Pardonne au vieillard que je suis devenu. C’est d’ailleurs un grand mystère. Aujourd’hui, je suis si vieux que je me dis souvent, les nuits où les étoiles sont nombreuses à scintiller dans le ciel, qu’il y a nécessairement quelque chose à découvrir quand on vit aussi longtemps. Autant d’efforts à vivre ! Il faut qu’au bout, nécessairement, il y ait une sorte de révélation essentielle. Cela me choque, cette disproportion entre mon insignifiance et la vastitude du monde. Je me dis souvent qu’il doit y avoir quelque chose, quand même, au milieu, entre ma banalité et l’univers !
Mais souvent aussi je retombe, je me mets à errer sur la plage, pistolet au poing, en quête du premier Arabe qui me ressemble pour le tuer. Que faire d’autre, dis-moi, avec mon histoire, sinon la rejouer à l’infini ? M’ma est encore vivante, mais elle est muette. On ne se parle plus depuis des années et je me contente de boire son café. Le reste du pays ne me concerne pas à l’exception du citronnier, de la plage, du cabanon, du soleil et de l’écho du coup de feu. J’ai donc vécu longtemps ainsi, comme une sorte de somnambule entre les bureaux où j’ai travaillé et mes différents domiciles. Des ébauches d’histoires avec quelques femmes et beaucoup d’épuisement. Non, il ne se passa rien après le départ de Meriem. J’ai vécu dans le pays comme les autres, mais avec plus de discrétion et d’indifférence. J’ai vu se consumer l’enthousiasme de l’Indépendance, s’échouer les illusions, puis j’ai commencé à vieillir et maintenant je suis là, assis dans un bar, à te raconter cette histoire que personne n’a jamais cherché à écouter, à part Meriem et toi, avec un sourd-muet pour témoin.
J’ai vécu comme une sorte de fantôme observant les vivants s’agiter dans un bocal. J’ai connu les vertiges de l’homme qui possède un secret bouleversant et je me suis promené ainsi, avec une sorte de monologue sans fin dans ma tête. Il y a bien eu des moments où j’ai eu une envie terrible de hurler au monde que j’étais le frère de Moussa et que nous étions, M’ma et moi, les seuls véritables héros de cette histoire devenue célèbre, mais qui nous aurait crus ? Qui ? Quelles preuves pouvions-nous avancer ? Deux initiales et un roman sans prénom ? Le pire, c’est quand les meutes de chiens de lune ont commencé à se battre et se déchirer pour savoir si ton héros avait ma nationalité ou celle de ses voisins d’immeuble. La belle blague ! Dans le tas, personne ne s’est demandé quelle était la nationalité de Moussa. On le désignait comme l’Arabe, même chez les Arabes. C’est une nationalité, “Arabe”, dis-moi ? Il est où, ce pays que tous proclament comme leur ventre, leurs entrailles, mais qui ne se trouve nulle part ?
