Aucune explication verbale ne remplace jamais la contemplation. Saint-Exupéry, Pilote de guerre.
La valeur de son père, en son temps sans pareille,
Tant qu’a duré sa force, a passé pour merveille ;
Ses rides sur son front ont gravé ses exploits,
Et nous disent encor ce qu’il fut autrefois. I, 1, 33-36.
L’amour est un tyran qui n’épargne personne. I, 2, 81.
Si l’amour vit d’espoir, il périt avec lui :
C’est un feu qui s’éteint, faute de nourriture. I, 2, 108-109.
Ma plus douce espérance est de perdre l’espoir. I, 2, 135.
Pour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes :
Ils peuvent se tromper comme les autres hommes. I, 3, 157-158.
Les exemples vivants sont d’un autre pouvoir,
Un prince dans un livre apprend mal son devoir. I, 3, 191-192.
Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie !
N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ?
Mon bras, qu’avec respect toute l’Espagne admire,
Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire,
Tant de fois affermi le trône de son roi,
Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ?
Ô cruel souvenir de ma gloire passée !
Œuvre de tant de jours en un jour effacée ! I, 4, 237-246.
Mais qui peut vivre infâme est indigne du jour. I, 5, 284.
[Va], cours, vole, et nous venge. I, 5, 290.
Qui ne craint point la mort ne craint point les menaces. II, 1, 393.
Je suis jeune, il est vrai ; mais aux âmes bien nées
La valeur n’attend point le nombre des années. […]
Mes pareils à deux fois ne se font point connaître,
Et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître. II, 2, 405-406 ; 409-410.
À qui venge son père, il n’est rien d’impossible.
Ton bras est invaincu, mais non pas invincible. II, 2, 417-418.
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. II, 2, 434.
En vain on fait agir la force ou la prudence :
Si l’on guérit le mal, ce n’est qu’en apparence.
La haine que les cœurs conservent au-dedans
Nourrit des feux cachés, mais d’autant plus ardents. II, 3, 469-472.
Le passé me tourmente, et je crains l’avenir. II, 3, 480.
Ah ! qu’avec peu d’effet on entend la raison,
Quand le cœur est atteint d’un si charmant poison !
Et lorsque le malade aime sa maladie,
Qu’il a peine à souffrir que l’on y remédie ! II, 5, 523-526.
Le trop de confiance attire le danger. II, 6, 624.
Pour la juste vengeance il n’est point de justice. II, 8, 654.
Qu’on est digne d’envie
Lorsqu’en pendant la force on perd aussi la vie. II, 8, 697-698.
Mourant sans déshonneur, je mourrai sans regret. II, 8, 732.
M’ordonner du repos, c’est croître mes malheurs. II, 8, 740.
La moitié de ma vue a mis l’autre au tombeau,
Et m’oblige à venger, après ce coup funeste,
Celle que je n’ai plus sur celle qui me reste. III, 3, 800-802.
Ma passion s’oppose à mon ressentiment. III, 3, 811.
Tu t’es, en m’offensant, montré digne de moi ;
Je me dois, par ta mort, montrer digne de toi. III, 4, 931-932.
Va, je ne te hais point. III, 4, 963.
Que de maux et de pleurs nous coûteront nos pères ! III, 4, 987.
Jamais nous ne goûtons de parfaite allégresse :
Nos plus heureux succès sont mêlés de tristesse ;
Toujours quelques soucis en ces événements
Troublent la pureté de nos contentements. III, 5, 1001-1004.
Ne dites plus rien ; pour vous j’ai tout perdu :
Ce que je vous devais, je vous l’ai bien rendu. III, 6, 1051-1052.
L’amour n’est qu’un plaisir, l’honneur est un devoir. III, 6, 1059.
Je vois ce que je perds quand je vois ce qu’il vaut. IV, 2, 1164.
Ce qui fut juste alors ne l’est plus aujourd’hui. IV, 2, 1175.
Mais deux rois tes captifs feront ta récompense.
Ils t’ont nommé tous deux leur Cid en ma présence :
Puisque Cid en leur langue est autant que seigneur,
Je ne t'envierai pas ce beau titre d’honneur.
Sois désormais le Cid : qu’à ce grand nom tout cède ;
Qu’il comble d’épouvante et Grenade et Tolède,
Et qu’il marque à tous ceux qui vivent sous mes lois
Et ce que tu vaux, et ce que je te dois. IV, 3, 1221-1228.
Sous moi donc cette troupe s’avance,
Et porte sur le front une mâle assurance. Nous partîmes cinq cents ; mais par un prompt renfort
Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port.
Tant, à nous voir marcher avec un tel visage,
Les plus épouvantés reprenaient de courage ! IV, 3, 1257-1262.
Ô Combien d’actions, combien d’exploits célèbres
Sont demeurés sans gloire au milieu des ténèbres. IV, 3, 1301-1302.
Et le combat cessa faute de combattants. IV, 3, 1328.
Un excès de plaisir nous rend tous languissants ;
Et quand il surprend l’âme, il accable les sens. IV, 5, 1351-1352.
Mourir pour le pays n’est pas un triste sort ;
C’est s’immortaliser par une belle mort. IV, 5, 1367-1368.
Quand on rend la justice, on met tout en balance. IV, 5, 1386.
On est toujours prêt quand on a du courage. IV, 5, 1446.
Pour venger son honneur, il perdit son amour,
Pour venger sa maîtresse il a quitté le jour,
Préférant, quelque espoir qu’eût son âme asservie,
Son honneur à Chimène, et Chimène à sa vie. V, 1, 1539-1542.
Le ciel vous doit un roi, vous aimez un sujet. V, 3, 1631.
Un même coup a mis ma gloire en sûreté,
Mon âme au désespoir, ma flamme en liberté. V, 5, 1711-1712.
J’ai dû cette vengeance à qui m’a mise au jour,
Et je dois maintenant ces pleurs à mon amour. V, 6, 1731-1732.
À ce nom seul de Cid ils trembleront d’effroi ;
Ils t’ont nommé seigneur, et te voudront pour roi. V, 7, 1827-1828.
Espère en ton courage, espère en ma promesse ;
Et possédant déjà le cœur de ta maîtresse,
Pour vaincre un point d’honneur qui combat contre toi,
Laisse faire le temps, ta vaillance et ton roi. V, 7, 1837-1840.
CORNEILLE, Le Cid, Paris, Flammarion, 1995.
Nous ne sommes que les autres. Henri Laborit, Mon Oncle d'Amérique, film d'Alain Resnais.
Notes contemplatives de lecturePatrick Moulin, MardiPhilo, septembre 2024.
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