07 - A bâtons rompus

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Texte brut à usage technique. Utiliser de préférence l'article original illustré de la revue ci-dessus.

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A bâtons rompus

Paul GRÉMONT

Une mission non remplie

En 1959, je venais d'être affecté à l'exportation et j'accomplis­sais un stage de reconversion, lorsqu'on reçut une lettre de notre importateur des Açores nous avisant qu'il allait prendre sa retraite et nous proposant un successeur. Cet agent ne ven­dait que quelques voitures par an dans son île et, depuis fort longtemps, aucun inspecteur n'était passé voir ses installations. On me chargea donc de lui rendre visite et de lui apporter, par la même occasion, une jolie coupe en témoignage de sa longue collaboration avec la marque car il était agent Renault depuis 1910 IJe l'avisai donc aussitôt de mon arrivée mais il me répon­dit par télégramme qu'il était préférable d'attendre un peu car le temps était mauvais ...

Cela fit sourire à Billancourt où l'on pensa qu'il avait sans doute bien vieilli et qu'il ignorait que les avions partaient désormais sans souci des conditions atmosphériques. J'insistai donc mais il maintint ses objections. Sans attendre plus long­temps, je passai outre et partis pour ma première mission avec la coupe en argent dans ma valise. Quelques heures plus tard, j'atterris à Santa Maria et m'enquis de l'avion qui assurait la liaison avec les autres îles. On me pria d'attendre car il n'était pas encore arrivé de Sao Miguel ... Je pris patience en bouqui­nant sur la banquette inconfortable d'un baraquement plus proche de la gare de Bonneville-sur-Iton que d'un aéroport digne de ce nom. Vers midi, on me conseilla d'aller déjeuner à l'hôtel où l'on me préviendrait dès que l'avion serait arrivé. Je laissai donc mes valises dans le bureau du "chef de gare" et par­tis en taxi (un vieux taxi 4 CV surgi d'on ne sait où) qui, en quelques minutes, me déposa à la porte de l'hôtel, sur un pla­teau désert, balayé par le vent. L'établissement ne payait pas de mine : une construction sommaire en bois mais le bar était accueillant, la salle à manger bien décorée, le service impecca­ble, assuré par des garçons en habit noir et gants blancs! A mon grand étonnement, il y avait beaucoup de clients dans la salle et je me demandais ce qu'ils pouvaient faire dans ce pays désolé lorsque j'appris que certains étaient là depuis plus d'une semaine en attendant l'avion! Une Portugaise élégante notam­ment décommandait tous les jours le mariage de sa fille à Ponta Delgada pour pouvoir y assister! Commençant à com­prendre les réticences de notre agent, je l'appelai au téléphone pour l'aviser de ma présence à Santa Maria d'où l'on pouvait apercevoir à l'œil nu son île, but de mon voyage ... "Je vous l'avais bien dit" me répondit-il. "En ce moment, il y a trop de vent sur l'Atlantique et notre petit avion ne peut pas décoller du terrain coincé entre deux montagnes". Qu'à cela ne tienne, je trouverais bien un bateau et je partis aussitôt pour le port de pêche au pied de la falaise, mais on se borna à me montrer du doigt la mer où des vagues énormes déferlaient dès la sortie de la baie. Je me résignai donc provisoirement à mon sort après avoir vu se poser sur le terrain international un gros avion de transport de troupes américain qui faisait escale aux Açores et dont on ne put débarquer les passagers; personne, à cause du vent, n'ayant pu approcher l'échelle de coupée de la porte arrière. Cet incident me valut d'ailleurs une soirée agréable à l'hôtel en compagnie d'hôtesses de l'armée américaine, débar­quées la veille d'un avion précédent et qui n'avaient pu, de ce fait, retourner aux États-Unis par celui qui arrivait d'Allema­gne. Mais ceci est une autre histoire, en tout bien tout honneur.

