130 1243 15473

4040 1450

6060 2680

75582 45583 38560 159725

La production d'essais mécaniques moyenne par mois sur les 6 premiers mois de 1957 a été

Pour obtenir ces rendements, le personnel du laboratoire de chimie a du être renforcé par MM. Balcaen, Dussaussois, Deligny, Azibi, Mmes Hericher, Alegre. Mme Valognes reçoit l'aide d'une employée et le chef de laboratoire, un adjoi nt (Richard).

Au lancement des essais mécaniques, Henri Pommepuit, après son départ en retraite en 1950, est remplacé par MM. Bigot puis Hareau.

a) Spectrographie : Les premières analyses ont porté sur les alliages légers avec photographie et exploitation des clichés (Q U 24 de Zeiss). Mises au point par Pierre Michel, il a fallu attendre 1947 pour qu'un spectrographe à réseau de 2 m de focale permette d'obtenir des clichés exploita­bles sur les ferreux. La durée d'analyse tombe de 20 à 30 minutes au lieu de 2 à 3 heures par chimie.

Un spectrographe à lecture directe Jobin et Yvon à quartz et cellule exploratrice est ensuite utilisé pour les non fer­reux. Enfin, un spectrographe à réseau de 1,50 m à lecture directe donne les analyses des ferreux en 5 minutes; un pneumatique apporte les échantillons des fonderies.

Un spectrophotomètre Hardy pour matières colorées, un spectrographe d'absorption Hilger pour gaz et liquides, un spectrophotomètre Vassy et deux spectrolecteurs complè­tent l'outillage de cette section qui a été organisée par Pierre Michel, puis conduite après son départ, par Georges Cannet.

En 1959, Cannet et Pournin étudient, sous la direction de

J. Pomey, de nouvelles méthodes des mesures photo-élec­triques en spectranalyse d'émission.

b) Radiographie: Une salle de radiographie, d'abord située dans le blockhaus puis au bâtiment C (essais de voitures atelier 153), sous forme d'un rectangle à épaisses parois en béton lourd, abrite un matériel constitué d'un poste radiographique avec générateur de rayons X à tension pou­vant aller jusqu'à 250 000 volts et des sources de rayons gamma par cobalt et iridium radioactifs.

Elle assurait l'examen de série des coussinets de moteurs Diesel en cuivre-plomb, ainsi que des pièces d'acier (vile­brequin moulé, par exemple) pour les mises au point du moulage.

1.2 -Pyrométrie.

Dirigée par Jean Brodier, assisté des contremaitres Georges Vaesken pour l'usinage de précision et Robert Simon pour la partie électrique et le montage des installations, elle comporte en 1950 : un total de 1 261 appareils dont 338 régulateurs, 159 potentiomètres enregistreurs; en 1954 : un total de 2 080 appareils dont 640 régulateurs, 393 poten­tiomètres enregistreurs.

Elle avait été chargée, en outre, de l'étalonnage des machi­nes à biller de toute l'usine.

Jean Brodier indique : «L'atelier de réparation de pyro­métres lui permit de réaliser pour le laboratoire un grand nombre d'appareils de précision et montages pour études diverses, polissage électrolytique, cristallographie, les modèles en plexiglass pour la mesure des contraintes, les postes d'électrolyse et les plaques chauffantes pour le laboratoire de chimie en outre des 256 potentiomètres enre­gistreurs mécaniques pour les ateliers".

De plus, en 1958, pour l'équipement de Cléon, une série d'appareils nouveaux fut lancée (116 réalisés) sur ordre de

M. Dreyfus.

2 -Activités.

2.1 -Liaison avec la réception technique.

La réception technique (Angrand et ses adjoints Plantrou puis Wagner) fournissait les échantillons de contrôle de réception et de super-contrôle sur les produits déjà récep­tionnés en aciéries.

Les cahiers des charges sont régulièrement révisés : les nouvelles nuances au chrome-manganèse remplaçant les nickels-chromes sont introduites en 1957 et le cahier des charges est de 1958.

Après les essais en laboratoire par Serge Marteau et les renseignements reçus des U.S.A. par M. Brownback, les tissus de carrosserie font l'objet d'un cahier des charges de 1959.

Les excellentes relations du laboratoire avec les récep­tionnaires, tel Sœnnenchen, facilitent grandement le travail.

