08 - Chronologies : 1945 1984

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CHRONOLOGIES 1945 1984

Chronologie 1945

Ja.nvier

Publication de l'ordonnance portant nationalisation des usines Renault. La Société anonyme des usines Renault devient la Régie nationale des usines Renault. "Il est apparu opportun, lit-on dans l'ordonnance, de ne recourir ni à une société privée, ni à un office d'État géré selon les règles habituelles de la comptabilité publique. L'organisme chargé de l'exploitation des usines Renault a été défini selon une formule déjà éprou­vée, inspirée des doctrines de participation ouvrière; cette forme concilie la souplesse de fonctionnement, indispensable à une grande entreprise industrielle, avec la nécessité d'un contrôle rigoureux des deniers publics et avec la ferme volonté de l'État de diriger, conformément à l'intérêt général, une branche d'activité d'importance primordiale pour l'économie du pays."

Une délégation des syndicats russes de la métallurgie est reçue à Billancourt par Pierre Lefaucheux, administrateur provisoire, et M. Ansay, directeur général adjoint. Les mem­bres de la délégation sont accompagnés de MM. Racamond, secrétaire de la C.G.T., Hénaff, secrétaire de l'Union des syndicats, Costes, député de Boulogne, Carn, Nennig et le colonel RoI-Tanguy.

Après une visite de l'usine, une grande réunion se tient dans l'île Seguin. MM. Soloviev et Grisenok prennent la parole. A leur suite, MM. Costes et Carn s'adressent aux membres du personnel pour les exhorter au travail et produire le maximum pour hâter la fin de la guerre.

On apprend que, pour la saison 1944-1945, il a déjà été pro­cédé à la répartition de 25 kg de pommes de terre par part de ravitaillement collectif, ce qui représente un total distribué de 975 tonnes.

A..I" ." 722

Jai le plaisir de convier le personnel des Usines à se rendre le

Jeudi 4 Janvier à 17 h. 15 à l'ILE SEGUIN

pour entendre la

Délégation Syndicale Soviéti.que,

actuellement I"hôte de la France, parler de

l'eHort de guerre de la Russie dans le domaine industriel.

CeHe manifestation m·est apparue comme particulièrement opportune au moment où la Fronce reprend enfin sa place ou premier rang des nations en guerre.

BILlANCOURT. 1. 2 Janvier ""'.

P. LlfA.-RlX

Pierre Lefaucheux invite par affiche le personnel

à participer à la réception

d'une délégation syndicale soviétique.

Février

• Parution du premier numéro du Bulletin d'Informatz"on de la Régie nationale des usz·nes Renault. Dans son éditorial "L'usine et la guerre", Pierre Lefaucheux écrit: "Ne soyons pas pessi­mistes. Observons avec confiance l'allure, constamment crois­sap.te jusqu'ici, de toutes nos courbes de production. Soyez certains que, malgré les difficultés et peut-être quelques accrocs, leur ligne générale deviendra toujours plus satisfai­sante, que de nouvelles productions viendront s'ajouter aux premières et que le faisceau de toutes nos énergies tendues vers

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BUlletin d'Information

DE LA REGIE NATIONALE DES USINES RENAULT

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L'USINE ET LA GUERRE

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Fac-similé

du premier numéro du Bulletin d'Information.

un même but fera vraiment de ces usines l'élément essentiel de la production automobile et de l'armement français. Dans cette bataille de la production, nous avons pris la tête en octo· bre 1944. Et nous la garderons."

• De nombreux ouvriers s'absentent sans motif (1 229 journées de travail perdues pour convenances personnelles au cours du mois de janvier). Des sanctions sont à l'étude au ministère du Travail. Il est rappelé que les ouvriers ne doivent pas quitter leur place avant le signal de cessation de travail.

Mars

Pierre Lefaucheux est nommé président-directeur général de la Régie nationale des usines Renault. Né le 30 juin 1898 à Triel (Seine-et-Oise), il est ingénieur des Arts et Manufactures et docteur en droit. Il a occupé successivement différents postes de direction à la société Dyle et Bacalan puis à la Compagnie générale de construction de fours. Pendant l'Occupation, il a adhéré à l'Organisation civile et militaire (O.C.M.) et a été désigné en 1943 au commandement des Forces françaises de l'intérieur (F.F.I.). Arrêté par la Gestapo en juin 1944, il a recouvré la liberté peu de temps après. Lors de la réquisition des usines Renault, il en avait été nommé administrateur provisoire.

