05 - Peintres et artistes de la belle boucle (2)

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Peintres et artistes de la belle boucle (2)

DEROY (Isidore-Laurent)

Né et mort à Paris, 14 avril 1797 -25 novembre 1886.

Peintre et lithographe.

Connu surtout par Les rives de la Seine (61), avec 37 lithographies de C. Motte, publiées en 1831. La planche 25, non titrée, représente la vallée de la Seine, avec l'île Seguin toute boisée et le pont de Sèvres. La vue est prise, une fois encore, du chemin qui descend de Bellevue au Bas-Meudon. Excellente fac­ture'-où, de nouveau, nous admirons le panorama d'il y a un siècle...

Les rives de la Seine en 1831 publiées par I.-L. Deroy. Lithographie de C. Motte.

DESBROSSES (Jean-Alfred)

Né et mort à Paris, 28 mai 1835 . 7 mars 1906.

Peintre paysagiste et graveur.

Débute au Salon en 1861 avec des scènes champêtres et, à partir de 1868, se consacre au paysage, plus particulièrement à la montagne. Mais les rivières l'attirent aussi: Coteau au bord de l'Oise (vente du 17 juin 1942) ou La Seine près d'Epône en sont des exemples. JI existe une eau-forte de cet artiste, intitu­lée : Soleil couchant au Bas-Meudon, 1863, Veuve A. Cadart, édit. ; ce docu­ment est conservé au musée de Meudon, après avoir été exposé en 1936.

(2)

DEVELLY (Jean-Charles)

Né et mort à Sèvres, 1" octobre 1783 -28 décembre 1862.

Peintre sur porcelaine.

Né à Sèvres (6, rue des Caves), marié à Marie-Agathe Perrigot dont il eut une fille, Develly entre à la Manufacture de Sèvres en septembre 1813 ; il y demeure jusqu'au 1" mai 1848. Son œuvre y sera importante, mais aucun détail précis ne permet de suivre sa formation artistique. Néanmoins, nous connaissons ses travaux personnels: peintures, gouaches, lithographies de pay­sages, scènes de genre, ornements, etc. Sa facture" est très abondante, soi­gnée, toujours vivante, souvent enjouée, pleine de vivacité, aimable et jeune ", écrira Mlle Brunet, qui consacra sa thèse de 1947 à cet artiste (62).

JI nous suffira de citer quelques titres de l'œuvre de Develly :

Napoléon 1" recevant une Pétition au Pied de la Lanterne de Démosthène:

projet d'assiette (63) ;

La fête patronale de Saint-Cloud, série de dessins, 1820 (64)

Lanterne de Démosthène dans le Parc de Saint-Cloud, lithographié par

C. Constans, motif souvent reproduit en carte postale sous la date de 1820 ;

Lanterne de Diogène, Parc de Saint-Cloud, dessin se trouvant au musée de

Sceaux;

Fabrication du blanc d'Espagne au Bas-Meudon, peinture sur carton (65)

Carrière du Mail au parc de Saint-Cloud, lithographié par C. Constans: ce

dernier travailla également à Sèvres, de 1803 à 1840 (66) ;

Atelier de soufflage de la verrerie du Bas-Meudon, ayant servi de modèle

pour un fond d'assiette du " Service de l'Industrie française" en 1840. La

peinture sur carton appartenait en 1937 à Mlles F. et D. Casadavant (67) ;

le musée de céramique de Sèvres ne conserve qu'un seul exemplaire de cette

assiette.

(61) Bibl. nat.. folio Z Le Senne 496.

(62) Positions de thèses, 1947, p. 137·140. Cf aussi ATt et industTie, mars 1928, p. 31·32 : Bull. de l'Institut Napoléon, nO 31, avril 1949, p. 2·3 ; Les grands seruices de Sèvres,

catalogue, mai-juillet 1951, p. 50 et suivantes.

(63) Musée de Sceaux: Poisson (G.). Évocation du grand Pans: la banlieue Sud, 1956,

p.649.

(64)

., L'évolution de Saint·Cloud du Moyen Âge à nos jours ", exposition, juin 1955, et Amis de Saint· Cloud, nO 3, p. 3 et 7.

(65)

Exposition de 1937. nO 131.

(66)

Bibl. nat.. estampes: agence Giraudon, LAC 109498.

(67)

Exposition de 1937. nO 110.

