07 - Les autobus "EXPRESS" de Paris

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Les autobus "EXPRESS" de Paris

le confort dans les transports en commun

Fig.!. -LtAl.lTOBCS ft EXPRESS» DE LA SOCIÉTÉ DES TRANSPORTS ES COMMUN DE LA RÉGION PARISIENNE. --Moteur à quatre cylindres 100 x 160, à soupapes latérales. -Embrayage à cône inverse, garni cuir. ­/)irectio1t à gauche à vis et pcrou,~-·-Boitt de vitesses à quatre vitesses avant et une marche arrière. -Axe arrière à attaque directe par pignon et couronne à denture spirale. -Frei"age sur les quatre roues, par servo-mécanisme indépendant. -Empattement: 4 m. 35. -Voie avant: l m. 89. -Voie arrière: l m. 67. -H auleur du Plancher au-dessus du sol: 950 ln itn• -Hauteur intérieure sous pla/Olld : 2 mètres . ...-Hauteur tolale du véhicule au-dessus du sol: 2 m. 95. --Poids total à vide: environ 4.850 kilos. ­Poids total el! charge: environ 6.650 kilos. -Longueur hors lout : 7 m, 20. -Largeur hors tout: 2. m.35·

Le problème de la circulation prend une importance chaque jour croissante; des mesures sérieuses sont enfin à l'étude et, nous l'espérons, de réalisation prochaine. Il nous semble intéressant de parler de l'effort que vient de tenter la

S.T.C.R.P. (Société des Transports en Commun de la Région Parisienne) pour accélérer la marche de ses voitures, par l'essai de véhicules rapides sur certaines lignes à gros trafic.

Autant, à notre avis, elle fut mal inspirée quand elle adopta l'autobus à six roues, -et nous aurons l'occasion d'en reparler -autant, l'adoption qu'elle vient de faire de nou­velles voitures rapides, souples, pourvues enfin de perfec­tionnements les plus modernes, semble heureuse.

Beaucoup de Parisiens ont déjà emprunté les voitures express de la ligne Passy-Bourse. Ils ont été frappés de la différence qui existe entre ces nouveaux véhicules et les lourds autobus à bandages pleins qu'ils empruntent depuis de longues années.

Les premières impressions ressenties sont le silence, la douceur de marche, l'absence d'odeur, bref le confort qui permet un rapprochement avec la limousine particulière, et l'on se rend compte qu'en somme il n'en faut pas plus pour flatter le bon public. Et on le voit accourir aux nouveaux véhicules «express» même s'il ne les mènent pas aussi près du but que les anciens.

Les nouvelles voitures de la S.T.C.R.P. se caractérisent d'abord par ce fait qu'elles ne nécessitent qu'un seul em­ployé, machiniste et receveur à la fois.

La plate-forme arrière est supprimée. L'aménagement inté­rieur ne comporte, qu'une seule baie d'accès (en service normal) disposée à l'avant et du côté droit.

Enfin, vingt-cinq places assises (il n'y a qu'une classe), se répartissent en deux rangées de banquettes à deux places, face à la route, disposées de part et d'autre d'une allée centrale; la banquette de fond comporte cinq places et seules les banquettes montées au-dessus des roues sont disposées dos à dos.

Une porte à coulisse ferme le compartiment à l'avant, tandis qu'une porte de secours, disposée au milieu du panneau arrière peut, en cas de sinistre, être utilisée par les voya­geurs. Il suffit pour cela de soulever le strapontin qu'elle supporte et de dégager un loquet.

Le machiniste, seul maître à bord, ferme, avant le départ, le portillon de la baie d'accès. Il accomplit cette manœuvre sans quitter son baquet. Il agit sur une manivelle située à portée de sa main gauche. Le relevage du marchepied par une habile conjugaison des leviers de commande s'effectue en même temps que la fermeture du portillon. Dans ces conditions, nul ne peut monter ou descendre de la voiture sans l'assentiment du machiniste, et bien des accidents sont ainsi évités.

La S.T.C.R.P. a poussé plus loin sa sollicitude et afin d'as­surer à ses voyageurs toute la sécurité désirable, elle a disposé au milieu de la plate-forme avant une pédale de secours peinte en rouge dont la manœuvre peut suppléer à la manœuvre confiée au machiniste, dans le cas où celui­ci serait frappé d'étourdissement à son poste. Une simple pression sur cette pédale déclenche un ressort et le portil­lon s'ouvre instantanément tandis que le marchepied s'abat.

Ces nouveaux châssis, au nombre de cinquante, construits par Renault et par la Scemia en quantités égales, sont munis de pneumatiques de section respectable: des 185 mm. Ils sont jumelés à l'arrière. Leur pression de gonflage est vérifiée quotidiennement.

p.

Omnia 3BSR

Fig. II. -VUE EN PLAN DE L'AUTOBUS Œ EXPRESS u. -A, volant. -B, baquet du conducteur·receveur. ­C, mécanisme de lN'maure du portillon d'accès p. -D, leviers. -E, enregistreur-totalisateur de voyageurs. -P" prwte ct coulisse. -P,. porte de secoU1'S.

A ce propos, nous osons espérer que la transformation des roues des antiques voitures sur bandages pleins sera main­tenant effectuée d'autant plus rapidement que les excellents résultats dus aux pneumatiques sur ces nouvelles voitures ne se sont pas fait attendre!

Les moteurs adoptés sur les châssis rapides ont également des caractéristiques tout à fait modernes. Par exemple, ils possèdent des pistons en aluminium, tournent à un régime relativement élevé et leurs reprises sont tout à fait franches.

Pour circuler à vive allure, et avec sécurité, -facteur im­portant s'il en est dans le problème des transports en com­mun -il a fallu munir ces autobus de freins très puissants. Ils possèdent donc le freinage sur les quatre roues com­mandé par un servo-mécanisme, assurant un freinage aussi énergique en marche avant qu'en marche arrière.

Enfin, comme dans une limousine moderne, l'éclairage du véhicule et le démarrage du moteur sont assurés électrique­ment par une génératrice-motrice.

Les temps comparés, sur le trajet Passy-Bourse, sont de 20 à 22 minutes pour les voitures express, contre 30 à 35 minutes pour les voitures normales.

Les seuls points d'arrêt des « express» sont, dans les deux sens: avenue Henri-Martin, place Victor-Hugo, place de la Madeleine, place de l'Opéra.

La S.T.C.R.P. n'a pas réservé uniquement ces nouveaux châssis à la ligne d'essai urbaine Passy-Bourse; elle en a fait carrosser un certain nombre en vastes autocars, qui ont déjà pu faire apprécier aux Parisiens le charme des envi­rons immédiats de la capitale..

A. p,

(Extrait de OMNIA -Janvier 1929).