Au cours d'une conférence de presse, Pierre Lefaucheux déclare que l'expérience Renault est encore dans sa phase pré­paratoire. "Nous avons réussi à repartir d'abord, puis à vivre tant bien que mal au cours d'un pénible hiver." Quant au per­sonnel, "il a montré, par son ardeur au travail, l'intérêt qu'il porte au succès de la Régie."

La Commission d'épuration va terminer ses travaux. Jean Morvan, son président, écrit: "C'est au personnel de rester

D~CRET du 31 MARS 1945

Portanl nominalion du Président Direcleur Général

de la Régie Nationale des Usines RENAULT

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Un avis affiché dans l'usine apprend au personnel la nomination de Pierre Lefaucheux à la fonction de Président-directeur général de la Régie.

vigilant et de déjouer les manœuvres antinationales qui pour­raient se dessiner autour de lui ( ...). Nous avons cherché, dans chaque cas, à agir en toute justice. Nous n'avons plus mainte­nant qu'à nous mettre tous ensemble au travail de rénovation qu'exige le relèvement de la France."

• La Société des moteurs Renault pour l'aviation (S.M.R.A.) est nationalisée et prend le nom d'Ateliers aéronautiques de Billancourt (A.A.B.). Le 1" janvier 1946, elle sera intégrée à la

S.N.E.C.M.A.

Avril

"Ce que je demande d'une manière précise à tout le person­nel, écrit Pierre Lefaucheux dans le Bulletzn d'Information, c'est de consacrer à notre œuvre commune la totalité du temps pour lequel il est payé. Un accord a été conclu avec les déléga­tions syndicales pour le travail du samedi; que cet accord soit respecté et que personne ne manque à l'appel les samedis où l'usine reste ouverte (...). Finissons-en donc une bonne fois avec les "tire-au-flanc de la production."

Lors de la réception des délégations syndicales, Pierre Lefau­cheux signale qu'il est intervenu auprès du ministre du Travail pour attirer son attention sur les différences constatées dans le taux des salaires, notamment en ce qui concerne les usines d'aviation, et sur la nécessité de procéder immédiatement à la remise en ordre des salaires.

Mai

• Première réunion du Comité d'entreprise. Pierre Lefaucheux

expose le rôle du Comité et insiste sur son importance dans la

Régie et définit les buts poursuivis:

1) rendement supérieur, c'est-à-dire meilleure utilisation,

dans l'intérêt superIeur de la nation, des matières mises en

œuvre et de la main-d'œuvre employée;

2) meilleure qualité des produits;

3) abaissement des prix de vente;

4) amélioration constante des conditions de vie du personnel

de la Régie.

• "La Régie va utiliser une centaine de prisonniers allemands destinés à exécuter certains travaux pénibles (déchargement de wagons, de péniches, etc.) pour lesquels il est difficile de recru­ter du personnel. La Régie est tenue de les loger, ce qui sera fait sans aucun luxe, et de les nourrir suivant les règles imposées par les services de la guerre. La garde en sera assurée de préférence par des déportés politiques ou d'anciens prisonniers.

Cette organisation, prévue à titre d'essai, n'aura aucune inci· dence sur l'utilisation et la rémunération de la main-d'œuvre puisqu'il s'agit de travaux pour lesquels il n'y a pas de demande" (Bulletin d'Information).

Juin

• "L'ambiance qui règne au Comité d'entreprise est très cor­diale. Les opinions s'y exposent librement et s'infléchissent l'une l'autre, si bien que nous n'avons pas à recourir au vote pour réaliser un accord et ceci nous apparaît comme la véri­table solution rationnelle. Nous nous félicitons des facilités que nous trouvons auprès de la Direction qui nous permet de réali­ser, dans un esprit de fraternelle collaboration, la plus grande modification de la structure économique des entreprises qui ait été réalisée jusqu'à ce jour ; la participation de tous à la gestion" (communiqué du 14 juin).

Juillet

Le Comité de secours aux veuves et prisonniers de guerre signale qu'il y a eu 5 000 prisonniers de guerre aux usines sur un effectif de 16 000 mobilisés en 1939/1940. Le nombre de "morts pour la France" connus s'élève à 302, le nombre de dis­parus à Il. 94 cas de déportés politiques ont été recensés.

