07 - Une monnaie Renault pendant la guerre de 14-18
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UNE MONNAIE "RENAULT" PENDANT LA GUERRE DE 1914-1918
Dès août 1914, pour pallier la disette de monnaie divisionnaire due à la thésaurisation des espèces d'argent, des Chambres de Commerce furent amenées à créer des émissions de ({ bons de monnaie}) (en papier) avec l'autorisation officieuse des services financiers de l'État, selon accords des ministres du Commerce et des Finances.
A partir de 1916, la petite monnaie de bronze se raréfiant aussi, nombre de commerçants firent accepter à leur clientèle des tickets ou jetons à leur nom au lieu des ({ petits et gros sous» introuvables, mais ces ({ monnaies de nécessité» n'étaient acceptées que de gré à gré et ne jouissaient d'aucun statut légal, ni même officieux, de circulation.
Le petit et le moyen commerce fit surtout imprimer pour sa commodité des cartons avec valeur indiquée, qui servaient en même temps de petite publicité à l'émetteur; il y eut bientôt les frais d'impression de ces tickets à une quote-part et pouvoir proposer aux usagers forcés de ces ({ monnaies de nécessité», une garantie collective de remboursement ultérieur en monnaie légale. Le gros commerce fit aussi frapper des ({ jetons métalliques» à valeur marquée (en France, principalement en aluminium, métal qui n'était pas encore utilisé pour la frappe des monnaies normales), qui entrèrent peu à peu dans la circulation locale ou régionale, selon l'importance et le crédit reconnu à l'émetteur... et l'acuité de la disette des ({ sous ».
Dès le début de la crise, il y eut aussi des ({ sociétés de transport en çommun » particulièrement gênées qui firent faire à leur nom des jetons
monnaie métalliques, ou des «ticketsmonnaie)} de forme différente de leurs «billets de transport)} délivrés aux usagers.
Le manque de monnaie légale persistant, le petit commerce avoisinant de grands ensembles industriels dut accepter, faute de mieux, des jetons de coopératives ou de cantines qui étaient sortis de l'usage restreint auquel ils étaient destinés. Puis les sociétés industrielles elles-mêmes gênées dans leurs règlements de salaires, firent aussi faire des jetons ou tickets qu'elles mirent en circulation après accord avec les commerçants locaux, qu'elles assuraient de leur garantie pour le remboursement par quantités en espèces légales de cette «petite monnaie)} qu'ils étaient bien forcés d'émettre à défaut de la monnaie normale introuvable.
D'après renseignements qui me furent donnés il y a une quarantaine d'années par un camarade ingénieur chimiste qui travaillait alors «chez Renault)}, les premiers de ces jetons furent frappés dès 1916, avec l'accord de la direction, pour la « Coopérative des Usines)} qui manquait de petite monnaie; ils furent bien acceptés par le personnel utilisant la coopérative, et peu à peu, faute de mieux, par les commerçants des alentours.
Ce fut probablement au début de 1917 que, sur demande de ses services de caisse gênés par la disette des sous pour les appoints de salaires, la Direction des Usines Renault fit frapper et mit en circulation les «jetons à la voiturette)}: ils furent vite acceptés par tous les commerçants dans toute l'agglomération de Boulogne-Billancourt et même par les receveurs des «tramways)}, mais ni par les P.T.T., ni par les caisses officielles.
Raymond HABREKORN
Vice-Président de la Société Française
de Numismatique
AVERS ET REVERS, valeur en chiffres au centre
A -Légende circulaire: "Société Coopérative des Usines Renault" R -Légende circulaire: "Valable seulement dans notre Société" 5 c -Module 26 mm (aluminium) 10 c -Module 30 mm (aluminium)
AVERS, au centre, voiturette de face; en bas "RENAULT"
REVERS, légende circulaire: "Valable seulement dans nos usines"
5 c module 26 mm (aluminium) 10 c module 30 mm (aluminium) 25 c -module 20 mm (laiton)
50 c -module 23,5 mm (laiton)
5 C EXISTE [N 3 VARIÉTÉS:
A Chapeaux de roues bien apparents
R Légende ponctuée par deux petites fleurettes à 5 pétales
A Chapeaux de roues indiqués par un petit trait
R Légende ponctuée par deux petites croix
Appariage R avec A
10 c se rencontre perforé d'une étoile à 6 pointes 25 c et 50 c se rencontrent surfrappés d'une lettre "P"
(Collection R. Habrekorn -Reproduction Alain Bétry -Labo. Editions Tallandier)
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