08 - Fêtes, manifestations sportives et cultu­relles en 1919

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FÊTES, MANIFESTATIONS SPORTIVES ET CULTURELLES en 1919

refrains martiaux, furent aussi vigou­reusement applaudis. Le retour se fit de même que pour l'aller dans les barques mobilisées pour la circons­tance et tout le monde s'en retourna satisfait et joyeux.

Distinction accordée à deux camarades mutualistes

Sur la proposition faite au Ministère du travail et de la prévoyance sociale par M. Mançaux, préSident de la Caisse de Secours Mutuels des Usines Renault, nous sommes heureux de savoir que deux membres du Conseil d'Administration de ladite Société, viennent d'obtenir la Mention hono­rable de la Mutualité, pour leurs longs et loyaux services; ce sont MM. Gauthier, trésorier, et Chaplain, admi­nistrateur, tous deux en fonctions depuis 1912.

M. Mançaux a convoqué le 14 août dernier les membres du Conseil et de la Commission de contrôle de la Société et, en leur présence, a annoncé la bonne nouvelle aux deux camarades par les paroles suivantes

« Mes chers Camarades,

Je vous ai réunis ce soir à seule fin de ne pas plus tarder à vous annoncer une bonne nouvelle, pour deux de nos camarades et pour la Société.

Je. vous dirai donc que le «Journal Officiel» du 13 août annonce pour nos deux amis une récompense de la Mutualité (depuis 1914 aucune distinc­tion n'avait été accordée). Or, d'après les instructions que j'ai reçues du Ministère du Travail, j'ai fait deux pro­positions qui ont été acceptées.

Je vous dirai que le camarade Gauthier a été mon premier candidat, d'abord pour les longs et d.évoués services qui remontent à 1912, comme trésorier.

Camarade Gauthier, je vous remets le ruban de votre distinction, aussitôt le diplôme remis, je vous en ferais don.

Mon second candidat, celui-là est un veil, ami, ses fonctions remontent également à 1912, comme contrôleur d'abord et membre du Conseil ensuite, la récompense que je lui remets ce jour, au nom du Ministère du Travail, m'est d'autant plus agréable que c'est à un travailleur qu'elle est donnée et à celUi qui a été la cause que je me suis mis sociétaire, il était à cette époque mon camarade de labeur, c'est J'ami Chaplain, un modeste entre tous.

Je pense donc, mes chers amis, que vous approuverez mon choix en atten­dant de pouvoir faire mieux dans J'avenir.

Camarade Chaplain, je vous remets le ruban de votre distinction et vous remettrai le diplôme aussitôt reçu, »

La réunion s'est terminée en trinquant à la prospérité de la Société, qui en ce moment augmente de plus en plus. Nous ne manquerons pas de vous dire que nos deux camarades ont reçu les félicitations de la Direction.

Conférences sociales et littéraires

Au début de la présente année,

M. Lucien Cressonnois a pris contact avec le personnel des Usines Renault en donnant dans la salle de la rue du Point-du-Jour une série de conférences du plus haut intérêt d'ordre moral.

Ces conférences ont vivement inté­ressé le personnel de l'Usine qui a répondu chaque fois par de nombreu­ses présences, une très grande atten­tion et une attitude des plus respec­tueuses pendant toute la durée de chaque conférence.

Les 29 et 31 juillet dernier, M. Lucien Cressonnois a continué par une série de nouvelles conférences. Notamment: «La lecture et la science de la vie" et «Pasteur" de Sacha Guitry, en mars 1919; «Deux commentaires de l'œuvre de Georges Courteline", en avril de la même année; «La joie de vivre" de M. Marden.

Dans ce sujet traité avec une rare subtilité et un aimable optimisme par le délicat conférencier, nous y appre­nons que la droiture de caractère, la volonté au bien sont des sources de joie et de bonheur.

D'après ce que l'on a pu en juger, le personnel de l'Usine Renault a passé à chaque séance une demi-heure d'agréable et d'utile délassement.

Au commencement et à la fin de la conférence, L'ESTUDIANTINA de l'Usine Renault s'est fait entendre et a reçu, elle aussi, de nombreux et sonores applaudissements.

Excursion des groupes artistiques le 15 août à Saint-Germain

Les groupes artistiques des Usines Renault ont organisé le 15 août, une excursion tout à fait délicieuse par bateau à vapeur à Saint-Germain.

Favorisée par un temps superbe, cette excursion, disons-le tout de suite, a obtenu le plus franc succès et le plus joyeux entrain.

Trois bateaux loués à la Compagnie des Bateaux parisiens, ayant chacun leur buffet alimenté par les soins de la coopérative, prenaient leur départ vers huit heures au quai de Billancourt et arrivaient sans le moindre incident à Saint-Germain à midi.