Au Mans, la reconstruction des installations des usines dites d'Arnage et de Pontlieue touche à sa fin et bientôt l'activité de ces usines redeviendra normale.

Septembre

• Conférence de presse de Pierre Lefaucheux. Dans sa conclu­sion, il déclare; "(...) Je crois pouvoir dire que, jusqu'à pré­sent, l'expérience Renault se développe dans des conditions dif­ficiles mais, à tout prendre, satisfaisantes. Ses difficultés, j'insiste encore sur ce point, ne proviennent pas des hommes, mais des choses et, au risque de simplifier la tâche de nos adversaires, car notre expérience ne plaît pas à tout le monde, j'affirme que si nous sommes désormais régulièrement alimen­tés en matières premières par les organismes chargés de leur distribution et par nos fournisseurs, nous démontrerons facile­ment que la structure donnée par le gouvernement à la Régie nationale des usines Renault permet à notre entreprise de tra­vailler dans l'intérêt exclusif de la nation, d'avoir une vie indus­trielle à l'intérieur de laquelle ni la politique, ni la bureaucra­tie ne nous apportent leurs entraves et qui nous permettra, j'y compte absolument, de rester ce que nous sommes à l'heure actuelle: la première entreprise automobile de France."

Invitée par le ministre de la Guerre, une délégation se rend en Allemagne pour remettre au 3" groupe du 3" R.A.C.M. un fanion offert par le personnel de la Régie.

Création d'une "Amicale des anciens élèves des cours profes­sionnels Renault". Cette amicale a notamment pour buts ; de venir en aide aux anciens élèves et d'exciter l'émulation des élèves de l'école en leur donnant des récompenses.

Octobre

• Dans une allocution au personnel, Pierre Lefaucheux évoque

la première année d'activité de la Régie;

"Il fallait prouver à tous ceux qui, en France ou à l'étranger,

avaient appris la prise en main par l'État des usines Renault

que notre Entreprise non seulement n'aurait pas à souffrir de

cette nationalisation, mais qu'elle y puiserait des forces nou­

velles. Il fallait, en un mot, faire triompher l'expérience

Renault.

Quel est donc, aujourd'hui, l'état de cette expérience ? Certes, elle est encore trop jeune pour qu'on puisse proclamer dès maintenant un succès qui ne sera définitif que lorsque la Régie, suffisamment alimentée en matières premières, aura atteint son plein rythme de production. Mais l'expérience Renault comportait une première phase; la bataille du démar­rage, et cette bataille, tous ensemble, nous l'avons gagnée."

• Réception à Billancourt du général américain Allen qui vient remercier la Régie Renault pour l'aide qu'elle lui a apportée dans son effort de guerre. Avant de remettre à Pierre Lefaucheux deux fanions et un certificat comportant une cita­tion, le général Allen prononce l'allocution suivante ; "Nous avons, aujourd'hui, l'occasion de rendre un chaleureux et sin-

La délégation américaine conduite par le général Allen arrive à Billancourt.

cère hommage aux travailleurs de France et à leurs dirigeants pour la remarquable contribution qu'ils nous ont apportée et qui a tant aidé à la défaite de l'Allemagne et au rétablissement d'une paix victorieuse dans le monde.

La rapidité avec laquelle vous avez construit des moteurs, la diligence apportée à accomplir d'autres tâches importantes et nécessaires à l'armée américaine pendant l'automne et l'hiver 1944-1945 nous ont aidés, dans une très grande mesure, à écra­ser les hordes nazies.

Tous ceux de vous ici présents aujourd'hui ont accompli leur mission d'une manière splendide. Pour tout ceci, nous vous remercions et vous remettons ces drapeaux, symboles de notre admiration et de notre gratitude."

• Création d'une "Association Renault-France-Amérique". Pla­cée sous la présidence d'honneur de M. Ansay, directeur géné­ral adjoint de la Régie, M. Fauquembergue, chef du départe­ment 47, en assure la présidence effective. Parmi les activités de l'association, il est prévu des conférences sur la vie en Amé­rique et les réalisations sociales dans les grandes entreprises.