Develly a aussi traité un guéridon, avec tout autour une série de vues de la

région de Sèvres et, au centre, un paysage de l'île Seguin; la bibliothèque de la

Manufacture en conserve le dessin (68).

Mlle Brunet signale par ailleurs un pot à sucre d'un déjeuner à Vues des envi·

rons de Paris, peint en 1814 (69).

Et, au hasard de catalogues de ventes, nous trouvons, en 1898, Lafête de Saint·

Cloud, dessin à la sépia et au crayon blanc (42 X 31 cm), ou, le 23 mai 1929, Le

marchand de gaufres du parc de Saint-Cloud. Enfin, le musée municipal de

Sèvres conservait Curée d'un daim tué dans les vignes, près du parc de Saint­

Cloud, dessin au lavis (12X 13 cm), fait à la Fontaine d'Amour, à Sèvres, le

21 décembre 1816.

Cf aussi MORIOT.

DEVICQUE (Julien-Hippolyte)

Né à Paris, en 1821.

Peintre et lithographe.

Élève de François Dubois, il expose au Salon, de 1859 à 1866. Nous avons une superbe lithographie, Nouvelle manufacture nationale de porcelaine de Sèvres en 1869, vue générale à vol d'oiseau, où l'on voit aussi le parc de Saint-Cloud, avec le pavillon de Breteuil et la Lanterne. Dans un encadré plus petit, l'auteur a dessiné les bâtiments de l'ancienne manufacture, au-dessus de la grande route de Versailles. La litho elle-même a été faite chez Lemercier et Cie.

DIAZ DE LA PENA (Narcisse-Virgile)

Bordeaux, 20 août 1807 . Menton, 18 novembre 1876.

Paysagiste et peintre de genre.

Pauvre Diaz, dont le père meurt lorsqu'il a trois ans, et qui perd ensuite sa mère, â l'âge de dix ans 1L'enfant est alors recueilli par un pasteur qui habite à Bellevue. Le fils du bourgeois de Salamanque, avec son ardente sensibilité espagnole, va chercher l'asile le plus riche de suggestions et de révélations enchanteresses .-la forèt 1 .. Quelles durent être ces randonnées continuelles dans les bois de Fleury, de Meudon, de Sèvres ou de Saint·Cloud ", écrit Béné­zit. Toute la joie de l'orphelin est dans les taches de soleil qui percent les feuil­lages, dans l'enchantement des clairières, dans les troncs des arbres séculaires. Hélas 1sur les hauteurs de Meudon, l'enfant s'endort sur l'herbe, la vipère le mord et la jambe droite doit être amputée... A·t-il peint notre région 1 Malgré nos recherches, nous n'avons rien trouvé. En réalité, c'est Fontainebleau et le bas Bréau qui vont l'attirer, tout comme Théodore Rousseau... Pourtant, son souvenir est resté longtemps chez nous .-la mare Diaz, jadis située près de la route royale, entre la Patte-d'Oie et le Clos· aux-Bœufs, était fréquentée par le jeune Diaz. Le peintre Ambroise en a fait une jolie aquarelle (70).

DOL... (A.).

Cet artiste (peut-être une femme 1) a fait au moins deux charmantes aquarelles .­

Saint-Cloud, vue du pont de Sèvres, où l'on voit notamment l'île de Monsieur

et un train â vapeur; sur la Seine, une barque, le bateau-mouche et deux péni­

ches amarrées sur la rive de Boulogne. Le Bas-Meudon, funiculaire, est égale­

ment un gracieux tableau des environs de 1900, où l'île Seguin est esquissée sur

la droite, le paysage étant pris vers Sèvres.

Nous n'avons pu identifier l'auteur qui signe .-" A. DOL. .. ". Peut-être est-ce

Mme L.-A. Dol-Panseron, sociétaire des Artistes français en 19011 Un Antoine

Dolbeau pourrait aussi être l'auteur de ces vues, qui ont fait l'objet de repro­

ductions en cartes postales.

DONZEL (Jules-Pierre)

Né à Paris, le 13 décembre 1832. Peintre, dessinateur et aquarelliste.

Élève de Binet et L. Pellenc. Au Salon, il envoya des aquarelles et des émaux, de 1859 â 1882. Un album de dessins, de 1845 (il n'avait alors que treize ans), montre déjâ un acquis exceptionnel. Il épousa Maria Donze!-Trochon, dont il eut trois enfants (Eugénie, Jules et Georges).