A l'arrivée chacun organisa un déjeu­ner sur l'herbe à la fameuse terrasse, ce déjeuner fut suivi d'une sauterie champêtre où nos intrépides danseurs firent preuve d'un entrain et d'un cou­rage des plus méritoires, étant donné la température excessive.

A seize heures précises, la flottille appareillait aux accents joyeux d'une marche où l'Harmonie, les clairons et tambours se distinguèrent une fois de plus. Quatre heures après chacun était rendu à domicile sans le moindre incident.

Tout le monde connaît le charme pitto­resque des rives de la Seine. Par cette belle journée d'août, il n'était rien de plus agréable que cette promenade sur l'eau où la chaleur était tempérée par une brise bienfaisante que chacun goûtait avec joie.

La longueur du parcours fut agréable­ment atténuée par les flots d'harmonie que nos musiciens répandirent sans compter. Aussi sommes-nous persua­dés que cette journée laissera un sou­venir agréable à ceux qui furent assez heureux d'y participer.

La tâche réservée à l'Harmonie, aux tambours et clairons, était assez lourde; ils s'en sont acquittés à leur habilité coutumière. Qu'ils reçoivent ici les remerciements de tous, sans oublier leurs directeurs: MM. Carbonnel et Rogis.

Un billet de satisfaction est dû égaIe­ment aux Commissaires dont le travail, il est vrai, a été grandement facilité par la bonne volonté générale de tous les excursionnistes.

Un bravo à la Coopérative pour son concours dévoué et un remerciement tout particulier à M. Steux pour son aimable intervention qui a grandement facilité le travail des organisateurs. Enfin nos compliments aussi à M. Pavy auquel nous devons l'organisation de cette petite fête de famille.

La fête du 5 octobre

La séance artistique organisée par «L'Amicale des monteurs et graphi­queurs ", le 5 octobre, fut une véri­table manifestation triomphale de l'es­prit de solidarité et de mutualité.

Dès une heure, une foule nombreuse se pressait aux portes de la salle des fêtes, rue de Saint-Cloud, splendide­ment décorée pour la circonstance. A deux heures, plus de 4000 per­sonnes avaient pris place dans l'en­ceinte. L'entrée de M. Louis Renault, qui avait tenu par sa présence à sou­ligner l'intérêt qu'il porte aux œuvres mutualistes, fut saluée d'unanimes applaudissements par l'assistance qui, debout, écouta les premières mesures de l'ouverture par l'orchestre.

Les nombreux artistes qui se succè­dèrent sur la scène, charmèrent l'audi­toire, et recueillirent chacun leur large part de bravos. On goûta surtout, les fantaisies du siffleur Bergeret qui, en dehors de son talent spécial, sut pro­voquer des sentiments d'émotion vraie par un vibrant appel au travail et à l'union.

A l'entracte, M. Louis Renault, ayant à ses côtés MM. Hugé et Guillelmon, directeurs des Usines, reçut au Cercle des Chefs de Service, les Présidents et Membres des Comités des diffé­rents groupements qui avaient participé à l'organisation de la fête.

Dans une improvisation pleine d'émo­tion contenue, M. Louis Renault témoi­gna toute la joie qu'il ressentait en constatant les résultats de l'heureuse union qui régnait entre les nombreuses sociétés des Usines. Il encouragea vivement tout le monde à persévérer dans cette voie de concorde et termina par un appel au travail et à la produc­tion intense, qui seule, peut faire prospérer notre pauvre Patrie affaibl ie par cinq ans de guerre.

M. Steux, Président du Comité Central des Œuvres sociales, et M. Courcy, Vice-président, remercièrent en termes chaleureux M. Louis Renault du don généreux d'une deuxième somme de 100000 francs qu'il avait fait la veille au profit de l'ensemble des groupe­ments, pour être répartie au mieux des intérêts de chacun d'eux, pour l'achat de matériel complémentaire.

Une coupe d'excellent champagne fut sablée, et chacun reprit sa place dans la salle.

La deuxième partie du spectacle fut digne de la première, et la fête se termina par l'audition d'un émouvant poème, «Le petit char", de M. Julien Lacoste, président de « L'Amicale des monteurs et graphiqueurs" dit par Mlle Madeleine Roch, de la Comédie Française, dont les accents soule­vèrent d'enthousiastes bravos.

Bref, ce fut une belle et bonne journée,

dont chacun emporta un réconfortant

souvenir.

Une mention toute spéciale au buffet,

où d'excellentes consommations étaient

servies aux prix les plus modestes,

par les soins de la Coopérative des

Usines Renault.