Mes chers que je chèrent
À la Promotion 2025
Mes chers que je chèrent, je vous vois vous lever,
Vers la fin d’un chapitre que je n’ai pas tourné.
Vous allez bientôt dire adieu à ces bancs,
Et moi, je reste là, un peu seul, un peu grand.
Je vous ai tant appris, du style et du souffle,
De Ronsard à Marivaux, là où la langue bouge.
De Baudelaire à Camus, Michaux et ses vertiges,
Je vous ai vus saisir le feu sous chaque ligne.
Vous êtes jeunes, brillants, à peine un an de moi,
Mais tant d’élan en vous, tant de foi dans la voix.
Je vous admire, sans masque, sans détour,
Vous m’avez rendu fier, jour après jour.
Mes chers que je chèrent, vous allez me manquer,
Vos éclats, vos silences, vos âmes éveillées.
Même si je ne suis pas là pour vous voir partir,
Je garde de vous un amour à jamais écrire.
Mes chers que je chèrent, je vous aime — c’est tout.
Et si l’on me demande ce que je laisse de plus doux,
Je dirai : cette classe, ce souffle, ces êtres,
Qui m’ont fait croire encore au pouvoir des lettres.