La journée du lendemain fut pire: le vent avait encore forci et fouettait de violentes averses les doubles vitres de l'hôtel. .le

voulus prendre l'air mais, en quelques minutes, mon imper­méable et ma veste étaient traversés "jusqu'aux os". Je ne pou­vais tenir debout qu'en marchant penché à 45° contre le vent. Je n'avais jamais vu cela et ne l'ai plus jamais revu, ni à Terre­Neuve, ni par les plus violents orages tropicaux : un vent constant, sans la moindre accalmie, empêchant toute végéta­tion de pousser à Santa Maria, ce porte-avion à l'ancre en plein Atlantique. Par contraste, les photos encadrées dans le bar de l'hôtel faisaient espérer le paradis des autres îles volcaniques de l'archipel des Açores où les palmiers et les ananas poussent en serre à l'abri des profondes vallées ... En deux jours et deux nuits, dans le sifflement permanent de ce vent infernal, je pus lire les gros volumes de la trilogie égyptienne de Laurence Durre!. Par un dernier appel téléphonique à notre agent, je lui présentai mes excuses et l'informai que je confiais à la consigne de l'aéroport la coupe dont je voulais lui faire la surprise, emballée dans une caissette d'ananas. Je repartis pour la France, mission non remplie, et j'appris un peu plus tard qu'il avait bien reçu notre cadeau dix jours après mon départ !

Bandits de grand chemin

Je me suis bien amusé en parcourant, un jour, un Woman's Guide to Europe mettant en garde les femmes américaines contre les imprévus et les risques d'un voyage à travers les pays européens où, comme chacun sait, on rencontre encore des bandits de grand chemin. Je ne voudrais pas qu'on me taxe d'exagération si je rapporte ici quelques cas vécus d'aventures désagréables survenues, en cours de route, à certains de nos grands voyageurs. Pour éviter tout incident diplomatique, je ne citerai aucun nom de pays mais j'en certifie l'authenticité et si vous n'êtes pas découragé de partir en voyage, c'est que vous êtes doué d'un bel optimisme. Voici donc les premiers éléments du vade-mecum de la cambriole et du vol à la tire que chacun pourra compléter de ses expériences personnelles pour l'édifi­cation des novices ...

Si vous descendez à l'hôtel en Afrique, ne laissez jamais votre fenêtre ouverte pendant la nuit, même si la température est agréable et que le climatiseur vous importune. Ne suspendez surtout pas votre veste sur le dossier d'une chaise: un cambrio­leur acrobate aurait vite fait de grimper comme un singe jusqu'à votre balcon puis d'atteindre votre veste à l'aide d'un long crochet. Vous retrouverez la veste à sa place le lendemain matin mais certainement pas votre portefeuille ni votre stylo ou votre briquet.

Si, pour un long séjour, vous décidez de louer un appartement dans un bel immeuble de quinze ou vingt étages sur le front de mer, quelque part en Amérique du Sud, ne choisissez surtout pas unfiat avec loggia au dernier étage: la police locale vous le déconseillerait formellement (mais trop tard) car les cambrio­leurs pourraient l'atteindre facilement en se laissant glisser de la terrasse. Si votre sommeil est léger, peu importe, on prendra soin de souffler d'abord dans la pièce quelque gaz soporifique afin de visiter en toute tranquillité vos armoires à deux pas de votre lit. On m'a même raconté que, pendant une réception très nombreuse et très animée, tandis que les invités buvaient du whisky dans le salon, des cambrioleurs s'emparaient des sacs de dames laissés imprudemment dans la chambre voisjne.

Si vous avez choisi une villa en Extrême-Orient, vous avez aussi embauché un boy pour occuper la maison en votre absence et dormir devant votre porte pendant la nuit. Ne comptez pas trop sur lui cependant, car il pourrait fort bien organiser lui­même le déménagement de tout votre mobilier, y compris le réfrigérateur. Il sera peut-être arrêté par la police mais vous ne retrouverez rien de vos chères affaires personnelles.