Novembre

Au cours du mois, 1 331 véhicules ont été fabriqués (66 camionnettes 300 kg, 400 fourgonnettes 1 000 kg, 320 camions de 2 tonnes, 479 camions de 3,5 tonnes et 66 camions de 7 tonnes). "Décembre s'avère plus difficile ( ...) en raison des mesures d'ordre général prises par les pouvoirs publics pour parer à la crise de l'énergie ( ...). Nous ne savons pas encore si nous serons obligés de réduire notre durée de travail et quelle sera la durée de cette décision de la Production industrielle. Tout est mis en œuvre pour réduire au minimum les consé­quences d'une situation générale défavorable qui vient, une fois de plus, contrarier les progrès de la Régie" (P. Lefau­cheux).

Conférence-programme présidée par Pierre Lefaucheux en présence de l'état-major de la Régie. Après un long débat, la décision est prise de mettre une 4 CV en fabrication.

A l'occasion de la Saint-Éloi, un grand banquet réunit tous les apprentis de la Régie, les professeurs, leurs chefs de dépar­tement, les contremaîtres et les maîtres d'apprentissage, sous la présidence de P. Lefaucheux.

Décembre

Pour la première fois dans les annales du Club Olympique de Billancourt (C.O.B.), il va être procédé à des élections pour la constitution du Comité directeur.

A l'occasion de Noël, 2 000 enfants du personnel reçoivent de nombreux cadeaux au cours d'une fête organisée par les services sociaux.

Gilbert HATRY

Chronologie 1984

Janvier

Renault emploie 17 152 travailleurs de nationalité étran­gère, soit environ 17 % de son personnel, venus de plus de cin­quante pays différents, dont 15 Américains et 2 Japonais. Les Marocains sont les plus nombreux (5 847). Viennent ensuite les Algériens (3669), les Portugais (2062), les Sénégalais (1 619), les Tunisiens (839), les Espagnols (838), les Italiens (576), les Yougoslaves (497), etc. Les travailleurs étrangers sont surtout présents à Billancourt (un peu plus de 7 000) et à Flins (environ 7 000 également).

Une conférence générale a réuni les membres des sept mis­sions paritaires du MIDES (Mutations industrielles et dynami­que sociale), chargées d'étudier les questions soulevées lors de l'assemblée (membres du personnel désignés par leur direction) qui s'était tenue au pavillon Baltard en juin 1983. Il s'agissait, notamment, à partir de l'environnement économique-de Renault, de tracer des perspectives d'avenir dans les domaines de la technologie, de la croissance, de l'emploi et des relations sociales.

Conférence générale MIDES : vue de la tribune.

• Accord entre Renault et Stanley (Japon) pour la création d'une société de systèmes d'affichage électronique (cristaux liquides) avant 1987.

Février

Présentation à Paris de la Renault 25 au réseau et à la presse.

La S.N.R. (filiale de Renault fabriquant des roulements) et son associé Torrington, le leader américain des roulements à aiguilles, rachètent à parts égales l'entreprise Nadella. Le groupe franco-américain occupe ainsi 10 % du marché mon­dial.

La Direction de la Régie indique que 7 250 personnes devront quitter le groupe, les mesures annoncées étant fondées sur le volontariat (droit de retour, création d'entreprise, Fonds National de l'Emploi).

Mars

• Élection des 6 représentants des délégués du personnel au Conseil d'administration. Les élus sont : Roger Sylvain (C.G.T.), Pierre Auberger (C.G.T.), Yvan Durant (C.G.T.),

Jean-Louis Ghiglione (F.O.), Jean Lebreton (C.F.D.T.) etJack Lang (C.F.E./C.G.C.), soit un ouvrier, trois cadres et deux techniciens.

Au Grand Prix de Formule 1 du Brésil, Elio De Angelis termine troisième sur sa Lotus à moteur Renault.

A.M.C. procède à une augmentation de son capital pour élargir sa gamme. La Régie accroît sa participation de 65 mil­lions de dollars, soit 585 millions de francs.

Une nouvelle filiale de câblage est créée à Offranville.

La dotation de l'État au capital du groupe Renault sera en 1984 de 1,2 milliard de francs. Cette somme représente un peu plus de 10 % des investissements de l'entreprise.

Renault Automation va implanter dans le Nord, à Denain, une unité de robotique. Cette unité devrait créer 150 à 200 emplois dans les cinq ans qui suivront son démarrage.