J.·P. Donzel créa un atelier dès 1859, " pour Dames et Demoiselles ", où l'on enseignait la porcelaine, l'émail, la faïence, l'éventail, l'ivoire et l'aquarelle, ainsi que le dessin et la peinture. Mais siJ.-P. Donze! travaillait" en ate!ier ", il ne refusait pas le plein air, " sur le motif" .-environs de Paris, Fontaine­bleau, buttes Chaumont, etc. C'est alors l'époque des pochades, des esquisses. Le peintre fit plusieurs études sur l'Île Seguin, couverte de saules, tant le petit bras que le côté de Boulogne. L'une d'elle représente encore Le bateau-lavoir de Sèvres, d'une grande délicatesse de tons et d'une belle harmonie, où l'eau pure argentée reflète la lumière.

À quelques centaines de mètres de l'île, une autre petite étude, à Boulogne, montre sa fille Eugénie, en 1884, assise au milieu des champs, près du pont de Sèvres, devant la Route menant de Paris à Versaûles .-celle-ci, plantée d'arbres, est â l'endroit exact où se trouve actuellement l'entrée du métro.

L'été, attiré par la forêt, J.-P. Donzel remontait le Pavé des Gardes, depuis le

ponton du Bas-Meudon, pour gagner Villebon, Villacoublay et la Ferme de la

Grange à Dame Rose, souvent peinte. D'autres artistes -Sabourin, Pellenc ­faisaient aussi la randonnée, jusqu'à Chaville ou Garches. À la fin du siècle, les Donze! vinrent habiter Asnières, mais notre région les

attirait encore .-promenades le long des grands arbres des bords de Seine, canotiers du fleuve" en caleçons" (ô scandale 1), femmes à bicyclette sur les rives, " en culottes bouffantes" (nouveaux scandales 1). Telle est la vie briève­ment esquissée -mais tous ces détails nous ont été fournis par sa petite-fille ­d'une famille qui habitera aussi villa Clémentine, rue des Prés-Verdy, à Sèvres, montrant ainsi son attachement aux lieux que nous aimons (71).

Roseaux et saules de l'île Seguin. Peinture à l'huile, faite en 1868, par Jules-Pierre

Donze!, grand-père de Mme Mariette Portet. (Photographe Gérard Hutin. Compiègne). Le peintre Donzel a fait des études du Pavé des Gardes, de la ferme de la Grange­Dame-Rose (Vélizy), des étangs de Ville d'Avray et de Saint-Cucufa. Il a peint sa fille,

assise dans les champs, en 1884, à Billancourt, " près de la route menant de Paris à Versailles", à l'endroit précis où se trouve de nos jours l'entrée du métro.

(68) Cité par le docteur Bezançon.

(69) Brunet (Marcelle), " Assiettes du musée de Sèvres à vue de la manufacture royale de

porcelaine au XIX' siècle ", dans Cahiers de la Céramique, nO 27. 1962, p. 226.

(70)

Exposition de 1936, nO 414.

(71)

CI Portet (Mariette), petite-fille de J.-P. Donzel. L'atelier Donzel, 1979, ronéotypé.

DRULIN (Antoine)

Né et mort à Compiègne, 29 juillet 1802 -mars 1869.

Peintre, dessinateur et lithographe.

Élève de Renoux. Il figure au Salon de Paris, de 1831 à 1845. Le musée de Sceaux conserve de cet artiste une belle Vue prise de la terrasse de Bellevue, vers 1850. L'île Seguin y apparaît toujours aussi boisée (72).

DUBOIS (Charles)

Pont de Sèvres." maison au Parlementaire, est une peinture de Ch. Dubois, où l'on voit l'arche du pont coupée, lors du siège de Paris en 1870. Elle a été repro­duite dans un ouvrage du même auteur (73).

Le brigadier Ch. Dubois, artiste peintre d'une certaine valeur, homme d'esprit et homme de cœur, s'était engagé dans l'artillerie de la garde mobile de la Seine, en 1870. Ses souvenirs ont une forme agréable et humoristique et con­cernent la vie militaire aux remparts de Paris, sur les fortifications et bastions d'Auteuil ou du Point-du-Jour.

Un dessin de Ch. Dubois montre l'auteur, couché à plat ventre dans les roseaux le long de la berge de Boulogne, face au parc de Saint-Cloud. La scène se passe en hiver, lors du siège de Paris, et Dubois tente d'apercevoir ou d'entendre les travaux que font les Prussiens du côté de Breteuil. La glace, hélas! lui fond sous le ventre et il intitule son motif : Je marine dans un sorbet! (74).

