Si la flamme inextinguible de l'enthousiasme ne brûle pas dans nos poitrines, nous ne nous élèverons jamais à la hauteur de la science : seul l'enthousiasme a produit d'éminents adeptes des arcanes de la Nature
Il s’agit d’abord de diffuser le goût de la science, puis d’aider les cultivateurs, et ensuite de recueillir la moisson abondante.
Si l’on me donne la science en échange de ne pas l’enseigner, je la refuse.
Savoir n’est rien d’autre que généraliser : tandis que des faits épars divaguent, l’édifice de la science ne peut s’élever. La multitude de détails trouble et effraie notre esprit, en attendant que la clé de la classification soit trouvée.
Les informations ne sont rien d'autre que les bases sur lesquelles est construit l'édifice, avec l'instrument de la généralisation, qui, en découvrant les relations des faits, est ce qui constitue rigoureusement la science.
La science ne s’intéresse pas tant au combien, qu’au pourquoi des choses.
Les sciences – des fleuves abondants qui mènent à l’Océan de la Divinité.
Elles conduisent aussi à nous diviniser dans un autre sens, car en nous enseignant notre petitesse elles nous habituent à l'humilité, et ainsi nous nous rapprochons de Dieu.
Bienheureuse obscurité, aiguillon de l’intelligence et mère de la science !
Divertissement lorsqu’on voit - enquêter sur les causes – que les idées si différentes de l'univers et de Dieu – les habitudes d'exactitude et de recherche qui communiquent…
[Fragment incomplet.]La science doit promettre, même si elle ne tient pas ses promesses.
Dans l’état actuel de la science, comme dans un pays en guerre, même si on le veut, on ne peut pas rester neutre. Il faut combattre, détruire, même en tentant de construire.
Divorce funeste entre les sciences. Là où il faut faire s’élever la grande conciliation.
La science ne peut jamais se former avec le négatif.
Emplois du négatif comme dans l'élimination algébrique* et l'exclusion baconienne**.
(Ajouté à la conversation d'hier avec le jeune Galán à propos de la proclamation du célèbre Chateaubriand contre les mathématiques : magni nominis umbra* !)
Je suis si loin de croire que les mathématiques se matérialisent, qu'au contraire elles induisent généralement des hypothèses au lieu de réalités, car vouloir appliquer au monde réel les abstractions de l'ordre idéal, habituées qu'elles sont à se mouvoir dans ce cercle et à respirer cette atmosphère - en dehors de cela, le succès pérenne élimine les occasions de chuter, et par là même la méfiance. C’est pourquoi les sciences physiques sont nécessaires pour achever l'œuvre d’exactitude, donnant à l’entendement plus de lest et de profondeur.
Un mathématicien sait toujours ce que doit être un physicien, ce qu'il est, incluant sa propre ignorance.
Le philosophe a besoin de toutes sortes de connaissances, comme données et comme discipline, pour connaître les arcanes et améliorer l'instrument de l'âme humaine. Avant de parler il faut sentir, palper, aimer.
M. Cauchy*, grand simplificateur également, ayant réduit le calcul de l'orbite des planètes à une formule algébrique. Il est infatigable : il n'y en a pas deux - et rapide.
L'Angleterre a décerné à Le Verrier** le prix de la découverte scientifique la plus importante de l'année.
Sur l'antiquité des zodiaques de Dendérah* et d'Emeh.
Il n’y a jamais effectivement eu d’erreur qui ait davantage pris la forme d’une hydre : chaque tête était coupée dès qu’elle paraissait, mais une nouvelle s’élevait instantanément à ses côtés, également audacieuse et également “parlant de grandes choses”. Cette guerre acharnée dura plus de vingt ans ; mais à mesure que l’inquiétude s’épuisait et que la vraie science retrouvait sa vigueur, les forces vitales du monstre se dégradèrent et les blessures qui lui étaient infligées devinrent fatales. Bien que sur le Continent s’agitaient tous les antiquaires hallucinés par la supposée antiquité de ces zodiaques, quelqu’un en Angleterre ne manqua pas dès le début de s’élever pour protester contre cela ; et cette voix fut celle autorisée de Bentley**.
Journal d'hier. “Flux et reflux dans l’atmosphère” démontré par les observations du Colonel Sabine* à Sainte-Hélène, dans le même temps et dans le même ordre qu'en mer. (Je l'avais toujours soutenu ainsi par analogie à partir de certaines conclusions de l'époque de Saco**, qualifiant l'atmosphère d'océan aérien.)
[*] Edward Sabine (1788-1883) est un astronome britannique.[**]José Antonio Saco y López Cisneros (1797-1879) est un sociologue, journaliste, historien et économiste cubain.Le chroniqueur signé Fontán (Diario de la Habana, 3 février 1846) estime à propos de l'origine de l'orgue qu'il serait plus naturel de commencer par dire que l'instrument était pneumatique plutôt qu'hydraulique, ce dont parle Vitruve*. Et comment la machine pneumatique a-t-elle démarré ?
[*] Vitruve, De l’Architecture, Livre X, chapitre VIII.On ne peut rien dire de mieux des sciences naturelles que ce que Tullius disait des lettres : peregrinantur, rusticantur*.
