03 - Peintres et artistes de la Belle Boucle (fin)

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Peintres et artistes de la belle boucle (fin)

ROQUEPLAN (Camille-Joseph-Étienne)

Mallemort, 18 février 1803 -Paris, 20 septembre 1855.

Peintre et lithographe.

Exposa au Salon, de 1822 à 1855. Nous n'avons pas trouvé un motif de lui pris

dans notre région. Mais nous l'indiquons pour mémoire, car il a fait une pein­

ture sur Meudon. Et surtout, c'est lui qui donna des conseils au jeune Troyon:

Roqueplan peignait dans les bois de Saint-Cloud lorsqu'il rencontra le futur

peintre animalier, tout jeune homme, qui étudiait lui aussi. Après quelque,

conseils, une solide amitié s'instaura entre les deux êtres (195).

ROUARGUE frères

Les frères Rouargue, en tant que dessinateurs et graveurs, ont fait paraître une charmante estampe, en 1838 (196), intitulée Le pont de Sèvres. Une fois encore, le paysage est vu du chemin qui descend de Bellevue, avec une char­rette, vers la Seine, les ponts de Sèvres et de Saint-Cloud, l'île Seguin et la rive gauche du fleuve. Les deux frères sont facilement identifiables. Il s'agit d'Émile Rouargue, ne' vers 1795, mort à Épône le 10 janvier 1865, dessinateur et graveur au burin. Vignettiste très fécond, il a illustré de nombreux livres, dont Paris et les Pari­siens, d'après Gavarni, en 1857-1858. Son frère cadet, Adolphe, était né à Paris le 6 décembre 1810. Élève de David d'Angers et d'Al. Colin, il participa au Salon, de 1831 à 1870. Il collabora avec son frère aîné à un Album des bords de la Loire, en 1851. Il a peint de nombreuses aquarelles et, comme lithographe, son œuvre est assez importante. On cite souvent Architecture pit­toresque, album de 50 planches, comprenant de jolies vues de monuments parisiens (Delpech, 1834), planches non numérotées. Il en existe une autre édi­tion, faite avec la collaboration de l'Anglais T. Brys. Une vente du 1" mars 1950 a fait connaître quatre aquarelles (Les bords de Seine), vendue 7 200 F.

Le pont de Sèvres dessiné et gravé par les frères Rouargue 1838 (coll. P. Mercier).

(195) Hustin (A.), Constant Troyon, p. 6-8_

(196) Dulaure, Histoire ... des environs de Paris, 2' éd., 1838_ Reproduit par Mlle Alexan­dre, dans notre Bulletin, N° 3, déc-1971, p. 105.

ROUSSEAU (Étienne-Pierre-Théodore)

Paris, 15 avril 1812 -Barbizon, 22 décembre 1867_ Peintre de paysages, dessinateur et graveur à l'eau-forte_ Rousseau, considéré comme un des précurseurs des impressionnistes, est sur­tout connu comme le peintre de la forêt de Fontainebleau, qui fut son lieu de prédilection_ Il y devint la personnalité la plus forte de l'École de Barbizon, vivant l'existence des bûcherons, afin de saisir à toutes les heures les aspects de la forêt. Néanmoins, très jeune, Th_ Rousseau était venu dans notre région: dès 1833, on le trouve à Saint-Cloud (197). C'est peut-être à cette époque qu'il fit les œuvres suivantes : -Bords de'Seine (lesquels ?), 37 X 52 cm, vente de Lambertye, 1868, 2200 F ; -Le pont de Saint-Cloud, 32,5X41 cm, vente Rousseau, 1868, 275 F; -La vallée du Bas-Meudon et l'île Seguin, 80 X 100 cm, vente de La Roche­bousseau, 1873, 13 100 F ; Le vieux pont de Saint-Cloud, vente Faure, 1873, 7 000 F ; Vue du Bas-Meudon, 80 X 99 cm, vente Saulnier, 1886, 8 000 F ; Le pont de Saint-Cloud, 21 X 30 cm, vente A. Rousseau, 1900, 1 900 F ; Le vieux pont de Saint-Cloud, vente Mme Jules Ferry, 11-12 février 1921, 11 000 F. Le premier contact de Rousseau avec la nature lui laissa une trace profonde, dont il se ressentit toute sa vie. Agé de vingt et un ans, en 1833, il fait une Vue générale du bassin de Paris et du cours de la Seine, prise de la terrasse de Belle­vue, par l'aube d'une matinée, à la fin de l'été. Et aussi La vallée du Bas­Meudon et l'île Seguin, prises de la terrasse de Saint-Cloud (citées plus haut). Mais ses œuvres, jugées trop romantiques, furent refusées au Salon de 1836. Cet échec fut cause de son" refuge" à Fontainebleau. Pourtant, Rousseau reviendra à Paris et dans la banlieue, où il peint Les plaines de Meudon en 1844 (vente Walter Richmond, à New York, 1899 : 17 000 F). Un jour de 1847, à la veille de la Révolution, notre solitaire fait un pèlerinage au paradis sylvestre de son enfance: il se sent pris d'un grand déses­poir à voir sa chère île Seguin livrée aux bûcherons. "Une terrible scène d'autopsie", dira-t-i!... Le Salon de 1848 lui ouvre enfin ses portes et il reçoit une médaille de 1<0 classe en 1849. Il expose même un Bas-Meudon, au Salon de 1850-1851, qui sera gravé par F. Lehmann, pour l'Artiste .-les îlots du Bas-Meudon y sont repro­duits, avec un pêcheur et, entre deux bouquets d'arbres, on distingue au loin deux moulins (à Javel ?) Bien plus tard, loin de sa jeunesse, Rousseau écrira à son ami Doré: " Te rappelles-tu encore nos rares promenades au bois de Meudon ou sur les bords de la Seine? L'air de la Seine est bien vif et il fait faim sous les bois ... " Allu­sion, peut-être, aux privations subies, avant de connaître la fortune à partir de 1847...

ROUSSEAU (Henri-Julien-Félix), dit le Douanier

Laval, 21 mai 1844 -Paris, 2 septembre 1910.