À signaler un Charles-Édouard Dubois, paysagiste, né au Locle (Suisse), le 19 octobre 1847, mort à Menton, le 6 mars 1885, dont le musée de Neuchâtel

conserve des œuvres.

DUCARME, lithographe cf NOËL et POULLE"F (A.).

Le pont de Sèvres et la courbe de la Seine vers 1830,

Peinture de Drulin.

(Musée Carnavalet)

DUFRÉNOY (Georges-Léon)

Thiais, 20 juin 1870 -1942.

Peintre.

Artiste marqué par l'impressionnisme de Manet, auquel il restera fidêle toute sa vie, pratiquant cette technique en larges touches. Dans une vente du 3 juin 1927, La Seine à Saint-Cloud a fait 3 000 F. En 1948, le musée Galliera a orga­nisé une exposition rétrospective sur Dufrénoy.

DUMONTIER

" Une gravure de Dumontier montre la pointe ouest de l'île (Seguin), avec deux maisons, peut-être abandonnées, environnées d'arbres", écrit M. Georges Poisson, conservateur du musée de Sceaux (75). Cette gravure, qui date de la première partie du XIX' siêcle, se trouve à Sceaux et au musée de Boulogne­Billancourt. Quant à son auteur, nous ignorons tout de sa biographie.

DUNOUY (Alexandre-Hyacinthe)

Paris, 1757 -1841.

Peintre de paysages et graveur.

Il étudia sous la direction de Briand et obtint des médailles en 1819 et 1827. Exposa au Salon, de 1791 à 1853, des vues, des études et un grand nombre de paysages. Dunouy grava â l'eau-forte environ trente paysages, d'après ses des­sins et ses peintures. Il faisait partie d'une équipe chargée par Louis XVIII d'étudier des projets de décors pour plusieurs châteaux, dont celui de Fontainebleau.

DUFOUR (F,) (72) Le tableau est reproduit dans l'Illustration, 5 octobre 1935, et dans Bull. d'informa· tian de la R.N.U.R., nO 55, septembre 1951.

(73) Dubois (Ch.), Notes sur ln campagne de 1870·1871, t. l, hors· texte, p. 98. Analyse

L'exposition de Meudon, en 1936, montrait un Bord de Seine." le Bas-Meudon,

dans Bull. Soc. histor. d'Auteuil et de Passy, 1911, p. 121·126.

peinture d'un F. Dufour. Nous ne savons s'il s'agit de Camille-Émile Dufour,

(74) Idem, t. II, p. 74·75. né à Paris le 8 février 1841, peintre de paysages, qui a fait des Bords de Seine à

(75) Dans La curieuse histoire de l'île Seguin. Tirage à part du Bull. Soc. Amis de Auteuil et à La Roche-Guyon, ainsi que des Bords de l'Eure. Meudon, nOs 126-127, 1972.

S~int-Cloud et la Seine vus de la hauteur de Brimborion, à Sèvres. Peinture d'Al.-H. Dunouy (extrait). Musée de Sceaux. Photographie Giraudon.

Carnavalet garde de cet artiste une Vue de Montmorency, Stockholm possède une Entrée du Bois de Boulogne. Enfin, le musée de Sceaux montre Saint· Cloud et la Seine, vus de la hauteur de Brimborion, à Sèvres, 65 X 46,5 cm. Document intéressant: la vue plonge directement sur l'entrée de Sèvres et l'on aperçoit la grille du parc et les deux pavillons aujourd'hui détruits. Des che· vaux paissent en liberté sur la butte de Brimborion. Au milieu des arbres de Saint·Cloud, le pavillon de Breteuil apparaît distinctement avec, au loin, le château. Au fond, le pont de Saint-Cloud, la rive de Boulogne, enfin le mont Valérien.

DUNOYER DE SEGONZAC (André)

Boussy-Saint-Antoine, 1884 -1974. Peintre, dessinateur et aquarelliste.

Dessinateur prestigieux, cet artiste contemporain affectionne le trait de plume, fin et délié, souple et choisi; aquarelliste, il ne craint pas les grands formats et a produit, grâce à cette technique, des rapports de tons transparents et d'une exquise délicatesse. Peintre, on a dit, avec raison, que" sa palette a les riches­ses de l'humus où se trouvent en puissance toutes les couleurs" ; graveur, il a pratiqué l'eau-forte avec assiduité et, aussi bien que dans ses dessins, y dit beaucoup en peu de termes.

