09 - Le saviez-vous ?
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LE SAVIEZ-VOUS ?
Cela se passait au début de l'année 1927. Le Service commercial des Usines Renault se composait d'une douzaine de correspondanciers pour la branche «Tourisme". chargés chacun de traiter toutes les questions soulevées par les relations avec les concessionnaires ou succursales d'une région déterminée.
Ils y réussissaient parfaitement d'ailleurs et. à cet effet. occupaient une grande pièce située à l'angle S.-O. du bâtiment de la Direction. A l'angle S.-E. étaient réunis les correspondanciers «Poids lourds ». Entre ces 2 locaux se trouvait la salle du Conseil d·administration.
La bonne humeur était de règle dans ces services. mais la présence de 12 téléphones extérieurs doublés d'un nombre égal de lignes intérieures était souvent la cause d'un vacarme dont les déCibels parvenaient à percer la cloison voisine. On entendait alors frapper de grands coups dans le mur de la salle du Conseil: c'était l'administrateur préposé au silence qui nous invitait à modérer nos conversations.
Lorsque. parfois. ce rappel restait sans effet. on voyait la porte s'ouvrir et l'administrateur délégué. M. Paul Hugé. la pointe de l'index légèrement enfoncée dans la narine droite. nous prier fermement de permettre au Conseil de délibérer dans le calme.
Une telle requête. présentée avec bienveillance. était toujours bien accueillie et. à leur tour. les correspondanciers tendaient l'oreille pour essayer de saisir quelques-uns des propos échangés au Conseil.
Le samedi après-midi cependant (car il n'était pas encore question de semaine anglaise à l'époque). la discipline présentait une forte tendance au relâchement. Les concessionnaires. absents comme de juste pour la plupart. s'abstenaient de téléphoner. C'était l'heure de la détente et des humoristes : ceux-ci ne manquaient pas au Service commercial. Un certain samedi. persuadés que la salle voisine était inoccupée. quelques correspo n dan cie rs particulièrement doués pour la déclamation. échangèrent bruyamment leurs impressions à la manière de Molière.
La porte s'entrouvrit très légèrement et P. Hugé. toujours lui. eut tout loisir d'écouter des tirades qui ne parurent pas correspondre pleinement à ce qu'il attendait de l'activité de son Service commercial. Apparemment courroucé il nous annonça sa décision de muter immédiatement. à titre de sanction et par tirage au sort. 3 des nôtres au Service poids lourds. considéré comme un échelon inférieur dans la hiérarchie commerciale. Sur les protestations indignées des malheureux frappés par le mauvais sort. la sentence fut cependant rapportée.
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Le patron s'exprimait beaucoup par gestes. surtout dans les dernières années. Afin de conserver sa confiance. il était souhaitable de comprendre avec rapidité.
Un certain X.... important chef de département. appelé un jour à son bureau. le voit écarter les bras. les mains posées verticalement sur la table. Persuadé de faciliter le monologue et soucieux de témoigner de tout son zèle. il sort un mètre de sa poche et mesure l'écartement des mains...
«Espèce de.... foutez-moi le camp, passerez à la caisse... ".
Les directives en restèrent là pour
cette fois.
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