En voyage, conservez toujours votre argent sur vous: quelques billets dans votre portefeuille et le reste dans une ceinture spé­ciale avec poches de tissu à fermeture « Éclair}) que vous porte­rez sous votre chemise. Toute autre précaution serait illusoire. Un de nos inspecteurs eut la mauvaise surprise de ne pouvoir régler son addition au restaurant, l'attaché-case qu'il avait déposé au pied de sa chaise ayant été visité par un serveur qu'on ne put naturellement identifier, pendant le court instant où il avait été appelé au téléphone.

Cependant, la ceinture de sécurité que je préconise ne saurait contenir tous vos papiers d'identité. Il faut bien les garder dans sa poche. Prenez garde alors de ne tomber la veste sous aucun prétexte même s'il fait chaud et que vous deviez changer un pneu crevé de votre voiture. Un de nos directeurs fut victime de cette imprudence, ayant accepté le concours bénévole d'une foule de gamins empressés qui entouraient sa voiture. Lorsque l'opération fut terminée et qu'il voulut les remercier d'un pour­boire, il n'y avait plus ni gamins, ni veste sur la banquette, ni portefeuille, ni passeport, ni traveller's chèques et le consul de France dut intervenir pour qu'il puisse quitter le payS sans difficulté.

Quant à votre valise, ne la perdez pas de vue un instant. Si vous arrivez à l'aéroport en taxi un jour de grande affluence, un porteur se précipitera en vous demandant votre destination. Tandis que vous réglerez votre taxi qui n'aura, bien entendu, pas de monnaie à vous rendre, le porteur diligent se sera perdu dans la foule avec votre valise. Vous la retrouverez peut-être au guichet de la ligne aérienne. C'est la chance que je vous souhaite.

A l'hôtel même, si vous ne partez pas sur l'heure, confiez votre valise à la réception, ne la laissez pas abandonnée dans le hall tandis que vous achetez des cartes postales ou buvez une bière au bar. Elle risquerait d'être embarquée "par mégarde" avec vingt autres bagages dans un car de Japonais en tournée. Elle pourrait aussi bien être visitée sur place : aucune serrure ne résiste et ce n'est que le soir, à l'arrivée à destination, que vous constaterez qu'ont disparu votre caméra, votre réveil de voyage et le bijou que vous rapportiez à votre femme. C'est pour cette raison que la compagnie de navigation qui embarque les voitu­res pour la Corse oblige les touristes à les vider de tous les baga­ges, ce qui est fort embarrassant. Ayant une fois oublié dans le vide-poches un guide Michelin et quelques cartes, je ne les ai pas retrouvés à Bastia. Il n'y a pas de petits profits!

Les malles et cantines, expédiées par mer solidement cerclées de fer, réservent aussi des surprises à l'arrivée si vous ne prenez pas soin de les vider sur-le-champ de leur contenu, inventaire à la main, en présence du transitaire. En apparence, elles sont intactes mais examinez bien le fond: n'a-t-il pas été soigneuse­ment démonté et remis en place pour en permettre la fouille, une fouille experte qui ne néglige que les choses sans valeur. Allez vous plaindre ensuite à l'assurance en vous armant de patience et d'opiniâtreté!

Il est à peine besoin de parler enfin des pickpockets qu'on ne prend jamais sur le fait car ils sont accompagnés d'un compère qui s'empare sur-le-champ de leur larcin: on pratique ce sport dans tous les pays du monde selon les vieilles méthodes de la Cour des Miracles. Leur adresse est aussi diabolique que celle des prestidigitateurs qui, dans les music-halls, subtilisent votre

.montre ou votre cravate. J'ai vu, au cours d'un gala du Lido, un de ces artistes, retirer, sans qu'elle s'en aperçoive, le soutien­gorge d'une femme d'un certain âge, qui n'était pas très contente, car c'était la digne épouse du président d'une grande société!

