François Nourissier (1927-2011) est un écrivain, journaliste et critique littéraire français, figure marquante du paysage littéraire du XXe siècle. Son parcours est riche d'une carrière où s'entrelacent l'écriture, la critique et son engagement dans les cercles intellectuels.
Né le 18 mai 1927 à Paris, François Nourissier suit des études à l'Institut d'études politiques de Paris, dont il sort diplômé en 1945. Très tôt, il s'oriente vers le monde de l'édition et de la presse littéraire.
Carrière dans l'édition :
Secrétaire général des éditions Denoël (1952-1955).
Rédacteur en chef de la revue La Parisienne (1955-1958).
Conseiller aux éditions Grasset (1958-1996), où il joue un rôle d'influence.
Académie Goncourt :
Élu en 1977 au fauteuil de Raymond Queneau.
Il occupe le poste de secrétaire général en 1983, puis celui de président de 1996 à 2002.
Nourissier quitte l'Académie en 2008 pour des raisons de santé, après avoir marqué de son empreinte cette prestigieuse institution.
Engagement intellectuel :
Cofondateur, en 1978, du Comité des intellectuels pour l'Europe des libertés, signe de son engagement politique.
François Nourissier est connu pour ses œuvres souvent autobiographiques, témoignant d'une plume élégante, parfois acerbe, et d'une grande lucidité. Ses thèmes récurrents incluent la condition bourgeoise, la maladie, et ses relations personnelles souvent marquées par la douleur.
Principaux ouvrages :
Un petit bourgeois (1964) : Une analyse introspective du milieu bourgeois.
Allemande (1973) : Un récit teinté de passion et d'angoisse.
À défaut de génie (2001) : Témoignage d'un auteur en quête d'excellence.
Eau-de-feu (2008) : Livre pseudo-autobiographique où il évoque sa relation avec son épouse et l'alcoolisme.
Nourissier se distingue par un style sec et incisif, souvent empreint de mélancolie.
Son sens critique et son écriture nuancée le rapprochent du mouvement des Hussards, un courant littéraire marqué par une sensibilité conservatrice et une méfiance envers l'idéalisme littéraire de gauche.
En tant que critique littéraire, notamment au Figaro Magazine, il a influencé le paysage littéraire contemporain, laissant la place à Frédéric Beigbeder après son départ.
François Nourissier a reçu plusieurs récompenses prestigieuses, confirmant son rôle majeur dans la littérature française :
Prix Paul-Flat (1952).
Grand prix du roman de l'Académie française (1966).
Prix Femina (1970).
Prix mondial Cino-Del-Duca (2002).
Frappé par la maladie de Parkinson dans les années 2000, Nourissier affronte cette épreuve avec dignité, désignant la maladie sous le nom de « Miss P. ». Il décède le 15 février 2011 à Paris, laissant derrière lui une œuvre riche et un héritage littéraire marquant.
François Nourissier, par son style acéré et sa position centrale dans le monde des lettres, reste une figure incontournable de la littérature française. À la fois écrivain, critique et académicien, il a su marquer son époque par son franc-parler et son regard lucide sur la société.