10 - Le saviez-vous ?

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Le saviez-vous ?

Quelques conseils

N'oubliez pas de faire signe en étendant le bras

lorsque vous déboîtez à gauche;

lorsque vous allez ralentir;

lorsque vous virez;

lorsque vous arrêtez;

lorsque vous démarrez;

lorsque vous allez dépasser une autre voiture;

lorsque vous vous laissez dépasser.

Ayez soin de faire signe avant de commencer le mouvement. Celui-ci amorcé, il serait trop tard.

Si votre voiture est munie d'un indicateur d'arrêt et de chan­gement de direction, manœuvrez-le, mais étendez quand même le bras. Deux sûretés valent mieux qu'une.

« La Vie Automobile» du 25/9/1930

Une aventure

Après chaque bombardement, le service auquel j'appartenais devait établir un relevé des points de chute des bombes et un état des machines, matériels et bâtiments endommagés. Pour ma part, je devais repérer et noter les points d'im­pacts à l'extérieur de l'usine. Tâche délicate, car il ne fallait pas attirer l'attention des occupants, particulièrement nombreux dans les zones sinistrées; et il ne fallait rien oublier : ici une bombe non éclatée, là une, deux bombes, etc.

Ce travail terminé, je portais les documents chez Labophot, rue Doudeauville à Paris, où M. Labasque en tirait des microfilms. Tout cela se faisait évidemment dans le plus grand secret et à l'insu des Allemands. Or, une de ces visites a bien failli mal tourner pour moi. En effet, un jour que je quittais Labophot où j'avais laissé à M. Labasque, une série de ces documents, des membres de la gestapo font irruption dans son bureau, voient les plans qu'il n'a pas eu le temps de faire disparaître et l'interrogent « gentiment" comme ils savaient le faire. M. Labasque est très embar­rassé et finit par dire que ces documents viennent de lui être remis par un employé de l'usine Renault, récemment bombardée. Puis, sur leur insistance, donne mon nom. Aussitôt, ces messieurs se saisissent des plans et se pré­cipitent à l'usine.

Heureusement, M. Labasque se reprend vite, il téléphone chez Jean-Louis Renault et l'informe de la situation. Je viens juste de rentrer à mon bureau. M. Pommier m'aide à ramas­ser tous les plans compromettants, y compris les brouillons, car nous en aurons sans doute besoin pour reconstituer les documents saisis par les Allemands. Et je disparais de l'usine avec mon précieux paquet, laissant à M. Pommier et à la Direction le soin de régler au mieux mon sort avec les autorités allemandes de l'usine et la gestapo qui va arriver.

Je reste donc quelques jours isolé « à la campagne ". Plus tard, je réintégrais mon bureau sans être autrement inquiété. Mais j'avais eu chaud!

André DHAUSSY

L'automobile et la chasse

J'ignore si cet entrefilet fera énormément plaisir à MM. Renault Frères et, quoi qu'il puisse s'en suivre, je n'hésiterai pas à dire leurs quatre vérités aux constructeurs de Billancourt.

Vous savez tous, chasseurs, lecteurs de «l'Auto» que le gibier se fait de plus en plus rare dans nos grandes plaines dorées de la vieille France, et que les perdreaux qui y vivent de nos jours ont des astuces à décourager les meil­leurs hammerless.

La raison, vous la connaissez tous, c'est le braconnage, le braconnage avec une rubrique, avec concours et prix, à laquelle nous n'avons pas encore songé, ce qui ne serait peut-être pas si bête pour connaître les trucs.

La nuit, tous phares et lanternes éclipsés, des automobiles s'en vont par les routes, traversant les contrées giboyeuses, les chasses gardées; quatre hommes en descendent, qui déroulent dans les chaumes un long filet -le panneau -le drap des morts. Le panneau fatal est traîné, puis baissé, et des centaines d'oiseaux sont pris dans les mailles.

On n'a rien vu, rien entendu, l'automobile ne fume pas, ne fait aucun bruit. Nos bracos regagnent les Halles Centrales et tout est· dit.

Ces crimes ne se commettent pas sans complicité. Les complices? Ce sont MM. Renault Frères. Parfaitement. Oui, complices par la marche silencieuse de leurs véhicules. J'ai vu, de mes yeux vu, deux panneautages en Beauce, en autos, c'étaient des Renault. Les gardes, au reste, les connaissent bien et lorsqu'ils voient aux veilles d'ouverture des Renault circuler dans la contrée, ils veillent.

Oui, Louis et Fernand Renault, à votre insu, vous aidez au braconnage avec vos ... sales automobiles qui ne font pas de bruit.

L.-B. FANOR ( « L'Auto » du 8 septembre 1907)