Peintre.

Génie innocent, dont les envois au Salon passent inaperçus ou sont tournés en

dérision, mais qui, de nos jours, sont devenus des chefs-d'œuvre 1 Ainsi sa Vue

de 'Saint-Cloud qui atteint 25 000 dollars, à une vente du 9 décembre 1959, à

New York. Qui n'a pas au moins une fois vu une toile du Naïf?

Pourtant, certains de ses tableaux sont aujourd'hui perdus: par exemple, Vue

de Billancourt et Bas-Meudon, effet de brume, exposée au Salon des Indépen­

dants en 1890 ; le catalogue de ce Salon indiquait qu'elle était en vente (198).

La Vue de Saint-Cloud prise des hauteurs de Bellevue, en 1895, n'est guère res­

semblante au paysage que nous connaissons. Le tableau se trouvait, en 1961,

dans la collection Sem Spiegel, à New York (199). Mme Dora Vallier signale

(200) une Vue de la pointe de l'île au Bas-Meudon et affirme que ce tableau est

perdu, après avoir été exposé au Salon des Indépendants en 1895.

En 1896, du 1"' avril au 31 mai, se tient le XII' Salon des Indépendants, au

Palais des Arts libéraux, Champ de Mars: le Douanier Rousseau y expose dix

tableaux, dont Vue du pont de Sèvres et de Saint-Cloud (101) et Vue des hau­

teurs de Bellevue (202). Ce dernier est le tableau mentionné précédemment..

Par contre, le premier a été perdu depuis 1896 ; le catalogue indiquait qu'il

n'était pas à vend,:e (203).

Son Pont de Sèvres, réalisé vers 1895, représente une arche du pont avec,

au-dessous et dans le fond, quelques maisons et... un mouton ou un cheval 1

Au-dessus du pont, dépasse un réverbère à gaz: détail qui aura son impor­tance, comme nous allons le voir. L'histoire de ce tableau est assez curieuse' et... mouvementée. Il figure d'abord dans le film Henri Rousseau le Douanier, présenté à Venise lors de la XXV, Biennale (204). Puis il est reproduit (en petit format et en noir) par Lo Duca en 1951 (205), et de nouveau reproduit par Jean Bouret en 1961 (206). De nouveau encore, la toile est reproduite une troi­sième fois par Mme Dora Vallier en 1970 (207). Cette huile est alors dite dans

une collection privée. Enfin, le tableau paraît une quatrième fois (en grand format et en couleurs) par Larkin et Dars en 1975 (208).

Le tableau est signé, en bas et à droite. Il est vendu par la célèbre maison Sotheby, de Londres, à un Japonais, pour un nombre respectable de millions, en 1971. Pris d'un doute sur l'authenticité du tableau, le samouraï le renvoya en 1979 et... redemanda ses millions... Depuis lors, experts et contre-experts se succèdent.

C'est ainsi que Henry Certigny, le meilleur biographe du Douanier Rousseau (209), a été amené à intervenir dans ce procès; le problème était le suivant: " Si le gaz a été placé sur le pont de Sèvres après 1895, ce serait la preuve que le tableau est un faux l " L'auteur de ces lignes a donc été interrogé également, pour répondre au problème posé: disons que si la décision de poser des" becs à gaz et à huile" a été prise le 14 février 1844, par les édiles de Sèvres, ce n'est que le 10 février 1899 que l'éclairage électrique a été étudié. La conclusion? En 1895, il pouvait y avoir un bec de gaz sur le pont de Sèvres, comme le tableau le suggère. Mais il ne faut pas oublier que ce pont ne dépendait pas de Sèvres, mais de Boulogne et du département de la Seine.

Mais le tableau le plus célèbre du Douanier Rousseau est celui conservé au musée Pouchkine, à Moscou, intitulé aussi Le pont de Sèvres .-peinture souvent reproduite (210), où l'on voit -pourquoi? -à gauche, une immense croix au-dessus d'un bouquet d'arbres! Le pont de Sèvres, les grands arbres du parc de Saint-Cloud, voire la colline de Bellevue, sont à peu près ressemblants -ce qui n'est pas si mali Dans le ciel, de gauche à droite, un planeur, un ballon, un dirigeable 1Ses dimensions sont de 80 X 102 cm ; il est signé à gauche et en bas, et daté: 1908. L'exécution du tableau est particulièrement attentive et soi­gnée, pour cette époque où Rousseau, la plupart du temps, brossait rapide­ment ses paysages. Rousseau avait fait photographier ce tableau, avant l'addi­tion des aéronefs (211).

Ce motif n'est pas unique. Il a été précédé -ou suivi -d'une étude, Vue du

Pont de Sèvres, esquisse portant cette date: 13 décembre 1908, et signée en bas

et à droite. Il s'agit d'une huile sur toile, 19 X27 cm, un peu différente du

tableau, où n'apparaît que le seul ballon (212).

En 1908 encore, Rousseau brosse une Allée dans le parc de Saint-Cloud,

46,6 X 38,7 cm, qui se trouve actuellement au Stadtisches Kunstinstitut de

Francfort (213).

Telles sont les œuvres sur notre région, que Rousseau peignit" comme l'oiseau chante, mais avec l'ambition de chanter plus haut que l'oiseau ". Né lyrique, ayant reçu un sens merveilleux de la couleur, le Naïf ne pouvait pas être oublié dans notre fresque picturale.

(197) Delteil, Le peintre-graveur illustré, t. 1, introd.

(198) Vallier (Mme Dora), Tout l'œuvre peint de Henri Rousseau, Paris, 1970, notice 34.

(199) Reproduit dans Bouret Oean), Henri Rousseau, 1961, p. 191, fig. 88.

(200) Op. cit., notice 76.

(201) Sur ce tableau, cf Cooper (Douglas), Rousseau, 1951, p. 12 (texte français) et p. 30 (texte anglais).

(202) Vallier (Mme Dora), Henri Rousseau, 1961, p. 312.