J’ai été quelques fois à Alger. Personne ne parle de nous, de mon frère, de M’ma, de moi. Personne ! Cette capitale grotesque qui expose ses viscères à l’air libre m’a semblé la pire insulte faite à ce crime impuni. Des millions de Meursault, entassés les uns sur les autres, enfermés entre une plage sale et une montagne, hébétés par le meurtre et le sommeil, se heurtant les uns aux autres, faute d’espace. Dieu que je déteste cette ville, son monstrueux bruit de mastication, ses odeurs de légumes pourris et d’huile rance ! Ce n’est pas une baie qu’elle a, mais une mâchoire. Ce n’est certainement pas elle qui me rendra le cadavre de mon frère, tu penses bien ! Il suffit de voir cette ville de dos pour comprendre que le crime était parfait. Je les vois donc partout, tes Meursault, même dans mon immeuble, ici, à Oran. Il y a, en face de mon balcon, juste derrière le dernier immeuble de la cité, une imposante mosquée inachevée, comme il en existe des milliers d’autres dans ce pays. Je la regarde souvent depuis ma fenêtre et j’en déteste l’architecture, son gros doigt pointé vers le ciel, son béton encore béant. J’en déteste aussi l’imam qui regarde ses ouailles comme s’il était l’intendant d’un royaume. Un minaret hideux qui provoque l’envie de blasphème absolu en moi. Une sorte de : “Je ne me prosternerai pas au pied de ton tas d’argile”, répété dans le sillage d’Iblis lui-même… Je suis parfois tenté d’y grimper, là où s’accrochent les haut-parleurs, de m’y enfermer à double tour, et d’y vociférer ma plus grande collection d’invectives et de sacrilèges. En listant tous les détails de mon impiété. Crier que je ne prie pas, que je ne fais pas mes ablutions, que je ne jeûne pas, que je n’irai jamais en pèlerinage et que je bois du vin – et tant qu’à faire, l’air qui le rend meilleur. Hurler que je suis libre et que Dieu est une question, pas une réponse, et que je veux le rencontrer seul comme à ma naissance ou à ma mort.
Ton héros a été visité par un prêtre dans sa cellule de condamné à mort ; moi, c’est toute une meute de bigots qui est à mes trousses, qui essaie de me convaincre que les pierres de ce pays ne suent pas que la douleur et que Dieu veille. Je leur crierais qu’il y a des années que je regarde ces murailles inachevées. Qu’il n’y a rien ni personne que je connaisse mieux au monde. Peut-être, il y a bien longtemps, ai-je pu entrevoir quelque chose de l’ordre du divin. Ce visage avait la couleur du soleil et la flamme du désir. C’était celui de Meriem. J’ai cherché à le retrouver. En vain. Maintenant, c’est fini. Tu imagines la scène ? Moi, beuglant dans le micro, pendant qu’ils essaient de fracasser la porte du minaret pour me faire taire. Ils tenteraient de me faire entendre raison, me diraient, affolés, qu’il y a une autre vie après la mort. Et alors, je leur répondrais : “Une vie où je pourrai me souvenir de celle-ci !” Et là, je mourrais, lapidé peut-être, mais le micro à la main, moi Haroun, frère de Moussa, fils du père disparu. Ah le beau geste de martyr ! Crier sa vérité nue. Tu vis ailleurs, tu ne peux pas comprendre ce qu’endure un vieillard qui ne croit pas en Dieu, qui ne va pas à la mosquée, qui n’attend pas le paradis, qui n’a ni femme ni fils et qui promène sa liberté comme une provocation.