La mémoire

La mémoire est une faculté parfois déroutante: elle fait revivre avec une précision photographique de minces incidents de la prime jeunesse et vous laisse pantois devant un fait important vieux de quelques mois. Je me suis amusé à feuilleter quelques agendas retrouvés au fond d'un tiroir. Certains noms y figurent à plusieurs reprises qui n'évoquent plus pour moi aucun visage. Je me suis pourtant occupé de leurs problèmes pendant quel­ques jours ou quelques mois mais ils n'ont laissé aucune trace dans l'avalanche de mes rendez-vous. D'autres, par contre, n'avaient pas besoin de ce rappel pour rester présents à la sur­face de mes souvenirs. Je ne parle pas des choses qui me tien­nent à cœur et que je ne saurais donc oublier: un premier suc­cès, une déception, une promotion ... Il s'agit plus simplement de faits ou gestes fugitifs, de spectacles légers dont l'originalité ou la saveur sont cependant gravés en moi et porteront témoi­gnage d'un instant de ma vie à la Régie. Ces chroniques que je me suis amusé à rédiger à l'aube de mon 3' âge sont ainsi faites de petits souvenirs, d'évocations exactes de choses éphémères qui furent l'objet de mes curiosités. Était-il utile de faire revivre un instant ces vestiges? C'est à vous de le dire si vous y avez pris quelque intérêt.

L'album

Il arrive parfois qu'un orage survienne brusquement dans un ciel serein! Le phénomène existe aussi dans la vie profession­nelle et laisse pantois l'homme qui n'a pas vu venir le coup dur...

Quelques années après la guerre, M. Lefaucheux avait sou­haité l'édition d'un album de prestige soulignant le grand effort accompli pour reconstruire les usines et développer la fabrication en grande série de la 4 CV. L'assistant de la direc­tion générale chargé des relations publiques avait été chargé de rédiger le texte conformément aux thèmes qu'il développait avec talent lorsqu'il faisait visiter les ateliers à des personnalités ou des journalistes. Le service publicité, pour sa part, devait en réaliser l'édition, une édition de luxe, largement illustrée et digne de la nouvelle Régie nationale. Ce genre d'ouvrage est devenu chose courante dans les grandes entreprises; c'était alors J.me formule assez neuve à laquelle le patron tenait beaucoup.

Un jour, celui-ci vint déjeuner à la popote des cadres, comme il le faisait assez souvent, et trouva une place à ma table. Il me connaissait et je crois qu'il m'aimait bien. Pour ma part, je l'admirais et me sentais à l'aise avec lui car il avait de la chaleur humaine et montrait une simplicité de grand seigneur dans ses contacts avec ses collaborateurs. Bref, le repas fut sympathique et la conversation animée. Je me souviens qu'on parla de la Bretagne où il passait ses vacances et de canoë qu'il avait beau­coup pratiqué comme d'ailleurs la plupart des sports. Après le café, il nous offrit un cognac et, comme je parlais de photo, il me dit: "A propos, où en est votre album ?". Je répondis sans détour que j'attendais toujours le texte pour lancer la mise en page. "Bon, faites-moi donc un topo sur la question, remettez­le moi ce soir". Et il nous quitta sur une poignée de main chaleureuse.

Une heure après, M. Liscoat m'appelait: "Qu'avez-vous dit au patron? Il est furieux contre vous !". Je ·tombai des nues tant j'étais encore sous le charme des propos détendus et à bâtons rompus échangés pendant le déjeuner. Je sentis qu'il était inu­tile de rejeter la responsabilité du retard sur un camarade dont la réputation de paresse n'était plus à faire. "Vous n'avez plus qu'à vous dépêcher, me dit mon directeur, sinon j'aurai beau­coup de mal à vous sauver la vie une deuxième fois..."