(203) Vallier (Mme Dora), Tout l'œuvre peint ... , op. cit., notice 99.

(204) Film réalisé par Lo Duca, texte de Roger Gabert et La Duca. Image de H. et D. Sar­rade. Musique d'Edgar Bischoff. Extérieurs de Louis Miaille. Montage de René

Guérin. 440 m. Production" Les Écrans modernes". Fred Tavano.

(205) La Duca, Henri Rousseau, dit le Douanier, 1951, p. 4.

(206) Op. cit., fig. 90 et texte p. 191.

(207) Vallier (Mme Dora), Tout l'œuvre peint ... , op. cit.,notice 78 et appendice 20, p. 1I7.

(208) Larkin (David) et Dar~ (Célestin), Rousseau, traduction Dominique Le Bourg, 1975, pl. 10.

(209) Certigny (H.), La vérité sur le Douanier Rousseau, Paris, 1961. -Nous remercions

M. Certigny, qui a longuement correspondu avec nous.

(210) Nous l'avons reproduit (après J. Bouret et Mme Vallier) dans La Semaine, nO Il, 3 janvier 1979.

(211) Vallier (Mme Dora), Tout l'œuvre peint ... , op. cit., notice 215-1.

(212) Cooper, Bouret et Vallier.

(213) Reproduit dans Larkin et Dars, op. cit., fig. 29.

RUNK (Ferdinand)

Fribourg-en-Brisgau, 14 octobre 1764 -Vienne, 4 décembre 1834_

Peintre de paysages et graveur à l'eau-forte (école allemande)_ Artiste réputé pour ses vues du Tyrol et ses tableaux de montagne. Il n'est pas certain que ce soit lui l'auteur de la Vue de la Ville de Paris, prise de la Lanterne Napoléon dans le jardin de Saint-Cloud, gravée par Klein. Le motif s'étend à perte de vue, sur Paris, Boulogne, la Seine et le mont Valérien. Près de la Lanterne de Démosthène, les personnages sont fort nombreux (nous en comptons environ 70 1), dont les cavaliers de la Garde impériale qui caracolent autour d'une calèche. Le tableau se trouve au musée de Sceaux.

SABATIER (Léon-jean-Baptiste)

Né à Paris -mort dans la même ville en juillet 1887.

Lithographe et dessinateur de paysages et d'architecture.

Expose au Salon de 1827 à 1870. Produit un grand nombre de pièces, dont La

Seine, Paris à travers les âges, etc. Dans Paris et ses ruines, de 1872, nous avons

un Château de Saint-Cloud, incendié par les Prussiens en octobre 1870, saisis­

sant de vérité: les flammes sortent de toutes parts du château, les soldats prus­

siens, fantassins et cavaliers, se bousculent au milieu des obus. Le dessin a été

gravé par A. Adam, sans doute Albert Adam, né à Paris en 1833, lithographe,

fils de Victor Adam.

SABOURIN : cf DONZEL (Jules-Pierre)

SAHIB, en réalité LESAGE (Louis-Ernest)

Né et mort à Paris, 1847-1919.

Peintre de genre et dessinateur.

Débute au Salon de 1872. A fait surtout de l'illustration, comme en témoignent

ses Écuries du château de Saint-Cloud, croquis paru dans Le Monde illustré,

nO 702, samedi 24 septembre 1870, p. 204.

SAÏN (Paul) : cf PRINS (Pierre-Ernest)

SAINT-MARTIN (Pau de)

La Seine, vue de Sèvres, est une peinture de Pau de Saint-Martin, exécutée vers 1805. Possédée par le musée Carnavalet, elle a été présentée à l'exposition de l'Urbanisme dans la région parisienne, organisée par l'Union centrale des Arts décoratifs, en février-mars 1935 (214). Nous hésitons entre ces deux artistes: -Alexandre Pau de Saint-Martin, né à Mortagne au XVIII' siècle, peintre d'animaux et paysagiste. Il eut pour maîtresj.-B. Leprince et Vernet; expose au Salon de Paris, de 1791 à 1812, sous le nom de Saint-Martin et de 1816 à 1848 sous celui de Pau de Saint-Martin. Son œuvre est considérable: vues de France, notamment de Normandie, et de Suisse. Il est représenté au musée de Toulouse par des Environs de Paris. Une vente de 1919 a fait connaître Île des peuPliers à Ermenonville. Son Aqueduc d'Arcueil est passé en vente en 1942 ;

-Pierre-Alexandre Pau de Saint-Martin, fils du précédent, figUra au Salon, de 1810 à 1834, également sous les deux noms, comme son père. Il a peint des vues et des miniatures.

SAVREUX (Maurice)

Lille, 27 mai 1884 -Paris, 30 décembre 1970. Peintre. Artiste contemporain, qui a débuté au Salon des Artistes français en 1906. Il se situe dans la lignée du cubisme. A peint des paysages équilibrés, des natures mortes et surtout des fleurs. On ne peut le passer sous silence, ayant été conser­vateur du musée céramique de Sèvres, puis directeur de la Manufacture de 1945 à 1947. Il a beaucoup séjourné dans notre région, témoin son Pont de Sèvres, avec vue sur Sèvres et Brimborion, depuis Boulogne, aquarelle réalisée en 1925 et possédée aujourd'hui par le musée de Boulogne-Bill.ancourt.

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M. Savreux avait son atelier dans une aile de la maison familiale, 28, rue Troyon, le célèbre hôtel de Chaulnes qui devait être pulvérisé par les avions de la R.A.F., le soir du 3 mars 1942. De la terrasse plantée d'arbres, de cet atelier, le docteur Bezançon et lui eurent souvent de longues conversations, ayant sous les yeux la dernière image de verdure de l'île Seguin ...

SCHILD (Abel)

Peintre.

Artiste peintre de la Manufacture de Sèvres, élève de son père. Nous avons eu

sous les yeux : Pointe de l'île Seguin, pont de Sèvres et hôtel des Parlemen­

taires, faite en 1885. Les deux arches du pont se reflètent dans l'eau, ainsi que

l'arche de halage. Toile harmonieuse, aux coloris délicats, qui avait appartenu

au sculpteur animalier Hilbert, puis à Mariette Portet.