[*] Peregrinantur, rusticantur : “Elles voyagent avec nous, elles nous suivent à la campagne”, Tullius Cicéron, Pro Archia, VIII.Quels chimistes de mes fautes sont ceux qui, voyant les différences, parce qu'ils ne les trouvent pas dans les proportions, concluent par où ils devraient le moins ! (Lettres sur la chimie dans les Mémoires.)
La recherche de la pierre philosophale fut à l'origine de grandes découvertes chimiques.
Comment va l’industrie chimique française, avec la poudre de coton ! Ils brûlent !...
Tout le monde déclame sur l’inexactitude de la médecine ; mais ils n'observent pas cette res ipsa vetat*, et qu'elle est commune à toutes les sciences de l'induction ; par exemple, la météorologie et la géologie, et tant d'idées ! Sans compter les miennes.
Il y a deux raisons morales pour lesquelles cette inexactitude passe plus inaperçue dans la science de la guérison que dans les autres : 1° C’entra la pelle**, comme dirait Don Abbondio. 2° Son objet se plaint et discute ; celui des autres est mort ou silencieux.
La médecine requiert à la fois de la moralité et une grande ingéniosité.
Le médecin en chef doit être exactement comme le général en campagne : plan préalable, mais changeant en fonction des circonstances sur le terrain.
Profondeur de l'aphorisme d'Hippocrate : Medicus enim philosophus est Deo aequalis***.
Le médecin doit être alternativement flexible comme le roseau et inflexible comme le chêne, dans la lutte qui doit être menée entre lui et le patient, et surtout entre lui et les malades, qui est la guerre la plus obstinée, et plus une guérilla et une tyrannie.
Il doit aussi se mettre sur la défensive face à ce qui est sourd et simulé sous les apparences de la vérité. Hoc opus, hic labor****.
De même, on ne doit pas se laisser emporter (parce que c’est le patient qui fait le médecin, ou du moins la médecine) par les liens avec le malade, ni par ses plaidoyers passionnés, ses plaintes et ses clameurs répétées.
À tout cela on doit ajouter une vaste connaissance de la nature et de l'homme moral, avec un profond sentiment de commisération et d'humanité. Medicus enim philosophus - répétons-le avec l'oracle de Kos* - est Deo aequalis**.
Celui qui n'individualise pas ne guérit pas.
Celui qui ne va pas à la cause ne guérit pas.
Celui qui n'a son arsenal (c'est-à-dire sa thérapeutique) que dans la pharmacie, et non dans toute la Nature, dans n'importe quelle action, procédé physique ou moral, il est obligé de percevoir et d'appliquer à la volée, en un mot, celui qui manque d’inspiration ne guérit pas : donc semper et ubique, semperque medicus enim philosophus est Deo aequalis.
Tous les systèmes et aucun système : tel est le système. Il faut plus de force pour résister aux donneurs de remèdes que pour combattre les maux eux-mêmes.
Tant d’idées fausses sur le chaud, le froid, l’air, l’eau et la nourriture ! Tout cela réclame à grands cris un travail fondamental d’hygiène dans le cadre d’un nouveau plan.
Il est nécessaire d’indiquer l’origine des préoccupations populaires, pour emporter la conviction de l’âme du peuple.
La médecine commence tout juste à tirer parti des gaz - comme moyen - et comme remède.
La rage par le docteur Dubourg de la Nouvelle Orléans — et à Louvain pour l’hydropisie (Diario de la Habana de cette date) sur la respirabilité des gaz. Engagement de Davy au début de sa carrière, sous la direction du Dr Beddves. Voir Thomas, Sur la médecine et l'ouvrage spécial de Davy.
Sans intérêt, les hommes n’examinent généralement pas les choses. Avec intérêt, ils ne savent généralement pas comment les examiner.
Dieu me sauve des amateurs, des demi-sages et des guérisseurs profanes !
Semper et ubique* je veux avoir affaire à des hommes spéciaux, comme on appelle aujourd'hui les experts. Disons avec les anciens : Tractent fabrilia fabri. Ne sutor ultra**, etc.
Quel vacarme, comme on dit ici, quel tapage ils ont provoqué en France à l'occasion de la nouvelle promotion de Docteurs industriels qu’ils ont introduits à l'Université ! Qu'est-ce que c'est ? Messieurs ! Gardez-vous de dire de vous : “celui qui le doit, la craint”. Ne craignez jamais la confrontation : que chacun soit attentif à son jeu et chaque novice à son office, et tout se passera à merveille. La chose est toute harmonie, synthèse, camarades !
Il n’y a pas de sciences matérielles, ni grossières ; toutes très spirituelles par leur objet et leur instrument, et toutes très délicates par les problèmes qu'elles posent.
Un homme de génie devient célèbre même dans un reportage. Jovellanos*, Traité de la loi agraire — peut-être l'ouvrage le plus philosophique, etc. Herschel**, etc.
Les sciences offrent également plus de champ à la littérature (rhétorique et poésie). Mode qui se vérifie chez Herschel.
Toutes ces sciences qu'on baptise du nom sont-elles telles ?
L'analogie est l'âme des découvertes.
Le chercheur qui n’est pas capable de trouver des analogies, n’est pas capable d’inductions.
C'est ainsi qu'on va aux découvertes : l’imagination pour les arts, les inductions pour les sciences.
L'homme ne pense à la loi que par l'entremise du phénomène*.
La science cherche la règle dans l’exception et l’exception dans la règle.
Patrick Moulin, MardiPhilo, février 2025.
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