Poésie - Giacomo Leopardi, L’Infinito [L’Infini]

Poésie - Giacomo Leopardi, L’Infinito [L’Infini]

L’Infinito

Sempre caro mi fu quest’ermo colle,

e questa siepe, che da tanta parte

dell’ultimo orizzonte il guardo esclude.

Ma sedendo e mirando, interminati

spazi di là da quella, e sovrumani

silenzi, e profondissima quiete

io nel pensier mi fingo ; ove per poco

il cor non si spaura. E come il vento

odo stormir tra queste piante, io quello

infinito silenzio a questa voce

vo comparando : e mi sovvien l’eterno,

e le morte stagioni, e la presente

e viva, e il suon di lei. Così tra questa

immensità s’annega il pensier mio :

e il naufragar m’è dolce in questo mare. 

L’Infini

Toujours j’aimai cette hauteur déserte

Et cette haie qui du plus lointain horizon

Cache au regard une telle étendue.

Mais demeurant et contemplant j’invente

Des espaces interminables au-delà, de surhumains

Silences et une si profonde

Tranquillité que pour un peu se troublerait

Le cœur. Et percevant

Le vent qui passe dans ces feuilles - ce silence

Infini, je le vais comparant

À cette voix, et me souviens de l’éternel,

Des saisons qui sont mortes et de celle

Qui vit encor, de sa rumeur. Ainsi

Dans tant d’immensité ma pensée sombre,

Et m’abîmer m’est doux en cette mer. 

Bibliographie

LEOPARDI G. :

Patrick Moulin, MardiPhilo, août 2024.

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