SCHUFFENECKER (Claude-Émile)

Fresne-Saint-Mamès, 8 décembre 1851 -Paris, août 1934.

Peintre, dessinateur et architecte.

" Schuff" était un lettré; avec Gauguin, il choisit "l'aventure de la

peinture" ; néo-impressionniste, esprit clair et audacieux. Expose pour la pre­

mière fois au Salon des Artistes français en 1874 et est l'un des fondateurs du

Salon des Indépendants.

Émile Schuffenecker habita 10, rue des Pierres, Meudon, de 1898 à 1910.

Après sa mort, on trouva dans ses cartons des pastels qu'il gardait jalousement.

Ils furent une révélation: ainsi, ses Laveuses au Bas-Meudon, don de Mme

Jeanne Schuffenecker au musée de Meudon (215). Au même musée et du

même artiste, on pourra voir Le Bas-Meudon et Paysage du Bas-Meudon, tous

deux de 1881. Dix autres peintures et pastels furent exposés en 1937.

SELLIER

Dessinateur.

Nous possédons de cet artiste -inconnu par ailleurs -deux dessins: Aspect

des différentes positions des combattants, lors du combat du 21 octobre 1870.

Vaste vue panoramique, du Point-du-Jour au mont Valérien, où l'auteur

esquisse toute la vallée de l;:t Seine,. avec les îles, Brimborion, Boulogne; parue

dans Le Monde illustré, nO 707, samedi 29 octobre 1870, p. 277. Le second

dessin, réalisé en collaboration avec Vierge, représente â peu près le même

panorama et symbolise Les habitants de la rive gauche suivant les opérations.

Paru dans idem, nO 734, samedi 6 mai 1871, pp. 280-281 -c'est-à-dire pen­

dant la Commune.

SISLEY (Alfred)

Paris, 30 octobre 1839 -Moret-sur-Loing, 29 janvier 1899.

Peintre.

Sisley, de tous les peintres impressionnistes, est celui qui a le plus souffert, mais

il fut le premier à recevoir (après sa mort) un hommage mérité. Mort à

cinquante-neuf ans, il a exécuté 960 peintures à l'huile, une centaine de pastels

et de nombreux dessins au fusain, au crayon de couleur et à la mine de plomb.

Sa vie est trop connue et nous n'avons pas à l'évoquer ici. Mais, comme il

habite Sèvres de l'automne 1877 (7, avenue de Bellevue) à 1879 (164, Grande­

Rue), il va trouver dans notre région de nombreux motifs.

(214) Catalogue, nO 357.

(215) Bull. Soc. Amis de Meudon, nO 25, sept.-oct. 1941, p. 491.

Sisley plante son chevalet, en particulier pendant les mois d'hiver, car la neige l'attire, et quelques arbres dépouillés, sur le sol blanc et le gris du ciel, tradui­sent la désolation de la nature engourdie. Il reproduit toutes les variétés de la blancheur de la neige, soulignant les ombres de tons bleus et rose saumon. Combien de fois Sisley a·t-il représenté ce Pont de Sèvres .~ Nous en connaissons dix huiles sur toile (216), exécutées de 1877 à 1879, mais ce chiffre n'est sans doute pas définitif! Il l'a maçonné de façon large et sommaire, d'un seul élan énergique. Quelle sûreté dans cette fougue, comme tout est bien à sa place, à son plan, dans sa lumière 1Sur quels ciels candides, nacrés, irisés de bleus et de roses, au-dessus de quelles eaux tranquilles ou bouillonnantes, s'arrondissent ses arches sombres, où le temps, depuis Napoléon, a empreint le passé. Ces dix toiles sont disséminées: soit dans des collections privées (à Zurich, à New York, à Londres, etc.), soit dans des musées étrangers (Galerie nationale de Prague, Tate Gallery de Londres). Récemment, le 4 décembre 1981, une vente à Genève a " fait " pour un Pont de Sèvres la coquette somme de

1 080 000 F (NF 1) (217).

Billancourt est aussi un motif favori pour Sisley: nous avons treize toiles sur ce sujet (218). Sur l'une, on aperçoit au loin le viaduc d'Auteuil, sur une autre des cheminées d'usines, ailleurs des bateaux, ou bien un déchargement de péni· ches, ou encore un lavoir, les bords de Seine où l'on distingue le clocher de l'église de Saint-Cloud, la berge de Billancourt sous la neige, ou en hiver, etc. En quelques traits, tout est dit: les nuages qui montent dans le ciel, les cha­lands aux coques sombres bordées de blanc et de vermillon, les panaches de vapeurs qui sortent des cheminées. Les barques glissent au fil de l'eau et, le long des berges de Billancourt, elles se croisent en tous sens. Tout se lie, se pénètre, s'enchaîne...

Ces treize toiles mériteraient d'être rassemblées côte à côte: hélas! certaines sont dans des collections particulières (à New York, à Genève, etc.), les autres dans des musées (Institut Courtauld de Londres, musée d'Ordrupgard de Copenhague, musée du Prince-Paul à Belgrade, au Kunsthalle de Hambourg). Après le Pont de Sèvres, après Billancourt, Sisley a peint aussi Saint-Cloud: onze toiles dénombrées (219), avec effet de soleil, vue prise du plateau, vue prise de la rive de Boulogne et la rive gauche, grosses eaux ou effet de neige en 1879, etc. Dans ce Saint-Cloud (220), la personnalité de Sisley s'anime, il approfondit le ciel bleu où les nuages d'argent s'amoncellent, où l'air circule derrière les cumulus. La colline de Saint-Cloud est couronnée de l'église et, des frondaisons vertes, les villas blanches dévalent jusqu'au pont aux larges arches. Les peupliers d'Italie, touffus, sont d'un vert plus sombre que l'étendue d'herbes folles où serpente sur la rive de Boulogne un sentier blanc, bientôt envahi, perdu. Au fond de l'eau, la pointe du clocher; à plus de profondeur, les nuages. A l'infini, le bleu...