Un jour, l’imam a essayé de me parler de Dieu en me disant que j’étais vieux et que je devais au moins prier comme les autres, mais je me suis avancé vers lui et j’ai tenté de lui expliquer qu’il me restait si peu de temps que je ne voulais pas le perdre avec Dieu. Il a essayé de changer de sujet en me demandant pourquoi je l’appelais “Monsieur” et non pas “El-Cheikh”. Cela m’a énervé, je lui ai répondu qu’il n’était pas mon guide, qu’il était avec les autres. “Non, mon ƒrère, a-t-il dit en mettant la main sur mon épaule, je suis avec toi. Mais tu ne peux pas le savoir parce que tu as un cœur aveugle. Je prierai pour toi. “Alors, je ne sais pas pourquoi, quelque chose a crevé en moi. Je me suis mis à crier à plein gosier et je l’ai insulté et je lui ai dit qu’il n’était pas question qu’il prie pour moi. Je l’ai pris par le col de sa gandoura. J’ai déversé sur lui tout le ƒond de mon cœur, joie et colère mêlées. Il avait l’air si sûr de lui, n’est-ce pas ? Pourtant, aucune de ses certitudes ne valait un cheveu de la ƒemme que j’ai aimée. Il n’était même pas sûr d’être en vie puisqu’il vivait comme un mort. Moi, j’avais l’air d’avoir les mains vides, mais j’étais sûr de moi, sûr de tout, sûr de ma vie et de cette mort qui allait venir. Oui, je n’avais que cela. Mais au moins, je tenais cette vérité autant qu’elle me tenait. J’avais eu raison, j’avais encore raison, j’aurais toujours raison. C’était comme si j’avais toujours attendu cette minute et cette petite aube où je serais justiƒié. Rien, rien n’avait d’importance et je savais bien pourquoi. Lui aussi savait pourquoi. Du ƒond de mon avenir, pendant toute cette vie absurde que j’avais menée, un souƒƒle obscur remontait vers moi. Que m’importaient la mort des autres, l’amour d’une mère, que m’importaient son Dieu, les vies qu’on choisit, les destins qu’on élit, puisqu’un seul destin devait m’élire, moi, et avec moi, des milliards de privilégiés qui, comme lui, se disaient mes ƒrères. Comprenait-il, comprenait-il donc ? Tout le monde était privilégié. Il n’y avait que des privilégiés. Les autres aussi, on les condamnerait un jour. Lui aussi, on le condamnerait, si le monde était vivant. Qu’importait si, accusé de meurtre, il était exécuté pour n’avoir pas pleuré à l’enterrement de sa mère, ou que je sois accusé d’avoir tué le 5 juillet 1962 et pas un jour avant ? Le chien de Salamano valait autant que sa ƒemme. La petite ƒemme automate était aussi coupable que la Parisienne que Masson avait épousée ou que Marie qui avait envie que je l’épouse. Qu’importait que Meriem donnât aujourd’hui sa bouche à un autre que moi ? Comprenait-il donc, ce condamné, que du ƒond de mon avenir… J’étouƒƒais en criant tout ceci. Mais, déjà, on m’arrachait l’imam des mains et mille bras m’avaient enserré pour me neutraliser. L’imam, cependant, les a calmés et m’a regardé un moment en silence. Il avait les yeux pleins de larmes. Il s’est détourné et il a disparu.
Si je crois en Dieu ? Tu me fais rire, là ! Après toutes ces heures passées ensemble… Je ne sais pas pourquoi à chaque fois que quelqu’un pose une question sur l’existence de Dieu, il se tourne vers l’homme pour attendre la réponse. Posez-lui la question à lui, directement ! Parfois, j’ai vraiment l’impression de me trouver dans ce minaret et de les entendre, là, à vouloir casser la porte que j’ai bien fermée, hurlant à mort pour ma mort. Ils sont là, juste derrière, bavant de rage. Tu entends cette porte craquer ? Dis, tu l’entends ? Moi, si. Elle va céder. Et moi ? Et moi, ce que je hurle ? C’est une seule phrase que personne ne comprend : “Il n’y a personne ici ! Il n’y a jamais eu personne ! La mosquée est vide, le minaret est vide. C’est le vide !” C’est sûr, il y aura beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et ils m’accueilleront avec des cris de haine. Ton héros avait peut-être raison dès le début : il n’y a jamais eu aucun survivant dans cette histoire. Tout le monde est mort d’un seul coup, en une seule fois.