Chaville, Ville-d'Avray ont attiré Dunoyer de Segonzac. Nous connaissons deux eaux-fortes sur Le Bas-Meudon: inondations, 1936 (76). L'auteur a offert, en 1965, au château de Sceaux, un choix de ses aquarelles, dessins, gravures.

Récemment, le 30 janvier 1981, nous avons vu passer en vente, à Paris, La Seine vue des collines de Saint-Cloud, aquarelle, 57 X 76 cm, adjugée 21 000 F (77).

DUPARC, graveur cf MICHALLON.

DUPRÉ (Jules), Nantes, 5 avril 1811 -L'Isle-Adam, 6 octobre 1889.

DUPRÉ (Léon-Victor), Limoges, 18 juin 1816 -Paris, 1879.

Peintre.

On a écrit que les deux frères Dupré vinrent dans l'île Seguin faire leurs pre­mières armes avec Paul Huet (78). Nous n'avons pas malheureusement une œuvre des deux frères relative à notre région. Le premier, Jules, vint à Paris, alors que l'École de 1830 était en plein renouvellement; le peintre se lia d'ami­tié avec Troyon, Daubigny, Th. Rousseau, P. Huet. Peintre du fantastique et du drame, J. Dupré est aussi peintre du soleil couchant. Au Salon de 1833, il présente Vue prise aux environs de Paris. En 1903, une de ses œuvres, CréPus­cule sur la Seine, atteint 3 200 dollars.

Quant à Léon-Victor, lui aussi peignit des bords de rivière, sous des ciels ora­geux. Là encore, aucune de ses toiles connues n'a été consacrée à l'île Seguin.

ECKERSBERG (Christoffer-Wilhelm)

Sundevel (Slesvig), 2 janvier 1783 -Copenhague. 22 juillet 1853. Peintre (École danoise).

D'une interprétation sobre sans être sèche, ce pinceau semble parfois dessiner d'une façon un peu pointue, mais on doit apprécier le mérite de ses excellentes œuvres. D'abord élève à l'Académie de Copenhague, il passa trois ans à Paris dans l'atelier de L. David. de 1811 à 1813. Un auteur écrit: " Pendant son séjour parisien dans l'atelier de David, il n'avait peint que des nus". Ce qui n'est pas tout à fait exact. car l'on sait que, lors de sa dernière année, il peignit, en 1813, Vue du château de Meudon avec les alentours.

Ce tableau est propriété de la Galerie royale de Copenhague et nous en con­naissons une reproduction (79) : à gauche, l'ancien bastillon des Capucins et, au premier plan, différents personnages qui devisent ou jouent. Dans le fond, notre admirable vallée de la Seine, avec le pont de Sèvres et l'île Seguin; au loin, la colline du mont Valérien.

EDWARDS (J.-C.) : cf BATTY (Robert).

ENGELMANN

Dans cette étude, nous retrouverons souvent ce nom. Il s'agit de Godefroy Engelmann, premier du nom, né et mort à Mulhouse (17 août 1788 -25 avril 1839), dessinateur et peintre de miniatures.

C'est l'un des introducteurs de la lithographie en France; il lui apporta des perfectionnements en améliorant les encres, les crayons et différents procédés. Il est l'inventeur du cadre à repérer. Au Salon, il obtint une médaille de deuxième classe; il fut l'élève de Regnault. On doit à Engelmann (ainsi qu'à son fils) plusieurs manuels (80). La Bibliothèque nationale conserve également de lui un Album lithograPhique dessiné par les Peintres de Sèvres, 1820, de la Lithographie de G. Engelmann, rue Louis-le-Grand, nO 27, à Paris (81). Quant à son fils, né en 1814, mort en 1897, il se prénomme également

Godefroy.

FÉRAT

Le Monde illustré, nO 724, samedi 25 février 1871, p. 120, reproduit un dessin de Férat sur Aspect du pont de Sèvres depuis la signature de l'armistice. Le document est intéressant et confirme toutes les relations connues sur cet épi­sode qui suivit la fin du siège de Paris. Une foule nombreuse traverse le pont, sur une passerelle de bois, tandis qu'une foule aussi nombreuse stationne sur la rive de Billancourt, achetant du ravitaillement. Huit barques traversent le fleuve. La gravure a été faite par Daudenarde.