Ces onze toiles se trouvent dans des collections particulières (à Genève, à Montreux, à Zurich, à Lausanne, etc.) ou au musée des Beaux-Arts de Gate­borg (Suède).

Le Bas-Meudon est aussi représenté par au moins deux toiles (221) : l'une est un effet du matin sur la Seine et les coteaux, faite en octobre 1878 ; l'autre est le chemin de halage par une matinée d'automne, avec péniche et bord de l'île. Une troisième toile, La Seine au Bas-Meudon, a été vendue le 21 juin 1961, par Mes Et. Ader et H. Maringe (222). Enfin, lors de la vente Caillebotte-Pissarro­Renoir-Sisley, de 1877, il est" passé" un Bateau au Bas-Meudon pour 130 F (223).

Naturellement, il y a bien d'autres toiles à citer: Promenade des marronniers, Allée des marronniers, toutes deux de 1878, sont des vues prises de Saint-Cloud vers Boulogne et le pont de Sèvres. Environ de Paris (soir d'automne, pommiers en fleurs, printemps pluvieux), toutes trois de 1879, ont peut-être été exécutées dans notre région.

L'eau et le ciel de Billancourt sont traduits avec une subtilité qu'aucun des impressionnistes ne surpassera. Sisley est bien le peintre des peupliers argentés qui frémissent dans l'air de notre vallée de la Seine. C'est le peintre de notre fleuve à l'allègre courbe du Bas-Meudon ou de l'île de Monsieur. Souvent se mêlent puissamment les reflets des choses immobiles de nos deux rives...

STÉPHANY (Mme A,-A,)

Peintre ou dessinateur, dont nous ignorons tout, sauf une Vue de Parc de Saint-Cloud et de la côte de Belle Vue, publiée chez Bove, rue Montmartre, nO 144, et conservée au Cabinet des Estampes (224). Elle est parue dans un album, Environs de Paris, nO 3.

TAlÉE (Alfred)

Né à Paris, le 21 janvier 1820.

Graveur, dessinateur et sculpteur.

Membre de la Société des Aquafortistes en 1865. Fonctionnaire fantaisiste,

" employé quelquefois au ministère des Finances ", mais surtout" boutant les

artistes et les hommes de lettres depuis son enfance" (225). Expose au Salon,

de 1868 à 1880. A reproduit Corot, Daubigny, Diaz, Dupré, Jongkind, etc. Ses

eaux-fortes originales sont nombreuses, notamment sur Paris et ses environs. Il

publie, en 1872, Le petit bras de la Seine à Billancourt (226) : l'île Saint­

Germain et son extrémité montrent ses beaux arbres décapités, la passerelle

enjambant le petit bras est fracassée et à moitié tombée dans l'eau. Le musée

de Meudon conserve encore de lui un Bas-Meudon, réalisé en octobre 1870.

TANZI (Léon-Louis-Antoine)

Paris, 24 mai 1846 -Blida, 1913.

Peintre de genre, de portraits et de paysages.

Débute au Salon de 1877. Nous ne connaissons aucune œuvre de lui, mais, à

l'occasion d'une exposition aux Champs-Élysées où il présente deux paysages de

premier ordre, un journal écrit: " Ces toiles ont été faites dans le parc de

Saint-Cloud où il tient école" (227).

TAUZIN (Louis)

Né à Barsac (Gironde), au XIX' siècle. Peintre de genre, de paysages et d'architecture. Sociétaire des Artistes français depuis 1883, il figure au Salon de ce groupe­ment de 1867 à 1914. Mention honorable en 1884, médaille de 3' classe en 1904. Le musée de Bordeaux conserve de lui Paris en 1889, vue prise de la terrasse de Bellevue. Celui de Boulogne-Billancourt a Vue de la pointe amont de l'île Seguin, 1908, du temps du comte de Lambert, prise des hauteurs de Bellevue; on aperçoit la verrerie du Bas-Meudon au premier plan. Tauzin fait aussi cette Ancienne verrerie royale du Bas-Meudon, huile sur toile (38,5x61,5 cm), conservée au musée de Meudon. Celui-ci possède encore Le bateau-lavoir du Bas-Meudon, 1910, huile sur toile (36X46 cm). Tauzin a également exécuté Le pont de Sèvres, vu des Montalets, peinture dédicacée" A mon vieil ami Monteil", Le tir au Pigeons de l'île Seguin, un Bord de Seine et quatre petites études des Bords de la Seine à Meudon (228).

THÉVENET (Pierre)

Bruges, 1" mars 1870 -Bruxelles, 30 mars 1937.

Peintre de paysages, d'architecture et de natures mortes (école belge).

Fit ses études à Paris. Sa peinture Vue prise des hauteurs de Saint-Cloud en

direction de Brimborion a été exposée en 1937 ; elle appartenait alors à

M. Giffaut.

(216) Reproduites dans Daulte (François), Catalogue raisonné de l'œuvre peint d'Alfred Sisley, Lausonne, 1959, nOs 259-264, 270, 309-310 et 320.

(217) Schurr (G.), Le guidargus ... , op. cit., p. 527, avec repr.

(218) Daulte, nOs 251,252,266,268,273-276,315,316,319,347 et 348.

(219) Idem, nOs 211, 212, 253, 254, 256-258, 303, 316, 343 et 346.

(220) Il s'agit ici du Saint-Cloud peint en 1877, reproduit dans Geffroy (G.)," Sisley", Les cahiers d'aujourd'hu,; 1923, p. 14 et pl. 3 ; Idem, ibidem, 1927, pl. 9 ; Daulte, op.

cit., nO 253.

(221) Daulte, op. cit., nOs 293-294.

(222) Le Monde, 20 juin 1961, p. Il ; vendue 250000 F (idem, 23 juin, p. 8). -Nous en

avons une reproduction.

(223) Mireur (Dr H.), Dictionnaire des ventes d'art.

(224) N° 21 048.

(225) Bailly-Herzberg Oanine), L'eau-forte de peintre au XIX' siècle, 1972.