2.2 -Liaison avec les ateliers de fabrication.

a) Ateliers de transformation : De même, les relations per­sonnelles de confiance, de discrétion et d'amitié avec les chefs des départements de fabrication et leurs adjoints (fondeurs tels que Jean Fauquembergue, Perchat, Crespon, Romary, Denizard, Hermenier, étireurs comme Schmidt, Oehlert, usineurs comme Bonnin, Barat, Pommier, Raynaud, Chappuis, forgeron comme Jean Husson, etc.) donnaient une grande efficacité aux travaux du laboratoire.

La liaison était assurée par Daniel Rogier et ses adjOints, Beuret, Pronost, Renaudin, Philips, Buton, Chevalier, Guerite et fut ensuite dirigée par M. Mouflard pour les trai­tements et par El Haik pour les fonderies.

b) Ateliers de traitement: Rattachés aux départements, le laboratoire était pour eux un conseiller technique.

La création en 1955 des méthodes traitements thermiques (Henri Barat, adjoint François Goutel) rendues responsables des traitements aurait pu faire naître des conflits si les bon­nes relations personnelles avec H. Barat et F. Goutel (issus du laboratoire) n'avaient facilité les choses.

Jacques Pomey ayant fait venir des U.S.A. de nouveaux fours puissants de cémentation gazeuse, le procédé Renault leur fut appliqué dès le démarrage de la 4 CV en 1948 (cémentation profonde et carbonitruration). La mise en route fut faite par le laboratoire (F. Goutel) et la trempe au sel des plateaux de pignons donne en 1950 des pignons à déformations modérées. (Laroche, de . l'atelier 1870 rap­porta ce procédé de l'atelier de la société Maag, dirigé par

F. Colonnacesari, ex-Renault). Plus tard, en accord avec les méthodes, la trempe fut faite à l'huile chaude, dimi­nuant encore les déformations à la trempe.

Bernard Gœtz étudia les traitements superficiels des outils et le contrôle des bains de sel de traitement. Mme Lesage fut chargée des essais de carbonitruration à basse tem­pérature et en particulier de la « nitruration douce ».

Traitements pour structures d'usinage.

Les propriétés d'usinage variant suivant la structure des pièces, en particulier pour les pignons de boites, les pre­miers essais incomplets de Mlle Veron en 1938 furent menés à bien par référence aux courbes de transformations isothermes en 1948. Un four spéCial à 4 zones de tempé­ratures fut construit à l'atelier 6270. Pierre Mathon mit au point un essai rapide d'usinabilité par chariotage d'un dis­que-éprouvette, utilisé maintenant dans le monde entier et il étudia l'aptitude au filage à froid. Vigneron étudia les conditions de forgeage et l'aptitude à l'écrouissage des aciers.

Traitement par induction.

J.-P. Georges, après avoir été chef de l'atelier 6270, vint au laboratoire pour y diriger la section d'étude des appa­reils d'essai (dessinateurs Denez et Destigny) et fut chargé de mettre en route dès 1948 les traitements superficiels par induction déjà utilisés chez Peugeot; il met au point le traitement des pivots de fusée 4 CV, irréalisables par les moyens classiques, les doigts de culbuteurs, les cou­ronnes de démarreurs de 4 CV et Frégate, les queues de soupapes.

Dès les essais de prototypes Dauphine, les ruptures pré­maturées des arbres de roues et fusées 4 CV furent suppri­mées par renforcement local par induction et ces pièces 4 CV furent utilisées sans modification des dimensions; près de 70 000 arbres de roues furent traités par les établis­sements Partiot, sous ses directives avant traitement à l'usine.

Ce procédé de renforcement fut étendu par J. Pomey à d'autres types de pièces ainsi que le grenai liage à la gre­naille ronde et le galetage des congés de vilebrequins.

La section de traitement par induction du Sce méthodes traitements thermiques (M. Bolliez) prit le relais et assura ultérieurement l'exécution technique complète : choix des générateurs, des inducteurs, des machines de présentation.

C'est ainsi qu'elle réalisa, après bien des efforts, à partir d'une idée issue du laboratoire, le traitement par induction des barres de torsion en acier au carbone qui donna à l'usine 10 ans d'avance sur ses concurrents.

2.3 -Liaisons avec les aciéries.

Saint-Michel-de-Maurienne: les montées en cadences amè­nent Grémaux puis Jurine (successeurs de Martinoni) à réserver la production aux aciers à outils.

S.A.F.E. : la remise en route de la S.A.F.E. par MM. de Seze, Desombiaux et Styckzinski, tant à l'aciérie qu'à la tôlerie, permit la fourniture des tonnages nécessaires. L'abandon du procédé Duplex et l'élaboration à partir de ferrailles donna une haute qualité de métal utilisable pour les pièces les plus difficiles.