Je m'enfermai tout le week-end, mis tous mes dessinateurs sur le pont, consultai mes imprimeurs ... En une semaine, la maquette était prête, les devis étudiés, les textes de mon cru élaborés faute de mieux. C'est alors que M. Lefaucheux ayant connu chez des amis Louise de Vilmorin me la fit rencontrer après m'avoir dit ironiquement: "C'est une femme étonnante, elle vous donnera des idées pour l'album! " Il ne me restait plus qu'à tout recommencer, mais ceci est une autre histoire...

M2 = OS = AP.B

Je ne puis résister au plaisir de rappeler aux initiés, une phrase, parmi tant d'autres, qui illustre bien le style hermétique de notre littérature administrative :

''En conséquence, le personnel des usz'nes actuellement classé dans la catégorie A.P.A. et rémunéré à ce titre dans le groupe "01" des barèmes NP au coeffiàe~t 150 (ou coeffiàent 155 dans le barème NP F fonderies) sera classé .-AGENT PRO­DUCTIF catégorie B (OS 2) code 24 coeffiàent 155 (ou coeffz"­dent 160 dans le barème NP.F fonderies) et rémunéré aux taux "maxi" du groupe "02" des mêmes barèmes s'z1 remPlit, à ce dernier titre, les conditz'ons requùes par la note nO 6 068 du 20 février 1975 (J-a)".

Je vous dispense de la suite, tout aussi limpide, qui illustre par des exemples très précis les "conditions requises" pour passer du code de rémunération 7001.1.23 au code 1901.0.24 à titre provisoire, en attendant les conclusions du groupe de travail chargé de définir la classification de l'agent productif, que les journalistes continuent d'appeler O.S. c'est-à-dire "ouvrier spé­cialisé", pour la bonne raison qu'il ne l'est pas... ! D'autres, plus retardataires, le qualifient encore de "manœuvre", terme péjoratif qu'on rappelle cependant entre parenthèses dans les textes officiels sous le sigle M2 pour se faire comprendre de ceux qui pourraient prétendre que tout agent est "productif".

Vous penserez peut-être que ce langage est un jargon de spécia­listes, comme il en existe dans tous les métiers. Détrompez­vous, il est pratiqué à tous les échelons de la hiérarchie: depuis l'ouvrier portugais qui ne sait pas lire jusqu'au chef de départe­ment de fabrication en passant par les pointeaux de paye, les contremaîtres et naturellement les délégués du personnel qui en font leur cheval de bataille au cours de discussions serrées et interminables avec les responsables de la direction du person­nel. Les programmeurs de l'informatique traduisent à leur tour ces numéros de code en d'autres numéros compris du seul ordinateur qui restitue sans erreur des feuilles de paye très explicites pour qui sait les interpréter.

Nous vivons ainsi sous l'empire des barèmes qui régissent de la même manière votre quittance bimestrielle de gaz et d'électri­cité ou vos avis d'échéance de crédit immobilier ajustés en fonc­tion des variations du taux d'escompte de la Banque de France. Ne craignez rien, personne ne songe à vous voler et si vous vous étonnez d'un montant à payer figurant sur votre feuille d'impôts, c'est que vous n'avez pas su lire la notice explicative qu'on a pris soin de vous adresser avec toutes les références vou­lues à la loi de finances votée par le Parlement. Admettez, en outre, que si la Sécurité sociale ne vous avait pas, une fois pour toutes, immatriculé par un nombre de treize chiffres, elle ris­querait de rembourser plus d'une fois à Dupont Paul les frais de maladie de Dupont Pierre... Ainsi va le monde en se perfec­tionnant et il est vain de prétendre que la vie devient compli­quée : il suffit de présenter à la caisse votre carte bleue pour payer vos achats. Vous voyez bien que c'est plus simple. En tout cas, cela fait vivre les comptables du secteur dit "tertiaire".

Paul GRÉMONT