Molière - Le malade imaginaire

Le Malade imaginaire est une comédie-ballet en trois actes écrite par Molière en 1673. Il s'agit de la dernière œuvre de l'auteur, qui met en scène les délires d'un personnage obsédé par sa santé et son corps : Argan, un hypocondriaque notoire. L'œuvre est à la fois une satire sociale, une critique de la médecine de l'époque et une réflexion sur la nature humaine, en particulier sur la crédulité et la peur de la mort.

Résumé de l'intrigue : Argan est un riche bourgeois qui se persuade d’être constamment malade. Il se soumet à une série de traitements absurdes prescrits par des médecins incompétents, notamment Monsieur Purgon, qui ne fait qu'aggraver son état. Argan souhaite marier sa fille, Angélique, à un jeune médecin, Thomas Diafoirus, pour s'assurer de l'accès à des soins gratuits. Cependant, Angélique est amoureuse de Cléante, un jeune homme qu'elle préfère.

L'intrigue se développe autour de ces conflits familiaux et de la comédie des médecins, où la servante d'Argan, Toinette, joue un rôle clé en déguisant Angélique en malade et en faisant croire à Argan qu'il est gravement malade pour qu'il change d'attitude. Finalement, Argan, après avoir été manipulé et voyant la réalité de la situation, accepte que sa fille épouse l’homme qu’elle aime, tout en choisissant de se faire lui-même "guérir" par une comédie de mariage, devenant ainsi le patient d’un médecin... qui lui propose de se faire admettre dans un hôpital.

Les thèmes principaux :

1. La critique de la médecine : À travers le personnage d'Argan et des médecins comme Monsieur Purgon ou Thomas Diafoirus, Molière critique la médecine de son époque, notamment la pratique des médecins qui, souvent incompétents, profitent de la crédulité des patients. La comédie repose en grande partie sur l'absurdité des traitements médicaux, qui semblent souvent plus nuisibles que bénéfiques.
   
   

2. L'hypocondrie et la peur de la mort : Argan incarne l'hypocondrie, cette peur irrationnelle de la maladie, qu'il confond souvent avec la réalité. Il se soumet aveuglément aux prescriptions des médecins sans jamais se remettre en question. Ce personnage reflète les angoisses humaines liées à la maladie et à la mort, mais il est également un modèle de la crédulité.
   
   

3. La satire sociale : Molière se moque également des travers de la société de son époque, notamment l’obsession du paraître, les mariages arrangés et l’obéissance aveugle aux autorités, comme les médecins. Par le biais du personnage d’Argan, il critique l'aveuglement des individus face à des figures d'autorité, qu'elles soient médicales ou familiales.
   
   

4. La comédie de mœurs : Au-delà de la satire sociale, l’œuvre est aussi une comédie de mœurs, où les personnages, bien que ridicules, incarnent des archétypes de la société du XVIIe siècle. Molière nous montre à la fois la folie d’Argan, la ruse de Toinette, et l’amour sincère d’Angélique, tout en offrant une réflexion sur les valeurs familiales et sociales.
   
   

Les personnages principaux :

• Argan : le malade imaginaire

• Béralde : frère d'Argan

• Béline : femme d'Argan (c'est sa seconde femme, donc ce n'est pas la mère d'Angélique)

• Angélique : fille d'Argan

• Louison : fille d'Argan (sœur d'Angélique)

• Toinette : servante d'Argan

• Cléante : amant d'Angélique

• Monsieur de Bonnefoy : notaire

• Monsieur Diafoirus : médecin

• Thomas Diafoirus : futur médecin, fils de Monsieur Diafoirus. C'est lui que Argan veut faire épouser à sa fille Angélique

• Monsieur Purgon : médecin d'Argan

• Monsieur Fleurant : apothicaire

• Polichinelle : amant de Toinette (présent seulement dans le premier intermède)

Le Malade imaginaire est une œuvre qui, par son humour et sa satire, dénonce les travers de la société et met en lumière les défauts de la médecine de l’époque. Molière, en combinant une intrigue comique avec une réflexion sérieuse sur la crédulité humaine, offre une critique acerbe mais divertissante des croyances de son temps. Par son génie théâtral, il nous laisse une pièce intemporelle qui, au-delà de la simple critique sociale, interroge l’humanité dans ses rapports à la maladie, à la mort et à la vérité.