L'adoption à Billancourt des aciers S.A.F.E. au manganèse­chrome procura d'importantes économies.

La mise au point par Michel Misson de la coulée continue donna aux aciers S.A.F.E. une qualité encore supérieure.

2.4 -Liaisons avec le bureau d'études.

Les excellentes relations avec les chefs de section d'études, Burguiere (moteurs), Guettier (châssis, mécanismes de direction et transmission), Riolfo (essais spéciaux voitures et moteurs) se sont continuées avec leurs successeurs.

La publication des normes s'est poursuivie: aciers nOS 861 à 868 et 879, aciers moulés nO 931, aciers pour coulée de précision nO 951, aciers moulés d'outillage nO 941 et les modi­fications de celles existantes. Pour les produits non métal­liques, caoutchoucs nO 1 251 de 1957 et thermoplastiques nO 1 253 de 1958.

(René El Haik établit les normes des fontes et alliages non ferreux en liaison avec les fonderies).

A partir de 1952, Fernand Picard institue des liaisons pério­diques : conférences de qualité, conférence mensuelle de compte rendu des essais effectués pour le bureau d'études et les fabrications. Par exemple, en février 1962, 431 ques­tions posées au laboratoire ont reçu en réponse 212 notes de service.

Chaque service du laboratoire rend compte chaque mois de l'avancement des question de recherche: le service métaux et procédés de transformation a en étude en janvier 1962 43 questions de recherche.

2.5 -Travaux des sections de recherches.

Avant 1961, les deux services de recherches de la direc­tion de J. Pomey, recherches scientifiques générales

(M. Chateau) et recherches scientifiques appliquées

(A. Cadilhac) se partagent les recherches, plus suivant leurs aptitudes, que suivant un schéma rigide.

Chaque section a un local et des instruments qui peuvent servir aux essais de plusieurs sections ou services.

Fig. 2 -Métallographie.

a) Micrographie : Les essais sont faits sur banc Leitz, plus tard sur banc Bausch et Lomb, le contrôle sur appareils OPL et Nachet. Une série de microscopes et loupes bino­culaires complète l'équipement (Fig. nO 2). Un appareil Renault de comptage des inclusions sera mis en service en 1960. Se sont succédé : Pierre Gueant, A. Veragen, Robert Lafont, Mme Deleon. Michel Wintemberger y étudia les structures fines des aciers. Mme Taupin y étudia en 1960 le traitement des fontes ductiles (malléable et graphite sphéroïdal).

b) Chimie -Physique : Les appareillages d'analyse fine : spectrophotomètre, potensiomètres, polarimètres, polaro­graphe, etc. ont été utilisés avec succès par Maman qui en a fait l'application dans les différents laboratoires.

c) Endurance : De nombreuses machines de flexion rota­tive, de torsion alternée, de flexion alternée et chocs répé­tés ont permis à Royez et J. Deliry de continuer les tra­vaux d'Ancelle, de relier la résistance en fatigue rotative en travers à la résilience en travers, de faire des essais de fatigue à chaud, de fatigue sous corrosion (Fig. n° 3). Un

Fig. 3 -Essais de fatigue sur éprouvettes (M. J. Deliry).

stand d'endurance sur pièces comporte des tables vibrantes, des machines d'effort alterné et un vibrophore Amsler de la t.

d) Essais de dureté : Plusieurs machines de microdureté permettent l'exploration des couches minces et la mesure directe des contraintes superficielles.

Une machine de dureté à chaud, dessinée par J.-P. Georges permet de mesurer à chaud la dureté des aciers à outils traités et d'apprécier le fluage des aciers réfractaires. Elle est complétée par une machine d'essai de fluage à 8 postes. Un ensemble de micromachines Chevenard peut exécuter, différentes sortes d'essais, sur micro-éprouvettes prélevées sur pièces réelles.

e) Diffraction X : Deux appareils cristallographiques à dif­fraction de rayons X l'un à chambre et enregist~ement photographique, l'autre à enregistrement par compteur de Geiger, ont permis à Mme A. Diament de nombreuses recherches sur les traces d'austénite dans les couches cémentées et trempées, sur les contraintes superficielles des pièces, sur l'analyse des constituants de revenu de la martensite, sur la composition des couches carbonitrurées.

