06 - Contribution à l'histoire des synchro­niseurs

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Contribution à l'histoire

des synchroniseurs

d'embrayage partiels ayant pour but

d'amener en synchronisme les engre­nages des différentes vitesses).

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Première idée de Louis Renault pour un synchroniseur de changement de vitesses à grande puissance (d'après les dessins originaux propriété de R. Ernst-Metzmaier).

Il existait alors, à l'usine, un gros moteur Diesel de 800 ch construit par mon collègue Prieur et que

M. Renault désirait employer à équi­per un locotracteur. Un moteur de cette taille exigeait l'emploi d'une transmission très volumineuse et lourde pour laquelle il était nécessaire de réaliser un système de synchroni­sation tout à fait exact et puissant si l'on voulait éviter des catastrophes lors des changements de vitesses.

Donc un soir de 1931, alors que j'étais rentré chez moi, à Billancourt, et que j'étais en train de dîner, on vint me chercher de la part de M. Renault qui me demandait à son bureau. Je quitte donc tout et j'arrive chez M. Renault, c'est là qu'il nous fit part, à M. Serre et à moi d'un projet de synchroniseur à grande puissance utilisant des trains planétaires, en nombre égal à celui des rapports de vitesses et qu'il suffisait de freiner à tour de rôle pour amener les vitesses en synchronisation.

Je revois encore notre patron faire le croquis, dont ci-contre la reproduction, en tirant la langue comme un élève bien appliqué, croquis s'expliquant de lui-même.

Il a été fait un essai de ce système simplement sur une paire d'engrenages très volumineux en se.. servant d'un différentiel de voiture en guise de planétaire.

L'apparition des Diesels rapides et légers, dont j'ai eu l'honneur d'étudier et de sortir un modèle 6 cylindres 110 ch, a rendu illusoire l'emploi du gros moteur 800 ch mentionné plus haut.

J'ai toujours conservé très précieuse­ment le croquis qui a été au début des études qu'il m'a été donné de faire ultérieurement et qui ont abouti à l'emploi, sur quelques locomotives à moteur Diesel et à turbines à gaz, d'un système de synchronisation exé­cutant, tout simplement, la manœuvre automatique du double débrayage, contrôlée par un comparateur sphéri­que que beaucoup ont connu sous le nom de «Bouboule ".