La Renault 5 Lauréate Turbo est commercialisée.

Avril

Au Grand Prix de Formule 1 de Kyalami, en Afrique du Sud, Patrick Tambay doit abandonner. Derek Warwick est troisième. A Zolder, en Belgique, Derek Warwick est deuxième.

La Régie émet pour un milliard de francs de titres parti­cipatifs.

Une demande de convention F.N.E. est déposée pour les établissements de la région parisienne et du réseau. 3 500 per­sonnes sont concernées.

Stéphane Doblin, ancien directeur du contrôle et de la plani­fication chez Fiat, entre à la Régie comme directeur de la pla­nification et du contrôle de gestion de la branche automobile.

Mai

Signature entre la Direction et les organisations syndicales d'un nouveau protocole d'accord sur les classifications.

Bernard Hanon est élu président-directeur général de la Régie par le nouveau Conseil d'administration réuni le 22 mai. Ce choix est ratifié, dès le lendemain, par le Conseil des ministres.

A Dijon, au Grand Prix de Formule l, Patrick Tambay arrive en seconde place.

Juin

Sous l'appellation commerciale d'April, Renault Automa­tion et Merlin-Gérin conviennent de constituer une société commune, dotée d'un capital de 40 millions de francs (55 % détenus par Renault).

Philippe Lamirault, directeur commercial et des affaires

internationales, quitte l'entreprise. Il était entré en 1959 à la

Régie où il a notamment occupé les fonctions de :

-directeur de la succursale du Havre (1960),

-directeur commercial France,

-directeur commercial France et Europe (1971),

-directeur commercial et des affaires internationales depuis

1982.

Son successeur est Jean Phelupt, ancien directeur commercial pour l'Europe.

José Dedeurwaerder, président d'American Motors Corpora­tion' annonce qu'une nouvelle usine de montage va être construite à Brampton, au Canada. Cette usine, qui représente un investissement total de 4,9 milliards de francs, devrait entrer en activité en 1987 et produire 150000 voitures par an.

Au Mexique, Renault démarre la fabrication d'un nouveau moteur pour l'Alliance, dans sa nouvelle usine de Gomez Palacio. Cette usine devrait être capable de produire 300 000 voitures par an, dans un délai de trois années.

Renault prend à Ford la première place sur le marché argen­tin, grâce à deux modèles nouveaux, la R 18 et la Fuego qui devraient être rapidement suivies par la R Il.

Présentation aux journalistes d'un nouveau véhicule blindé léger. Conçu pour la reconnaissance et le combat, il vient compléter la gamme des véhicules militaires fabriqués par R.V.!. Doté du moteur de la R 25 Turbo D, il peut atteindre des pointes de 100 km/ho Son autonomie est de 600 km à 60 km/ho

Dans le journal d'entreprise de Renault, reportage sur le nouveau département 57 Métal. Celui-ci, situé à l'angle du quai de Stalingrad et de la rue du Vieux-Pont-de-Sèvres, mar­que le coup d'envoi d'une vaste opération de restructuration des ateliers de la rive droite de Billancourt, confiée à l'archi­tecte Claude Vasconi. Sur ces 28 hectares, plus de productions polluantes, ni de fabrications en grande série, mais une ville technologique de Renault, préfigurée par les 900 m2 du 57 Métal.

Le nouveau bâtiment dit 57 Métal.

• L'usine de Sandouville organise une grande fête à l'occasion de ses vingt ans et pour marquer le lancement de la Renault

25. Depuis sa création, 3 300 000 voitures sont sorties de ses chaînes.

• Après un an de réflexion, MIDES II se tient à Villepinte. Pendant deux jours, plus de 500 personnes, membres de la Direction, représentants des organisations syndicales, ouvriers, employés, techniciens et cadres de la Régie et du groupe réflé­chissent sur l'avenir économique et social de Renault et débat­tent des conditions d'adaptation de l'entreprise.

• A Paris, ouverture de l'exposition "Cent ans de l'automobile française" qui se tiendra jusqu'à la mi-août au Grand Palais. La Régie contribue largement à l'organisation de cette rétros­pective et des manifestations qui l'ont entourée. De la voitu­rette à prise directe de Louis Renault aux véhicules les plus sophistiqués ("la voiture qui parle") sa contribution est décisive.