f) Essais de frottement et d'usure: 3 machines de frot­tement et d'usure, 2 onctuosimètres et une machine de vieillissement des huiles ont été utilisés par P. Quantin pour l'application de ses études chimiques sur les additifs extrême-pression des huiles pour engrenages. Mme Cour­gibet y étudia l'influence des additifs antigrippants et des anticorrosifs.

g) Dilatométrie-Magnétométrie: Une série de dilatomè­tres différentiels Chevenard, des balances électromagné­tiques différentielles Renault pour les transformations iso­thermes et pour l'étude du revenu de la martensite (fonte à graphite diffus) des thermobalances et thermomagnéto­mètres ont été utilisés par F. Goutel, J. Moulin, R. Coudray,

A. Veragen, R. Le Roux, pour l'étude des transformations dans les aciers et des mécanismes des précontraintes. (Fig. nO 4).

Fig. 4 -Dilatométrie.

h) Gaz et métaux: En plus d'appareils de dosage des gaz dans les métaux par fusion réductrice sur carbone au four haute fréquence sous vide, cette salle comporte une instal­lation complète de cémentation gazeuse et de nitruration d'éprouvettes. Michel Mouflard y fit en particulier la mise au point de la cémentation gazeuse par azote et alcool méthylique qui permit de supprimer au Mans la cémentation solide et d'y faire plusieurs dizaines de milliers de tonnes de pièces cémentées sans investissements coûteux de fours de préparation de gaz, avant l'arrivée du gaz naturel.

i) Plastiques et caoutchouc : Un éqUipement complet de broyeurs mélangeurs, boudineuse, presse et autoclaves de cuisson permet la préparation de mélanges de caoutchouc et diverses machines d'en mesurer les propriétés. Lagache puis Dubief y prépareront les échantillons qui conduisirent à l'établissement des normes 1 251 et 1 253, sur les pro­priétés techniques des mélanges pour pièces en caout­chouc ou des thermoplastiques, que d'Arrivere et de Caste­let (des études) appliqueront à de nombreuses pièces.

j) Métaux frittés : L'installation primitive de Saint-Michel a été ramenée à Billancourt et complétée progressivement. Une installation de purification de l'hydrogène alimente un four rotatif continu de réduction des halogénures de tungstène et de titane, des broyeurs, mélangeurs, presses à mouler préparent les. ébauches qui seront frittées dans des fours à 2 000 oC (Fig. nO 5)-

Fig. 5 -Salle des carbures (M. R. Wyss).

Alphonse Libolt fera les premiers essais sous la direction de Jacques Pomey et de Marcel Chateau, puis Robert Wyss, aidé en particulier pendant de nombreuses années par Geli­neau prendra la suite et y obtiendra des plaquettes de car­bures frittés de qualité exceptionnelle. " aura l'occasion de passer au stade industriel, dans une société filiale, avant de revenir au laboratoire.

k) Analyse des contraintes La salle d'analyse des contraintes par photo-élasticimétrie comportait : un banc photo-élastique de grande précision, un banc à grand champ

TABLEAU

INDIQUANT LES DIFFÉRENTES CATÉGORIES D'ACIERS DE CONSTRUCTION

Lettres indiquant la categorie Couleur indiquant la catégorie CATÉGORIE CORRESPONDANT AUX LETTRES ET AUX COULEURS État du métal pour l'usinage Résistance à la traction correspondante en kilos

1° ACIERS NON TREMPANTS

A Jaune Acier au carbone extra-doux pour cémentation {État ootocel 35 à 42

Recuit traité 45 à 50

X Blanc Acier au nickel extra-doux pour cémentation {État ootucel 40 à 45

Recuit traite 50 à 60

V Gris Acier spécial à haute résistance pour cémentation ..... 1Recuit 60 à 75

2° ACIERS TREMPANTS

Recuit 45 à 52

B Violet { Acier au carbone mi-doux ........................ Brut d'estampage 55 à 65

Traité 1 65 à 75

Recuit 55 à 65

c Bleu azur foncé { Acier au carbone mi-dur ................... : . . . . . . .. Brut d'estampage 70 à 80

Traité 80 à 90

F Rouge Acier mangano-siliceux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Recuit 70 à 80

H Havane Acier au chrome nickel mi-dur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Recuit 60 à 70

Jaune rouge Acier au chrome nickel dur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Recuit 70 à 80

K Blanc bleu Acier au chrome nickel très dur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Recuit 80 à 90

L Rose noir Acier pour roulement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. Recuit 88 à 90

M Vert Acier à 12 % de nickel. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Recuit 95 à 105

o Vert rouge Acier à 33 % de nickel ........................... " Recuit 75 à 80

p Jaune vert Acier de construction au tungstène. . . . . . . . . . . . . . . . .. Recuit 70 à 85

Extrait du «Bulletin des usines Renault» (15 décembre 1918)

à lames polaroïdes, des dispositifs à jauges extensomé­triques à résistance. Des vernis craquelants ont été utilisés, par Abel, pour l'étude des formes de pièces en vue de la meilleure tenUe en service.

