L'Assommoir, publié en 1877, est un roman naturaliste d'Émile Zola. Il fait partie de la série des Rougon-Macquart, une fresque qui dépeint la vie de la société française au XIXe siècle. Le roman raconte l’histoire de Gervaise Macquart, une femme issue d'un milieu populaire, et sa descente dans la misère, marquée par l'alcoolisme, la violence et la fatalité des conditions sociales. À travers ce portrait brutal et réaliste, Zola analyse l'impact de l'environnement social et des vices humains sur le destin individuel.
1. L’arrivée de Gervaise à Paris :
Le roman commence avec l’arrivée de Gervaise Macquart à Paris. Elle a quitté son village natal et son mari, un homme violent et alcoolique, pour tenter de se refaire une vie dans la capitale. Elle espère y trouver une existence plus stable et un avenir meilleur.
2. La rencontre avec Auguste Lantier :
À Paris, Gervaise rencontre Auguste Lantier, un ouvrier qui l’amène à vivre avec lui. Ils ont deux enfants, mais Auguste est infidèle et finit par abandonner Gervaise après quelques années. Gervaise se retrouve seule, avec ses enfants à élever, dans un milieu qui n’offre pas beaucoup d’opportunités.
3. La rencontre avec Coupeau :
Gervaise se lie alors avec Coupeau, un ouvrier zingueur, qui, contrairement à Auguste, semble plus stable et fiable. Ils se marient et commencent à construire une vie ensemble. Coupeau est un homme travailleur et Gervaise, de son côté, se lance dans la confection de blanchisserie pour subvenir aux besoins de la famille. L’avenir semble prometteur, et ils vivent dans une modeste maison.
4. La montée des difficultés :
Au début, le couple mène une existence relativement stable, et Gervaise voit sa blanchisserie prospérer. Mais peu à peu, les difficultés s’amoncellent. Coupeau, qui avait commencé à boire de manière modérée, devient de plus en plus dépendant à l’alcool. La boisson transforme sa personnalité et affecte son travail, causant des tensions dans le ménage.
5. La déchéance de Coupeau :
L’alcoolisme de Coupeau devient incontrôlable. Il perd son travail et commence à sombrer dans la paresse et la dépression. Gervaise, pour subvenir aux besoins de la famille, doit se battre seule, accumulant les heures de travail. Cette situation stressante et désespérée contribue à sa propre dégradation physique et mentale.
6. La naissance de la misère :
La situation financière se dégrade de plus en plus. La blanchisserie de Gervaise, malgré tous ses efforts, n’arrive plus à produire assez de revenus pour soutenir la famille. De plus, l’alcoolisme de Coupeau le rend de plus en plus violent et incapable de travailler. La famille se retrouve plongée dans la misère. Gervaise, qui avait de grands rêves au départ, voit peu à peu tous ses espoirs se dissiper.
7. La ruine de Gervaise :
Un jour, Gervaise est victime d’un accident : elle se fait écraser le pied par un chariot. Cet accident la laisse gravement blessée, et son état de santé ne fait qu’empirer. Alors qu’elle se bat pour sauver son entreprise, elle est poussée dans une spirale de pauvreté et de souffrance. La blanchisserie ferme, et Gervaise est accablée par l’échec.
8. La descente aux enfers :
La maladie de Gervaise et l’incapacité de Coupeau à se rétablir marquent le début de leur chute définitive. Coupeau devient complètement fou, et Gervaise, épuisée, s’effondre mentalement et physiquement. Le couple est englouti par l’alcoolisme, la violence et la misère. Le destin de Gervaise devient une tragédie implacable, un exemple des effets destructeurs de la pauvreté et de l’alcool.
9. La fin tragique de Gervaise et Coupeau :
Finalement, Coupeau meurt dans des conditions déplorables, accablé par des années d’alcoolisme et de négligence. Gervaise, quant à elle, sombre dans la folie et la pauvreté. Elle finit par mourir, seule, déshumanisée et brisée par sa vie de souffrance. L’histoire se termine sur une note désespérée, symbolisant la fatalité de son destin.
Gervaise Macquart :
Gervaise est le personnage central du roman. Issue d’un milieu pauvre, elle cherche désespérément à améliorer sa condition et à construire une vie décente. Son rêve de prospérité est peu à peu anéanti par la pauvreté, l’alcoolisme de son mari, et la violence de la société. Elle incarne la victime du système social et des conditions de vie difficiles.
Coupeau :
Mari de Gervaise, Coupeau est un homme d’abord travailleur et honnête, mais l’alcoolisme le transforme en un être dépressif, paresseux et violent. Sa déchéance est l’un des moteurs de la tragédie de Gervaise.
Lantier :
Lantier est le premier amant de Gervaise, un homme infidèle et irresponsable qui abandonne Gervaise et ses enfants. Bien qu’il n’apparaisse pas longtemps dans l’histoire, son comportement montre la fragilité des relations humaines dans un monde marqué par la misère et l’égoïsme.
Les enfants de Gervaise :
Les enfants, surtout Nana, sont des témoins de la dégradation de la famille. Ils vivent dans la misère, et leur avenir est marqué par la maltraitance et la pauvreté. Nana, plus tard, deviendra une figure marquante dans un autre roman de Zola, Nana, où elle incarne la continuation de la décadence familiale.
L'alcool, les voisins et les autres personnages :
Autour de Gervaise gravitent divers personnages tels que les voisins et les travailleurs de l’atelier, qui illustrent la vie quotidienne dans les bas-fonds de Paris. L’alcoolisme de Coupeau est d'ailleurs un thème central qui traverse les personnages et leur environnement, mettant en lumière la désintégration morale et physique des individus.
Dans L’Assommoir, Zola nous propose une étude minutieuse des effets de l’alcool, de la pauvreté et de l’injustice sociale sur les individus. À travers le personnage de Gervaise, il critique la société bourgeoise et l’absence de réelles opportunités pour les classes populaires. Le roman, brutal et réaliste, dépeint un destin tragique, où l’influence des vices sociaux et personnels mène inéluctablement à la dégradation. Zola utilise ce drame social pour dévoiler les mécanismes implacables du milieu populaire et les causes profondes de la souffrance humaine.