Aujourd’hui, M’ma est encore vivante, mais à quoi bon ! Elle ne dit presque rien. Et moi je parle trop, je crois. C’est le grand défaut des meurtriers que personne n’a encore punis, ton écrivain en savait quelque chose… Ah ! Juste une dernière blague de mon cru. Tu sais comment on prononce Meursault en arabe ? Non ? El-Merssoul. “L’envoyé” ou “le messager”. Pas mal, non ? Bon, bon, cette fois il faut vraiment que je m’arrête. Le bar va fermer et tous attendent que nous vidions nos verres. Dire que le seul témoin de notre rencontre est un sourd-muet que j’ai pris pour un enseignant et qui n’a d’autres plaisirs que de découper les journaux et de fumer des cigarettes ! Mon Dieu, comme vous aimez vous moquer de vos créatures…
Mon histoire te convient-elle ? C’est tout ce que je peux t’offrir. C’est ma parole, à prendre ou à laisser. Je suis le frère de Moussa ou le frère de personne. Juste un mythomane que tu as rencontré pour remplir tes cahiers… C’est ton choix, l’ami. C’est comme la biographie de Dieu. Ha, ha ! Personne ne l’a jamais rencontré, pas même Moussa, et personne ne sait si son histoire est vraie ou pas. L’Arabe est l’Arabe, Dieu est Dieu. Pas de nom, pas d’initiales. Bleu de chauffe et bleu du ciel. Deux inconnus avec deux histoires sur une plage sans fin. Laquelle est la plus vraie ? Une question intime. À toi de trancher. El-Merssoul ! Ha, ha.
Je voudrais, moi aussi, qu’ils soient nombreux, mes spectateurs, et que leur haine soit sauvage.
Introduction :
Le roman Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud, publié en 2013, constitue une réécriture audacieuse du célèbre L’Étranger d’Albert Camus, mais avec une perspective radicalement différente. Ce n’est plus le regard du meurtrier qui domine, mais celui du frère de la victime, Moussa, tué par Meursault dans l’histoire originelle. Haroun, le narrateur et frère de l’Arabe, se livre à une quête de sens autour de la mémoire, de l’identité, de l’héritage colonial et de la quête de justice dans l’Algérie post-indépendance. Cette démarche interroge profondément l’héritage d’un passé colonisé, la place de l’individu dans la société et le poids de l’histoire sur l’individu. À travers une analyse de cet extrait, nous chercherons à comprendre les enjeux philosophiques et sociaux qui traversent le texte, en explorant trois axes : d’abord la critique de l’identité et de la place de l’individu dans un monde post-colonial ; ensuite, la réécriture du meurtre et de la victime, redonnant une voix à ceux qui étaient invisibilisés ; enfin, l’expression du désenchantement et du rejet des idéologies religieuses et politiques dominantes.
I. La quête de l’identité et de la place de l’individu dans un monde post-colonial :
Le personnage de Haroun incarne une remise en question de l’identité personnelle et collective dans un contexte post-colonial. À travers son regard, Daoud interroge la notion même d’appartenance et de nationalité, un thème central de l’extrait. Haroun dénonce l'absurdité de l’étiquette "Arabe", que l’on attribue à son frère Moussa, un "Arabe" sans nom, sans histoire précise. Cette déshumanisation, qui réduit la victime à une simple nationalité, symbolise l'héritage de la colonisation et l'effacement des identités sous le joug du pouvoir colonial. Dans l'extrait, Haroun critique ce que la société coloniale et post-coloniale a fait aux individus, réduits à des stéréotypes et des étiquettes : "C’est une nationalité, 'Arabe', dis-moi ? Il est où, ce pays que tous proclament comme leur ventre, leurs entrailles, mais qui ne se trouve nulle part ?". Haroun semble ainsi se retrouver dans une position de vide identitaire, où les frontières nationales et culturelles sont floues, et où les valeurs coloniales continuent de marquer la société même après l'indépendance.
Cette quête identitaire se manifeste également dans la manière dont Haroun s'interroge sur sa propre existence. "Je me dis souvent qu’il doit y avoir quelque chose, quand même, au milieu, entre ma banalité et l’univers !" Son désenchantement et son sentiment de vide sont une réflexion sur la condition de l'individu post-colonial : pris dans l'entre-deux, entre un passé lourd et un présent marqué par l’oubli et l’impuissance. Haroun se retrouve ainsi à vivre une vie d’ombre, comme un "fantôme", sans véritable repère dans un monde devenu absurde à ses yeux.
