06 - Le saviez-vous ?

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Le saviez-vous ?

A côté des questions purement méca­niques de perfectionnement des moteurs à explosion et de leurs accessoires, une autre question pré­occupe gravement les amis de l'auto­mobile, c'est la question du combus­tible qui est -encore à peu près uni­quement -l'essence de pétrole. C'est l'essence qui a permis la création de l'industrie nouvelle, lui a permis d'acquérir toute son importance actuelle et, disons-le tout de suite, on n'a jusqu'à ce jour rien trouvé de mieux.

Ce n'est pas que les reproches adres­sés à ce liquide ne soient fondés : d'une part son prix élevé dû à sa rareté relative et qui fait craindre, dans un

avenir très prochain, la disette d'es­sence; d'autre part son extrême in­flammabilité qui, grande qualité pour la carburation, le transforme en dan­ger permanent d'incendie inextinguible, à tel point que le canotage automobile ne fait que des progrès assez lents, par peur du combustible qu'il faut emmagasiner à bord. On fonda d'abord d'assez grandes espérances sur l'al­cool, dont les vapeurs sont moins in­flammables et qui a tout au moins, étant soluble dans l'eau, l'avantage de se prêter à l'extinction en cas d'acci­dent ; puis au pétrole lampant. Enfin, de récents essais faits sur une voi­ture Peugeot montrent que l'on songe à utiliser la naphtaline.

Loin de nous l'idée de décourager ceux qui cherchent à vouloir employer ce carburant, ou plutôt à l'adapter aux moteurs actuels; mais nous croyons que c'est là une erreur, comme ça été une erreur de vouloir, du jour au len­demain, remplacer l'essence par l'al­cool seul au carbure, ou par le pétrole, sans aucune modification au moteur, et de conclure de là que l'alcool ou le pétrole sont des carburants de nulle valeur.

(<< La France Automobile» du 21 septembre 1904).