(226) L'Illustration, nO 140, 1872 ; reproduit dans Bull. Soc. histor. d'Auteuil et de Passy, 1911, p. 125 (d'après une épreuve éditée chez A. Cadart).

(227) Lejournal, 12 mai 1893 (Bibl. nat., estampes, coll. Prost, coupure de presse, boîte nO 3).

(228) Exposition de 1937, nOs 184-190.

TIRPENNE (Jean-Louis)

Né à Hambourg. de parents français. le 26 août 1801.

Lithographe. peintre et écrivain dramatique. Élève de Bouton. de Daguerre et de Remond. Débute au Salon de 1831. travaille à l'illustration d'ouvrages sur la sculpture et l'architecture. Il est. avec Devéria. Victor Adam. etc.• l'auteur de la .. Méthode Tirpenne .. et on connaît de lui des conseils sur le paysage au fusain et le dessin lithographique (229). Son Saint· Cloud. vu de Sèvres. qu'il a dessiné d'après nature et lithographié lui-même. est saisissant: pris du pont de Sèvres. en aval. on voit nettement la propriété Collas sur l'île de Monsieur. un vapeur et des barques sur la Seine. la rive droite de Boulogne. le pont de Saint-Cloud dans le fond. Fait probable­ment en 1829. il a été publié chez Chaillou Poirelle. lithographié chez Lemer­cier. dans un album sur les Environs de Paris. pl. 23 (230).

TOUSSAINT (Henri)

Né et mort à Paris. 1849 -26 septembre 1911.

Graveur à l'eau-forte et peintre d·architecture.

Débute au Salon en 1874 et obtient des médailles aux Expositions de 1889 et de

1900. Dans un certain nombre de ses notations de voyage. nous trouvons de

subtils croquis. notamment Sèvres : le bord de la Seine. léger lavis

(17 X Il cm). signé et daté. 1877 (231).

TRICHON (Auguste, ou François-Auguste)

Né à Paris. le 1" novembre 1814.

Graveur sur bois.

Le plus populaire des graveurs sur bois. avec de nombreuses planches dans Les étrangers à Paris. l'Illustration, le journal du dimanche, l'Univers illustré, La famille, etc. Il a eu deux filles : Adrienne. née à Boulogne-sur-Seine. qui

débute au Salon 1882 et grave également pour La famille; Adèle. née à Paris.

qui expose au Salon de 1868. aussi graveur sur bois.

Nous connaissons deux gravures sur bois de Trichon : La lanterne de Démos­

thène (232) et un Pont de Sèvres, près Paris, paru en 1861 (233).

TROYON (Constant)

Sèvres. 28 août 1810 -Paris, 20 mars 1865. Peintre (234). Chacun connaît ce grand peintre animalier. Fils d'un père décorateur et d'une mère brunisseuse. tous deux de la Manufacture de Sèvres. il est l'élève de Riocreux, conservateur du musée. ce qui lui donne une formation solide. Dès le Salon de 1833. il expose notamment La maison Collas à Sèvres (235) et Un coin du parc de Saint-Cloud, que certains critiques estiment" marqués au coin des nombreux défauts communs aux fervents du paysage classique .. (236). En 1835. il expose au Salon Vue prise à Sèvres, Vue du château de Saint-Cloud et Vue des coteaux de Saint-Cloud. En 1838. il présente au Salon Vue du Châ­teau de Saint-Cloud (prise d'un autre point). Entrée de l'allée noiu et Paysage près de Saint-Cloud, pour lesquels il obtiendra sa première récompense: une médaille de 3· classe. Dans les ventes postérieures au décès de Troyon (237). nous trouvons: -Les coteaux de Saint-Cloud, vus de Sèvres, 61 X 91 cm. vente Petit. 22 mars 1869. 1 820 F ; -Vue prise dans le parc de Saint-Cloud, œuvre du début. 22 avril 1872. 300 F; -Chevaux à l'abreuvoir, 40 X 60 cm. vente Stanislas Baron. 1874. 35 000 F. Deux groupes de chevaux s'abreuvent dans l'eau peu profonde de la Seine. près de Saint-Cloud. Au centre. le cheval de droite se cabre et fait rejaillir de l'eau sur celui d'à côté qu'un enfant a peine à maintenir. Non loin de là. trois autres chevaux conduits par un homme en blouse; à gauche. deux autres chevaux noirS se dirigent vers l'abreuvoir. Un chien guette le retour des chevaux; au lointain, à droite. un pêcheur dans sa barque. Plus loin. dans la campagne. se profile le mont Valérien ; -Vue prise au bas de Meudon, paysage de forme ovale. 53 X43 cm. vente

M. J.. 6 avril 1876, nO 55, pas de prix ;

-Clair de lune, peint sur une porte de meuble et représentant les hauteurs du

Bas-Meudon, 18 X 21 cm, atteint 400 F le 25 février 1890 à la vente de Jules

Dieterle ;

-Près Sèvres est vendu 1 400 FIe 3 mai 1876.

Troyon est représenté au musée du Louvre par Les hauteurs de Suresnes: au

premier plan, sur le haut du coteau, un troupeau de vaches rentre à la ferme.

suivi d'un paysan conduisant deux chevaux. Au fond. dans la vallée, on aper­

çoit sur une grande étendue le cours de la Seine. le pont de Sèvres et les collines

avoisinant Paris. Ciel nuageux, mais d'une grande clarté. 92 X 125 cm. Collec­

tion Crabbe. collection Secrétan. exposé aux Cent Chefs-d'œuvre en 1883 ;

vente Pender, 1897, à Londres: 32 500 F.