Si l'on se fie à la signature du dessinateur, il semble que ce soit celle du peintre Jules Férat, né à Ham le 27 novembre 1829 et qui exposa au Salon, de 1857 à 1871.

(76) Exposition de 1937, nO 274.

(77)

Schurr (G,), Le Guidargus de la peinture, 1982.

(78)

Poisson (Georges), La curieuse histoire ... , op. cit.

(79)

Bull. Soc. Amis de Meudon, nO 33, mars 1939, p. 227.

(80)

Manuel du dessznateur lithograPhe, 3 édit. (1822, 1824 et 1830) ; Album chromoli­thograPhique, Mulhouse, 1837 ; Traité théorique et pratique de la lithographie, Mulhouse, 1839,

(81) Bibl. nat., estampes, Ad 74, pet. fol.

FEUILLET

Le musée de Sceaux possède une assiette en porcelaine de Paris, représentant le vieux pont de bois de Sèvres et, au-dessus, le château de Bellevue. Motif inté­ressant, quoique les perspectives semblent erronées, à moins que ce fond d'assiette ait été fait â l'envers (82). Quant à l'auteur, un sieur Feuillet, nous n'avons aucun renseignement sur lui.

FINDEN (Edward Francis) : cf BATTY (Robert).

FLEURY (François-Antoine-Léon)

Paris, 18 décembre 1804 -octobre 1858.

Peintre.

C'est encore â Sceaux qu'on trouve un tableau de cet artiste, exécuté en 1837, intitulé Saint-Cloud et la lanterne de Démosthène. Le paysage est pris des hau­teurs du parc, entre le pavillon de Breteuil (qu'on ne voit pas) et la Lanterne, avec vue sur la Seine et le pont de Saint-Cloud. Au premier plan, sur le terrain dénudé dominant les environs, un homme assis, le bras tenant la tête, près de sa brouette et de sa pioche, semble se reposer d'une grosse chaleur. Lâ encore, document précieux, montrant notre région en cette première moitié du XIX' siècle.

FLORIAN, graveurs cf LEPÈRE (Auguste-Louis), note 132.

FORTIER

Photographe.

Les photographies du milieu du XIX' siècle sont assez rares pour être mention­nées ici. Celle d'un nommé Fortier, datée de 1853, concerne L'île Seguin. On n'aperçoit celle-ci qu'en partie et c'est surtout la rive gauche du Bas-Meudon qui apparaît avec sa large courbe jusqu'à la première arche du pont de Sèvres. La photo a été publiée en 1962 (83).

FOURNIER (Anatole-Alexis)

1864-1921.

Peintre.

Bénézit, dans son classique Dictionnaire des peintres, dit que ledit Fournier était peintre â Sèvres, membre de la Société des Artistes français depuis 1907. Dates de naissance et de décès sont inconnues; nous les donnons ici, grâce â un relevé fait au cimetière des Bruyères de Sèvres, où Fournier repose depuis 1921. Nous ne connaissons aucune œuvre précise de cet artiste.

FRAGONARD (Jean-Honoré)

Grasse, 5 janvier 1732 -Paris, 22 août 1806. Peintre d'histoire, de genre et de paysages.

L'artiste appartient plutôt au XVIII' siècle, mais sa mort, au début du XIX', nous oblige â le mentionner. De plus, si nous ne lui connaissons aucune œuvre inspirée directement par la vallée de la Seine, il a peint Fête de Saint-Cloud (vers 1770), qui appartient à la Banque de France (84). Parmi ses nombreux dessins, citons La grande allée du parc de Saint-Cloud, vendu 340 000 Fen mai 1929 (85).

FRAIPONT (Georges)

Paris, vers 1873 -24 novembre 1912.

Peintre et graveur.

On lui doit d'intéressantes pointes sêches ; il a illustré La Seine à travers Paris, de Saint-Juirs. Et dans un ouvrage de Louis Barron, Les environs de Paris, publié en 1886, p. 321, nous trouvons quatre gravures sur le Bas-Meudon. L'une d'entre elles présente un intérêt particulier: une cheminée d'usine et sa fumée laissent supposer qu'il s'agit de la cristallerie du 45, route de Vaugirard, acquise par les usines Renault en 1933. De vieux bàtiments jouxtent la manu­facture et, sur la berge, du linge sèche. -Georges Fraipont était le fils de Gus­tave Fraipont, peintre, aquarelliste et graveur, né â Bruxelles en 1849 et natu­ralisé français.

