10 - On nous écrit

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On nous ecrit.. .---------­

Pierre DEVERGNE : Je désire vous dire à quel point je m'intéresse à votre entreprise et vous encourager à la poursuivre.

C'est toujours développer l'huma­nisme que d'étudier toute activité humaine avec le recul du temps. Vos recherches concernant l'histoire de Renault montrent qu'il est possible de mettre en lumière, d'amener au jour de multiples traits intéressants qui peuvent caractériser ou rendre plus vivante telle époque de l'histoire de cette grande entreprise. Elles n'inté­ressent pas que le personnel de Renault comme j'ai pu en juger, mais aussi beaucoup d'autres personnes qui n'ont eu que peu de contacts avec ce milieu ouvrier.

Recevez toutes mes félicitations pour le travail considérable que vous avez déjà accompli. Je suis personnellement très vivement intéressé par vos tra­vaux. j'ose même espérer que dans quelques années vous pourrez mettre en vente un volume groupant déjà un certain nombre d'exemplaires de la revue afin que nous puissions l'offrir à nos amis et connaissances.

Henri MARCHAL : Je note que vous recherchez des renseignements ou sou­venirs en général concernant les pre­miers temps de l'existence de l'atelier des frères Renault.

Il ne doit plus y avoir de survivants de cette époque héroïque mais il y en a encore certainement de ceux qui, avant 1914, connaissaient bien ce petit atelier. Pour ma part c'est bien souvent que j'y suis allé en 1912-1913 pour fouiller dans les trésors de ferraille qu'il contenait afin d'y trouver de quoi faire des petits ou même gros outillage que n'aurait pas voulu le sacro-saint bureau d'outillages.

J'ai été sous les ordres de de Ram et de Janin, chronométreur des ateliers nO 3 Cheylus et Hartling, puis ensuite à l'usinage des cylindres chez Boulicault.

J'ai eu des démêlés homériques avec le tout puissant service de vérifica­tion. Je pourrais si vous le désirez vous conter ces histoires qui amuse­raient bien nos ingénieurs et techni­ciens d'aujourd'hui.

J'ai gardé de mon passage chez Renault le meilleur souvenir, c'était déjà une très grosse affaire mais dans laquelle nous nous sentions tous libres comme l'air tout en travaillant comme des bêtes de 60 à 65 heures par semaine.

Mme R. FILLON : Au moment de l'accident de Marcel Renault j'avais 13 ans, mais je me souviens très bien de l'arrivée de Marcel Renault dans la ferme de mon oncle M. Eugène Foucher.

Il a été transporté dans la salle à manger où on avait installé à la hâte un lit de repos. Il est donc resté deux jours dans le coma. Les soins qu'on pouvait lui donner ont été prodigués par ma mère et la servante de mon oncle.

Il y a eu à ce moment-là des allées et venues continuelles. Des amis de Marcel Renault, ses frères, sa mère qui est restée deux ou trois jours à Bourg-de-Vay. Dans une autre cham­bre il y avait aussi son chauffeur qui n'était que blessé que légèrement et qui a été transporté à Paris pres­qu'aussitôt.

A NOS LECTEURS : Afin de répondre à un certain nombre de souhaits formulés par des lecteurs nous avons

procédé à une réédition du premier numéro de notre revue.

Nous sommes donc en mesure d'adresser aux personnes qui en feront la demande ce premier numéro (et les sui­

vants éventuellement) pour le prix de 5 francs -courrier usine -ou 6 francs -adresse personnelle.