TURNER (Joseph Mallord William) Né et mort à Londres, 1775 -1851. Peintre et graveur (école anglaise). Les Français aiment Turner sans vraiment le connaître : le Louvre ne possède de lui qu'un seul tableau. Entré à 14 ans à l'école de la Royal Academy, Turner débute à une exposition en 1790, puis au Salon de Londres en 1799. Il se déve­loppe ensuite avec une étonnante liberté dans le sens du plus rare éclat de la couleur. Ses dessins sont une sorte de topographie pittoresque: rien de tel pour suggérer l'essentiel d'un paysage. En carriole ou avec ses jambes, il est infati­gable et tout l'intéresse (238). Débarqué sur le continent dès 1802. on le trouve à Paris en juillet 1809 ; il y levicnt dans l'été 1821. puis en 1833: dates précieuses qui permettent de situer l'époque où il a exécuté ces trois planches : -Bridges ofSt. Cloud and Sevres (Ponts de Saint-Cloud et de Sèvres). pris de la colline de Saint-Cloud, sur la grande plaine de Boulogne et de Billancourt; -The Lanterne at St. Cloud (La Lanterne à Saint-Cloud), avec la vue clas­sique sur le pont de Cloud, la rive de Boulogne et le mont Valérien (cette vue sera exposée en mai 1965 à Nottingham) (239) ; -Bridges of St. Cloud from Sevres (Ponts de Saint-Cloud à Sèvres) ; où l'on voit, du coteau de Bellevue. les ponts de Sèvres et de Saint-Cloud. l'île Seguin. les maisons de la rive de Sèvres. ainsi que la lanterne de Démosthène. Ces trois motifs ont été exécutés après 1820. puisque l'ancien pont de bois n'est pas représenté; plus précisément en 1821. date citée plus haut. Ils parurent dans The Rivers ofFrance, publié à Londres, sans date. avec textes anglais et français. Ils sont gravés sur acier par J. Radclyffe. J.-P. Wilmore et S. Fisher. Ces gravure parurent de nouveau en 1835 (240). puis en 1886 (241). Dans ces trois paysages. Turner donne un rôle diffus à la couleur. Elle éclate en gerbes grises et safran au point que terre et ciel de Boulogne et de Billancourt se confondent presque. Motifs un peu tristes. que quelques personnes au premier plan égayent un peu, surtout dans le premier où des vendangeuses pei­nent ou devisent sur les pentes de Saint-Cloud. ce qui situe la scène en octobre: on pourrait presque dire vers le 15 octobre 1821. date d'ouverture des vendanges à Sèvres 1 (242).

(229) Tirpenne Q .. L.). Le paysage au fusain. conseils aux amateurs ...• suivis d'explica­tians sur le dessin lithographique. Paris. 1867. 30 p.

(230) Musée mun. de Sèvres et Bibl. nat.. estampes. Topographie de la France, Saint-Cloud, nO 21 099.

(231) Catalogue de vente P. Prouté, nO 74, printemps 1980, p. 28.

(232) Bibl. nat., estampes, Topographie de la France, Saint-Cloud, nO 20 787.

(233) Décembre-Alonnier (nom collectif deJoseph Décembre et d'Edmond Alonnier), Dic­tionnaire populaire illustré d'histoire, de géographie. de biographie ...• t. III, 1861,

p. 2 144.

(234) Nous avons consulté, au Cabinet des Estampes, différents recueils sur Troyon : AA 4,5 et 6 (suppl.) , Oc 283-b, Oc 579 (t. IV) et Oc 580 (t. XIV).

(235) Reproduit dans notre Bulletin, nO 25, décembre 1982, p. 347.

(236) Hustin, op. cil.• p. 6.

(237) Bénézit et Hustin, op. cit. ; Mireur, Dictionn. des ventes d'art. t. VII, 1912 ; Souillié (Louis), Peintures. pastels, aquarelles, dessins de Constant Troyon. relevés dans les catalogues de ventes, de 1833 à 1900. Paris, mai 1900.

(238) Cf Turner en France. exposition au Centre culturel du Marais, 8 octobre 1981 ­10 janvier 1982. Le catalogue, 637 pages, reproduit 918 dessins. L'œuvre de Turner comprend 250 carnets de croquis, 19 000 dessins, des centaines d'aquarelles, 500 peintures à l'huile 1

(239) Exposition Bonington, Castel Museum Nottingham, avril·mai 1965, nO 337 (prêt du British Museum).

(240) Ritchie (Leitch), Wangerings by the Seine. 1835.

(241) Huisch (M. B.), The Seine and the Loire, 1886.

(242) Duchaussoy (H.), .. Les anciens vignobles de la région de Meudon ", dans Revue de l'histoire de Versailles et de Seine-et-Oise. octobre· novembre 1928, p. 284 (tableau).

VANDER-BURCH (H.)

Paysagiste. La Bibliothèque nationale conserve une charmante estampe : Le pont de Sèvres et le Calvaire (lith. de Becquet frères), probablement des environs de 1850 (243). Le paysage est pris de la rive gauche, berge de Sèvres: au premier plan, le pont; â droite, la pointe de l'île Seguin, avec encore le soubassement de l'ancien pont; au loin, le calvaire du mont Valérien. Quel en est l'auteur ? Nous hésitons entre ces trois artistes :

-Henry, paysagiste, mort en 1854 ;

-Hendrick, dont le musée de Bagnères·de·Bigorre conserve trois œuvres;

-Jacques-Hippolyte, paysagiste et écrivain d'art (né et mort â Paris,

25 novembre 1786 -26 octobre 1854).

VANIER (Gabrielle), née AOUST

Née â Bruxelles, au XIX' siècle.

Graveur sur bois.

Elle figura au Salon des Artistes français; mention honorable en 1884. Nous

connaissons d'elle Le Bas-Meudon, gravure parue en 1888 (244).

VAN MARCKE (J.) : cf LANGLACÉ Qean-Baptiste-Gabriel)

VAUZELLE (Jean-Lubin)

Né â Angerville-la-Gâte, 16 février 1776.

Peintre de genre, de paysages et d'architecture, illustrateur.

Élève de Perrin et de Hubert Robert. Figura au Salon, de 1799 â 1837,

médaille d'or en 1810. A produit des illustrations. Il est représenté dans les

musées de Montpellier, du Louvre et Carnavalet. Il existe de nombreux motifs

sur Paris pris par Vauzelle. Le musée de Meudon et le château de Sceaux

conservent de ce dernier Le château de Bellevue et les coteaux de Saint-Cloud,

pris avant 1820, avec l'ancien pont de bois de Sèvres et l'île Seguin, aux pieds

des pentes de Bellevue. Motif plein de poésie, formant un document précieux

pour le tout début du XIX' siècle.