1) Élaboration par fusion: Dirigée par Pierre Mathon depuis 1943, elle comporte des fours de fusion à induction haute fréquence, un four de fusion électrique et un four de chauf­fage des bassins de coulée. Après avoir fourni à l'usine de nombreuses plaquettes d'usinage genre stellite (Elerite), norme n° 941, cette section (avec Mancio, Vigneron, Devaux, Volmi, etc.) a étudié et mis au point le procédé de coulée en cire perdue pour diverses pièces, culbuteurs 4 CV en particulier. Le procédé a ensuite été exploité indus­triellement par les fonderies.

m) Radioactivité : A Rueil, Anatole Dolinoff étudia et mit au point avec Rameil un analyseur de radiations permettant de suivre en cours de rodage au banc l'usure des chemises, pistons et segments de moteurs préalablement irradiés dans un centre nucléaire.

n) Électronique : Rameil monta à Rueil une section d'élec­tronique bien équipée en vue de mesures électriques diver­ses et réalisa, avec Cohen-Hadria, pour les services d'essais des appareils d'acoustique, divers servo-méca­nismes, des enregistreurs rapides pour mesure des vibra­tions, un équipement de télémesure pour suivre les efforts sur pièces de voitures en essais, etc.

0) Acoustique: Disposant à Rueil d'une chambre isolée amortissante et d'analyseurs perfectionnés des vibrations acoustiques, M. Mallet établira les principes et réalisera l'étude de l'amortissement des bruits par panneaux isolants, l'analyse harmonique des bruits d'organes de machines et de voitures enregistrés sur magnétophones.

p) Physiologie: Le docteur Wisner et son adjoint Tarière font l'étude de l'adaptation du véhicule au corps humain, représenté au point de vue mécanique par des masses reliées par des ressorts de flexibilité différente. Les réac­tions d'un mannequin et celles de sujets ont été analysées par divers appareils de précision : polygraphe enregistreur à 12 canaux, psychogalvanomètre, etc. La mesure des bruits et de leurs réactions physiologiques avec audiomètre géné­rateur basse fréquence, spectromètre basse fréquence, l'observation de la perte de vigilance, la réaction des sièges sur le conducteur et les passagers ont conduit à des conclusions applicables à la voiture et au tracteur agricole.

q) Hall de développement: Situé d'abord à l'usine 0,

A. Libolt y disposait d'appareils de préparation de gaz, de fours à cornue rotative, de four à convection forcée, d'une batterie de bains de sels pour traitement thermique des outils en acier rapide et d'appareils frigorifiques à 60 oC. Ceci permit d'étudier le passage de l'éprouvette de labora­toire à la pièce réelle et d'aider à la transposition à la série.

A partir de 1959, ce hall est transféré à Rueil où M. de Beau­lieu dispose d'appareils d'élaboration fine (à électrode fon­due sous laitier) pour l'étude de matériaux de haute pureté, ainsi que de matériel de transformation.

A la fin de ce long exposé, où j'espère avoir donné une idée de ce magnifique instrument de travail qu'était devenu en 1962 le laboratoire central de la Régie Renault, ma pensée va vers les disparus et d'abord vers Marcel Chevassus et Jacques Pomey à qui je dois l'essentiel de ma formation technique et qui m'ont honoré de leur amitié et vers tous ceux dont les efforts et le travail ont fait du laboratoire ce qu'il est devenu et en particulier à Marcel Chateau dont la fidèle amitié ne s'est jamais démentie et qui a bien voulu relire ces articles.

Je remercie, MM. M. Chateau, J.-P. Georges, J. Brodier,

P. Gueant, P. Mathon, R. Simon, G. Vaesken, R. Vaesken, Perraud, Mmes Valognes, Courgibet et J. Deliry (Mlle Garnier), pour leurs souvenirs et leurs documents ainsi que Jean Guittard pour ses encouragements et son exemple qui m'ont permis d'évoquer cette deuxième époque.

Je remercie la Direction générale de la Régie, la Direction du personnel (M. Hatry), M. Tiberghien et M. Wyss pour m'avoir facilité l'accès de leurs archives.

André CADILHAC