II. La réécriture du meurtre et de la victime : une restitution de la voix à l'invisible :
Une des innovations majeures du roman de Daoud réside dans la réécriture du meurtre et dans la redéfinition de la victime. Dans L’Étranger, la victime est l’anonyme "Arabe", dont le nom et l’histoire sont effacés, réduits à un simple "autre" sans importance. En attribuant un nom et une personnalité à ce personnage effacé, Daoud bouleverse la narration et renverse la perspective. Moussa, le frère de Haroun, devient un personnage à part entière, dont la mort est l'objet d'une recherche incessante, bien que l'événement ne soit plus qu'un écho dans un passé lointain. Haroun, qui erre dans sa quête de sens, cherche à redonner un visage à celui que l’histoire officielle a voulu faire disparaître : "J’ai vécu comme une sorte de fantôme observant les vivants s’agiter dans un bocal." La victime, ainsi personnifiée, acquiert une réalité historique et humaine qu'elle n’avait pas dans le récit de Camus. Cette réécriture, où la mémoire du frère s'exprime comme une nécessité, devient un acte de résistance contre l’effacement des identités dans l’histoire coloniale et ses prolongements post-coloniaux.
Dans l'extrait, Haroun ne se contente pas de rappeler la mémoire de son frère : il l’inscrit dans un contexte qui dépasse le meurtre lui-même pour poser la question de la justice, de l'oubli et de l'injustice historique : "Qui nous aurait crus ? Qui ? Quelles preuves pouvions-nous avancer ? Deux initiales et un roman sans prénom ?". La réécriture devient ainsi une manière pour Daoud de questionner l’impunité qui entoure la mort des "Arabes", invisibles dans les récits officiels. En redonnant une voix à Moussa, Haroun défie la logique coloniale qui a transformé l’individu en un simple objet sans nom, sans voix et sans histoire.
III. Le rejet des idéologies dominantes : une critique acerbe des croyances et de l’ordre social :
Le rejet des idéologies religieuses et politiques omniprésentes dans la société algérienne post-coloniale est l’un des axes les plus tranchants de l’œuvre. Haroun, à travers ses réflexions et ses propos acerbes, exprime une profonde défiance envers les systèmes de croyance et d’autorité qui régissent la société. Sa critique de la mosquée, de l’imam et de la religion en général est un rejet manifeste de la domination des institutions religieuses et du poids des dogmes. Lorsqu’il dit, "Je ne me prosternerai pas au pied de ton tas d’argile", Haroun symbolise le refus d’un ordre social fondé sur l’imposition de valeurs qu’il rejette. L’imam devient alors l’incarnation de ce système autoritaire qui tente de lui imposer un rôle et un comportement qu’il ne veut pas accepter. Haroun se sent enfermé dans cette société qui lui demande d’adhérer à des vérités imposées, sans possibilité de remise en question.
De même, sa critique de l’Indépendance, qui a échoué à instaurer une véritable justice sociale, est évidente dans ses mots : "J’ai vu se consumer l’enthousiasme de l’Indépendance, s’échouer les illusions". La déception d’Haroun face aux promesses non tenues de l’Algérie indépendante est palpable. Ce qui l'agace encore plus, c’est l’aveuglement collectif face à cette déception, comme le montre son rejet des discours sur la rédemption ou l’au-delà. Le vieillard préfère crier sa vérité dans un monde qui lui semble sourd et qui préfère l’ignorer.
Conclusion :
Meursault, contre-enquête est un roman qui va bien au-delà de la réécriture d’un meurtre célèbre pour poser des questions profondes sur la mémoire, l’identité, la justice et la place de l’individu dans un monde post-colonial. À travers la figure de Haroun, Kamel Daoud nous invite à réfléchir sur la condition humaine, sur l’injustice historique et sur les héritages lourds qui pèsent sur l’individu dans l’Algérie d’aujourd’hui. La réécriture de la victime et le rejet des idéologies dominantes sont des actes puissants de résistance, visant à restituer la voix aux opprimés et à questionner les mécanismes de domination qui façonnent encore la société contemporaine.