VIERGE (Daniel)

Madrid, 5 mars 1851 -Boulogne-sur-Seine, 10 mai 1904.

Peintre, dessinateur, illustrateur et aquarelliste (245).

Entré â l'Académie des Beaux-Arts de Madrid, il vient â Paris en 1869. Colla­

bore â l'Illustration, au Gil BIas, â la Vie moderne, au Monde illustré (convoi

de prisonniers de la Commune, sur la route de Versailles), etc. Une paralysie

générale le frappe en 1882, mais il se sauve moralement et physiquement -en

partie: il dessine alors de la main gauche -, ce qui lui vaut une ovation du

monde artistique.

Il habite Meudon, rue des Mouchettes, puis Boulogne-sur-Seine, où il meurt. Il

a fait le Coq des Bruyères, restaurant à Bellevue, gravure de Lepère (cf ce

nom), 31 X45,6 cm. C'est le premier dessin que Vierge fit de la main gauche,

après sa paralysie du côté droit. Des gens sont attablés dans la cour d'une guin­

guette. Au premier plan â gauche, un homme coupe du pain â un bambin

habillé de blanc qui est tourné vers un garçon chargé de bouteilles et de verres.

A droite, un jeune couple, la femme penchée Sur la table boit. Au second plan,

un ouvrier, la pipe â la main, est assis le dos â la table. En arrière, d'autres

groupes formés de personnages dansent. Deux jeunes filles se balancent. Le

fond, dans l'ombre, est coupé par une branche d'arbre au feuillage ensoleillé.

La grayure a été reproduite récemment (246).

VIGNEROT (G.)

Une rarissime eau-forte que nous possédons représente Le pont de Sèvres, par

cet auteur, publiée chez Delâtre, avec la pointe de l'île Seguin. Aucun rensei­

gnement ne nous est parvenu sur cet artiste.

VILLAIN

Une lithographie d'un sieur Villain représente le Pont de Sèvres, lors du combat du 31 juillet 1830 (247). La légende explique: " Il (le pont) était défendu par de l'artillerie et de forts détachements de lanciers, gardes royaux et suisses, lorsque Mr Gérard, ancien militaire, s'élance au milieu du pont â travers le feu de la mousquetterie, qui n'avait cessé depuis le matin, arbore le drapeau tricolore, et par son exemple entraîne le peuple qui s'empare d'une pièce de canon et met en fuite les troupes royales. "

VUILLEFROY (Félix-Dominique de)

Né â Paris le 2 mars 1841.

Peintre animalier et lithographe.

Dans les salons de l'Hôtel de Ville de Paris, on peut voir une peinture, Le Bas­

Meudon, avec des biches et des cerfs se désaltérant dans un sous-bois. Le motif

pourrait s'appliquer â n'importe quelle forêt de France... , mais en tout cas pas

au Bas-Meudon!

WILKES

Dessinateur.

Pas de renseignement sur celui-ci dont nous avons plusieurs épreuves (noir et

couleurs) d'un Saint-Cloud, vue prise des hauteurs de Bellevue (vers 1820 ?),

gravé par Eug. Aubert et imprimé chez Mangeon, 67, rue Saint-Jacques, Paris

(248).

WÜHRER (Louis-Charles)

Né â Paris.

Paysagiste.

Vécut aux XIX' et XX, siècles. Exposa au Salon, de 1887 â 1905. Nous possé­

dons de cet artiste un délicat petit dessin (5,5 X 10 cm) en couleurs, intitulé:

L'île Seguin et le pont de Sèvres, Isle of Seguin and the bridge of Sevres.

ZIEM (Félix-François-Georges)

Beaune, 26 février 1821 -Paris, 10 novembre 1911.

Peintre (249).

Fils d'un père croate et d'une mère bourguignonne, ses paysages sont lumi­

neux. Trop connu et méconnu -c'est l'exemple type du peintre -voyageur

très doué, mais gâté par le succès -, il reste un précieux témoin de son temps,

en raison de sa rigueur et de son réalisme. On le verra souvent sur nos bords de

la Seine, car il fait d'assez longs séjours dans la demeure des Savreux, 28. rue

Troyon, sur la berge de Sèvres (250).

Artiste décevant ou étonnant, il avait une manière turnérienne de peindre l'air

et l'eau de Billancourt ou du Bas-Meudon. Pochades rapides, croquis dessinés,

quelques coups de pinceaux éphémères et fugaces ...

La dernière exposition qu'on lui a consacrée â Saint-Tropez (septembre 1980)

a été un succès. Il est représenté au musée de Sceaux par Le Bas-Meudon

(18 X 27 cm) et par Billancourt: la Seine (12,5 X 18 cm).

Pierre MERCIER

(243) Bibl. nat.. estampes, Va 92·b. t. IX : Ve 63. 8° ; musée mun. de Sèvres.

(244) Bibl. nat., estampes. Topographie de la France. Meudon. nO 18379.

(245) Cf Marthold Oules de), Daniel Vierge, sa vie, son œuvre, Paris. 1906 ; exposition de 1937, nO 76.

(246) Carte d'invitation de l'exposition Meudon au XIX' siècle, centre culturel de Meudon, 4·20 janvier 1980.

(247) Musée mun. de Sèvres, nO 577.

(248) Reproduit dans Darney (Georges), Saint-Cloud, 1903, p. 15.

(249) Fournier (L.), Un grand peintre: Félix Ziem, 1897 ; Roger Milès (L.), Félix Ziem, 1903 ; et surtout Miquel (P.), L'école de la peinture: Félix Ziem, 1978, 2 vol.

(250) Savreux (Mme), " Figures célèbres de l'hôtel de Chaulnes ", dans Groupe d'études locales de Sèvres, nO4, avril 1953.