11 - Le saviez-vous ?

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Le saviez-vous ? Le saviez-vous ? Le saviez-vous ?

RENAULT TOUJOURS PREMIER

Ce slogan publicitaire fort en honneur dans les années trente, n'était pas une vaine expression. Dans beaucoup de domaines, Renault a été effectivement le premier.

Qui a eu l'idée de la « Notice d'entre­tien? " C'est Renault, nous apprend Baudry de Saulnier, dans un article publié dans «La Locomotion" du 1 0 mai 1902 et dont voici un extrait :

« L'idée de donner à l'acheteur des instructions détaillées sur le fonction­nement d'un outil qu'on lui vend, /'indi­cation du nom et de l'usage de toutes les pièces que renferme cet outil, sem­ble une idée bien simple. Était-elle si simple puisqu'aucun de nos construc­teurs ne l'avait encore eue? Je crois d'ailleurs que si cette bonne et utile brochure est bienfaisante pour le client elle ne l'est pas moins pour le constructeur qui, par elle, se débar­rasse de cent questions monotones et, gagnant du temps, gagne de l'argent. "

« Un bon point donc, ajouté à tant d'autres depuis trois ans, aux jeunes ingénieurs de Billancourt. "

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Limousine Renault 1907, 14/22 chevaux, 4 cylindres, 3 vitesses. Modèle grand tourisme représentant le confort d'avant la guerre de 1914; entièrement restauré au Muséon di Rodo, Uzès (Gard) ­

communiqué par M. Jean Falaize.

UN ESPION INDUSTRIEL?

A la suite de la mort de Marcel Renault survenue en 1903 lors de la course Paris-Madrid, la Maison Renault frères ne prit part, tout au moins offi­ciellement, à aucune compétition en 1904. L'année 1905 fut celle de la reprise et, lors du Circuit d'Auvergne, François Szisz sur sa 90 chevaux se classa honorablement.

Parallèlement aux États-Unis, Maurice Bernin, coureur de la marque, se faisait remarquer. Cependant il était réguliè­rement battu par le coureur américain Barney Oldfield.

Fernand et Marcel Renault deman­dèrent alors à Maurice Bernin de leur procurer tous les renseignements pos­sibles sur les voitures utilisées par Oldfield. Comme Bernin ne pouvait s'acquitter lui-même de cette tâche, il recruta un certain René Narty qui accepta de recueillir les informations indispensables. C'est ainsi que ce der­nier écrivit de New York le 17 avril 1905 la lettre suivante adressée à Messieurs Renault frères, 139, rue du Point-du-Jour à Billancourt :

« Messieurs, »

« Mon ami Maurice Bernin m'a fait connaître les termes de la lettre que vous lui avez écrite lui demandant des

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renseignements relatifs à la voiture de Barney Oldfield. 1/ m'a prié de m'ac­quitter de cette tâche et de vous adres­ser directement les documents dans le plus bref délai possible. Je m'em­presse donc de vous envoyer ci-inclus tout ce que ï ai pu trouver :

«

1. Une photographie de la première voiture de Barney Oldfield. Cette machine a été construite par la maison Perless en avril 1904 et brisée à St-Louis en août 1904. Elle a le châssis en dessus des essieux et n'est plus en usage actuellement. »

«

2. Quatre photographies de la voi­ture actuelle de Barney Oldfield. Elle a été construite par Perless en septembre 1904. Le châssis se trouve en dessous des essieux. »

«

3. Une coupure du «Motor age» donnant une photographie de Barney Oldfield sur sa voiture actuelle. »

«

4. Un album publié par la maison Perless et qui peut vous être utile. Les deux types de voiture y sont représentés. »

« J'aurais voulu envoyer des journaux décrivant la voiture mais aucune des­cription touchant cette machine n'a paru jusqu'à ce jour.

JO

« Les seuls renseignements utiles que j'ai pu en avoir sont : moteur de 60 chevaux à 4 cylindres. Prise directe. Poids 1 200 livres. »

« Je dois vous prévenir que cette voi­ture ne sera plus tolérée en course après le 1" juin 1905, le règlement imposant à toute voiture de course une marche arrière, et la voiture d'Oldfield n'en ayant pas. Ce rensei­gnement m'a été confié aujourd'hui par un membre de la Commission sportive de l'A.C.A. Je puis vous le donner comme rigoureusement exact. »

« Je vais tâcher de vous documenter encore et vous ferai parvenir les résul­tats de mes recherches. J'ai voulu aujourd'hui faire au plus vite comme m'en avait prié Monsieur Bernin. »

« Je suis à votre entière disposition pour tous les renseignements dont vous pourriez avoir besoin, trop heu­reux de vous être utile, et vous prie d'agréer, Messieurs, mes salutations les plus empressées. »

René J. Narty

«315 West -45th Street -New York" René Narty fut-il le premier espion industriel de Renault frères aux États­Unis? C'est la question que nous posons 1

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Tracteur agricole Renault 1919; photo prise devant l'agence Renault de Moissac -(commu­niqué par M, Lucien Beauné).

LA MALADIE SUIT SON COURS

L'autophobie est une maladie conta­gieuse, sa propagation se fait à une allure de record. Après l'Angleterre, la Belgique, etc., VOICI l'Autriche atteinte du même mal.

Une circulaire vient d'être envoyée aux conseillers municipaux de Vienne, les invitant à «mettre un terme à la nuisible action des automobiles cir­culant dans la ville ».

Et la circulaire plaisante ces «infer­naux véhicules» et leurs conducteurs « ridiculement vêtus» qui n'ont « aucun souci des piétons ». Elle invite les conseillers à exiger que les voitures soient numérotées, rendues silencieu­ses et inodores et obligées à ne pas dépasser une allure fixée très bas.

lument interdit aux femmes de conduire «ces dangereux véhicules ».

«La Locomotion» du 8 août 1903

CRUELLE ÉNIGME

Il semble singulier, à première vue, que d'honnêtes propriétaires de voi­tures automobiles, bons pères, bons époux et surtout bons contribuables, soient forcés de s'intéresser à la juris­prudence de la 11 e Chambre du tribu­nal de police correctionnelle de la Seine. C'est pourtant ce qui arrive, puisqu'il suffit maintenant d'un excès de zèle ou d'une lubie d'un agent pour que n'importe lequel de nous puisse se voir obligé de comparaître devant ces juges, chargés de statuer sur les appels Cette chambre correctionnelle s'était déjà rendue célèbre par sa tarification de l'adultère. Elle en avait fixé le prix à 25 francs par tête, ce qui est en somme à la portée de toutes les bour­ses. Elle vient maintenant d'adopter pour les inculpés d'excès de vitesse, le tarif uniforme d'un jour de prison, sans préjudice de la bonne amende.

Un jour sur la paille humide des cachots parce que votre nez a déplu à un agent. C'est plutôt triste.

Il serait curieux que ces bons juges aient à statuer un de ces jours sur un double délit d'aldultère et d'excès de vitesse, les deux délits n'ayant pas été commis simultanément, bien entendu.

L'adultère serait-il considéré comme une circonstance atténuante ou l'excès de vitesse comme une circonstance aggravante? Cruelle énigme?

du tribunal de simple police qui nous

Enfin, sans la moindre galanterie, la cir­ condamne si gentiment. Occupons­ Gaston Sencier (<< La Locomotion»

culaire émet le vœu qu'il soit abso­ nous donc de la 11 e chambre. du 16 novembre 1901)

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