Au Grand Palais, l'exposition "Cent ans d'automobile française".

Juillet

Sortie du millésime 1985 : la gamme Renault 5 est rajeunie

et simplifiée. Les TS Automatic, TX et TX Automatic sont

abandonnées. Par contre, cinq nouvelles versions apparaissent:

-Renault 5 Lauréate L (3 et 5 portes),

-Renault 5 Lauréate TL (3 et 5 portes),

-Renault 5 Lauréate GTL (5 portes).

L'équipe Renault-Elf gagne son septième tour de France.

Laurent Fignon, son leader, a remporté une victoire d'autant

plus difficile qu'il a dû disputer un duel permanent avec son

grand rival, Bernard Hinault.

L'équipe cycliste Renault-Elf.

François Doubin devient secrétaire général de Renault en remplacement de Pierre Eelsen, nommé président-directeur général d'Air-Inter. Le nouveau secrétaire général aura parti­culièrement en charge la politique générale intérieure et exté­rieure de l'entreprise. A ce titre, il assistera directement Ber­nard Hanon et aura sous son autorité une direction centrale de la communication, une direction centrale des affaires publi­ques ainsi qu'une direction juridique et des services immobiliers.

Un accord sur les conseils d'atelier et de bureau (loi sur la démocratisation du secteur public) est conclu entre la direction et la C.G.T., la C.F.D.T., la C.F.T.C. et la C.F.E./C.G.C. Seules la C.G.T./F.O. et la C.S.L./S.I.R. n'ont pas signé ce texte qui reprend les éléments essentiels de l'accord sur l'expression des salariés de 1983.

Au Grand Prix de Formule 1 de Brands Hatch en Grande­Bretagne, Derek Warwick arrive deuxième.

Août

• A Hockenheim, en République Fédérale d'Allemagne, Derek Warwick obtient la troisième place au Grand Prix de Formule 1.

Septembre

La nouvelle Renault Supercinq, fabriquée à Flins, est com­mercialisée. Elle a été essayée par le président de la République qui l'a jugée "jolie et agréable à conduire".

La rentrée des vacances s'effectue dans l'inquiétude. Les résultats financiers de 1984 s'annoncent, en effet, franchement mauvais et le président Bernard Hanon pose publiquement le problème des sureffectifs.

Au Mans, des débrayages dont les prétextes -obligation de prendre en fin d'année la cinquième semaine de congé payé et crainte d'une diminution de la prime -traduisent, en fait, l'inquiétude du personnel devant la dégradation de la situation générale de l'entreprise.

Octobre

La Supercinq est la vedette du 71' Salon de l'automobile de Paris. Les autres attractions présentées par la Régie sont les nouvelles versions de la R 25 et notamment la V6 Turbo, le Trafic 4X4, la Jeep Cherokee et l'Alliance convertible, un coach décapotable conçu pour les États-Unis. La capacité d'innovation de l'entreprise peut également être appréciée grâce à Dialog, la planche de bord du véhicule des années 1990, la "voiture communicante".

Le contenu du rapport Dalle, du nom du P.D.G. de l'Oréal, à qui le gouvernement avait confié le soin de porter un dia­gnostic sur l'industrie automobile, suscite avant même la publi­cation officielle les interrogations inquiètes du personnel de la Régie.

La D.LA.C. (Diffusion industrielle et automobile par le crédit), filiale de Renault, fête son soixantième anniversaire. Elle a été fondée par Louis Renault en 1924.

Un accord de coopération dans le domaine du machinisme agricole est signé entre Renault et International Harvester. Conclu après dix-huit mois de négociations, il prévoit la création de deux sociétés d'études et de services et d'investisse­ments.

Une société franco-japonaise d'affichage à cristaux liquides LD.E.S.S. (Information Display Electronic System) est créée par Renault (45 % du capital), le groupe japonais Stanley (31 %), Jaeger (19 %) et la banque Dreyfus (5 %). Une pre­mière unité de production devrait s'implanter au Bourget-du­Lac près de Chambéry.

Le Salon de Paris est aussi celui des poids lourds. Renault

V.1. présente sa gamme d'autobus et de poids lourds et notam­ment le "midliner" Mack, construit à Blainville pour les États­Unis. Une innovation prochaine: la boîte de vitesses automa­tique pour poids lourds.