FRANÇAIS (François-Louis)

Plombières, 17 novembre 1814 -Paris, 1897.

Peintre et lithographe.

Paysagiste habile, ses productions rappellent tour â tour celles de Théodore Rousseau, de Daubigny et de Corot; ce dernier l'avait du reste accueilli avec bienveillance. Français débuta au Salon de 1837 ; en 1846, ce fut la collabora­tion de Meissonier qu'il sollicita pour les figures de son Parc de Saint-Cloud. Les ventes Demidoff (1868) et A. Courtois (1886) montrent Le parc de Saint­Cloud, 41 X 27 cm (Il 000 F) et Bois de Saint-Cloud, 38 X 42 cm (970 F). La vente de Français, en 1898, présente nombre de ses œuvres: Meudon, Cha­ville, Saint-Cloud, Bords de Seine, etc. Le Salon de 1861 avait montré une de ses peintures: Vue prise au Bas-Meudon, près Paris (86). Théophile Gautier a

ainsi décrit ce tableau :

" La Seine coule et miroite, rayée de brusques égratignures entre des dves dif­

fuses bordées de saules, de peupliers, d'arbres vulgaires; au fond s'ébauche,

dans un poudroiement grisâtre, un coteau boisé, et les maisons du Bas­

Meudon, assises au pied de la colline, mêlent leurs fumées à la brume lumi­

neuse. Par-dessus tout cela s'étend un ciel qui n'est ni indigo, ni orange, un ciel

vraiment français, léger, vague, transparent, traversé de nuages et de rayons,

comme il s'en fait et défait sans cesse au-dessus de nos têtes ... Certes, ce n'est

pas un endroit sauvage et romantique que ce Bas-Meudon où il se mange tant

de fritures; mais que d'air, que de fraîcheur, que de limpidité dans cette vue

dont la réalité semblerait banale aux dédaigneux, aux exotiques, aux excessifs!

Le soleil brille, l'eau frissonne, le feuillage tremble, et la touche spirituelle du

peintre donne de l'élégance â cette nature un peu triviale et bourgeoise, pour

ainsi dire" (87).

Cette Vue prise au Bas-Meudon est parue dans le Magasin pittoresque (88) et

c'est peut-être ce tableau (78 X 120 cm) qui était à la vente de Lambertye, en

1868, et qui atteignit 2 000 F.

La vente de Th. Gauthier (1873) avait montré Le Bas-Meudon, paysage, bois,

qui fit 1 100 F ; en 1890, la vente Rapin a Soleil couchant au Bas-Meudon

(1 250 F) ; une autre vente (1891) donne 2 950 F pour Vue prise à Meudon. En

1899, la vente Hartmann présente encore Le Bas-Meudon, 50 X 65 cm

(2 250 F) ; enfin une vente du 26 novembre 1943 montre, au crayon noir, La

Seine au Bas-Meudon (275 F).

De nombreux musées conservent l'œuvre de Français: â Plombières, une Vue

prise aux environs de Paris; â Reims, La basse Seine; â Tours, Sous les saules.

C'est aussi le musée des Beaux-Arts de Nantes qui possède Les bords de la Sei­

nes à Meudon .-véritable paysage champêtre, un cheval s'abreuve en Seine, des

ruminants paissent sur la rive gauche. Une femme, abritée par une ombrelle,

lit, tandis que son compagnon pêche. Ciel nuageux, barques de pêche sur le

fleuve, l'île (Saint-Germain ?) reste boisée ...

(à suivre)

Pierre MERCIER

(82)

Musée de Sceaux: reproduction agence Giraudon, PEC 2671.

(83)

Christ, op. cil., p. 47.

(84) Reproduit dans Baschet (Jacques), Pour une renaissance de la peinture française, Pans. 1946, p. 31.

(85)

Les Frago~ard étaient représentés au musée municipal de Sèvres, notamment

Alexandre-Evariste (1780-1850) et Théophile (1806-1876) qui, tous deux, travaillè. rent à la Manufacture de Sèvres.

(86)

Bibl. nat., estampes, Topographie de la France, Meudon, nO 18378.

(87) Cité par Champion (Paul), Le département de Seine-et-Oise, dictionnaire des

communes, p. 10.