La direction des affaires sociales générales (D.A.S.G.) et la direction centrale du personnel et des affaires sociales (D.C.P.R.S.) deviennent une seule et même entité, la direction du personnel et des affaires sociales, placée sous l'autorité de Michel Praderie, ancien directeur du cabinet de Jean Auroux.

Le C.C.E. est consulté sur une demande de convention

F.N.E. pour le personnel volontaire et un projet de convention avec l'O.N.L pour l'aide à la réinsertiondes travailleurs immi­grés dans leur pays d'origine. '

Novembre

La discussion du projet d'accord-cadre sur l'emploi présenté par la direction s'est poursuivie pendant tout le mois avec les organisations syndicales. Dans ses grandes lignes, ce projet, qui compte une trentaine d'articles, vise à résoudre par la mobilité les problèmes d'adaptation de l'emploi posés par la mise en œuvre de la convention avec le Fonds national de l'emploi et de la convention avec l'Office national d'immigration.

Entre 1984 et 1986, le financement de Renault-Automation sera assuré par le groupe Renault, 240 millions de francs (dota­tion en capital et prêts) et par l'État, 240 millions (subventions et prêts F.I.M. et F.D.E.S., etc.).

Renault et la S.N.LA.S. décident de créer un holding nommé provISOIrement Société française de céramique (S.F.C.) auquel la S.N.LA.S. participera pour 30 % et Renault ent!e 45 et 70 %. Des tiers pourront souscrire un maximum de 20 %.

Ce holding participera avec Norton, l'un des meilleurs céra­mistes américains, à la création d'une société industrielle et commerciale de recherche, la Ceratech. Celle-ci reprendra le département thermomécanique de Ceraver. La S.F.C. et Norton détiendront; l'un et l'autre, 50 % des parts de Ceratech.

Le Laboratoire électronique et des technologies de l'informa­tique du Commissariat à l'énergie atomique va se joindre aux travaux d'LD.E.S.S., filiale de Renault et du japonais Stanley, par le biais de sa filiale Planetel.

A l'usine de Douai, un "carrefour des transferts de technolo­gie" présente les nouveaux produits de la productique aux habitants de la région.

Organisée par RTL et FR3, l'opération Sahel 84 devait col­lecter et acheminer les aides d'urgence nécessaires à une popu­lation particulièrement démunie, souffrant de la sécheresse depuis dix ans. Vingt-trois "camions de l'espoir" de Renault

V.1. participent à cette opération, transportant plus de trois cents tonnes de matériel et d'aide alimentaire.

Ultime épreuve pour devenir pilote de course de Renault: au Castellet, deux cent soixante jeunes candidats, membres du personnel, pour deux lauréats.

Renault-Sport a un nouveau patron, Gérard Toth, qui suc­cède à Gérard Larousse. Il est remplacé parJacques Lacambre à la direction de la qualité.

Le Britannique Derek Warwick signe avec Renault, pour la deuxième année consécutive, un contrat pour le championnat du monde de Formule 1.

La Maxi 5 Turbo est présentée en vedette américaine au rallye du Var.

En Allemagne, le "Volant d'or" est décerné à la Renault 25 par le grand journal du dimanche Bz1d am Sonntag. Elle est aussi élue "Top Car" 85 par le Guild of Motoring Writers, asso­ciation regroupant les journalistes automobiles britanniques.

Décembre

• Pierre Séméréna, ancien P.D.G. de Renault Véhicules Industriels, est nommé directeur délégué à l'automobile. Phi­lippe Gras lui succède à la tête de R.V.L

L'état-major de l'automobile est réorganisé afin d'obtenir une structure "plus claire et plus resserrée". C'est ainsi que Pierre Tiberghien, qui devient directeur technique, regrou­pera sous son autorité les directions de la planification, des petites séries, de la qualité, des recherches et développements automobiles, des petits véhicules utilitaires, le service compéti­tion et Renault-Sport.

• La direction du personnel et des affaires sociales, qui reste placée sous l'autorité de Michel Praderie, est rattachée à la direction de l'automobile.

Une direction des services centraux regroupe, sous l'autorité de Marcel Peyre, les directions qui dépendaient jusque-là du sécrétariat exécutif de l'automobile.

• Quatre Supercinq de série (GTL), traversant dix pays afri­cains, parcourent 16 560 km.

Louis PLANCHAIS