Aucune explication verbale ne remplace jamais la contemplation. Saint-Exupéry, Pilote de guerre.
Pour courir meilleure eau elle hisse les voiles à présent la nacelle de mon génie qui laisse derrière soi mer si cruelle : et je chanterai le second royaume où l’esprit humain se purifie et devient plus digne de monter au ciel. I, p. 17.
Nous allions par la plaine solitaire, comme celui qui revient à la route perdue, et jusqu’à elle est sûr d’aller en vain. I, p. 23.
Nous étions encore près de la mer, comme celui qui pense à son chemin, qui va de cœur, et reste avec son corps. II, p. 25.
Si une loi nouvelle ne t’enlève la mémoire et l’usage du chant amoureux qui apaisait tous mes soucis, qu’il te plaise d’en consoler un peu mon âme, qui, venant ici avec son corps, a souffert tant d’angoisse ! II, p. 31.
Le soleil, qui flambait rouge derrière nous, était brisé devant mon corps, car je faisais obstacle à ses rayons. III, p. 33.
Quand par l’effet du plaisir ou de la douleur qui s’empare de l’une de nos facultés, l’âme se recueille bien en elle, il semble qu’elle ne connaisse plus que celle-ci, et ce fait contredit l’erreur qui croit qu’une âme en nous s’allume sur un autre. Aussi, quand on entend ou qu’on voit une chose qui attire l’âme très fort à soi, le temps s’en va sans qu’on le voie, car autre est la puissance qui le perçoit, autre est celle qui tient l’âme tout entière : la première est liée, la deuxième flottante. IV, p. 43.
Cette montagne est telle qu’elle est toujours rude pour commencer ; mais plus on monte, et moindre est la fatigue. Aussi quand elle te paraîtra si douce que la montée te sera légère, comme aller en bateau en suivant le courant, alors tu seras au bout de ce chemin ; attends là-haut de reposer tes peines. IV, p. 47.
Sois comme une tour, à la cime assurée, que n'ébranle jamais le souffle des vents ; car l’homme en qui germe une pensée sur une autre pensée, s’éloigne de son but ; parce que la fougue de l’une amollit l'autre. V, p. 51.
Je suis Virgile ; et pour nulle autre faute je n’ai perdu le ciel, que pour n’avoir la foi. [...] J’ai perdu non pour faire, mais pour non faire, la vue du haut Soleil que tu désires, et qui fut de moi connu trop tard. Il est un lieu là-bas qu’attristent les ténèbres, mais non les peines, et où les plaintes ne résonnent pas en cris, mais en soupirs. Je suis là-bas, avec les enfants innocents mordus par les dents de la mort, avant d’avoir été lavés de la faute humaine. VII, p. 69-71.
La nature ici n’avait pas seulement peint, mais par la suavité de mille odeurs elle formait un ensemble inconnu, indistinct. VII, p. 73.
C’était l’heure déjà où tourne le désir de ceux qui sont en mer quand attendrit leur cœur le jour où ils ont dit aux doux amis adieu ; l’heure qui blesse d’amour le nouveau pèlerin, s’il entend au loin le son d’une cloche qui semble pleurer la lumière qui se meurt . VIII, p. 77.
Ne considère pas la forme du tourment : pense à ce qui le suit : pense qu’au pire il ne peut se poursuivre après le grand arrêt. X, p. 99.
Comme les sépulcres sur les morts portent les marques de ce qu’ils furent pour maintenir leur mémoire, ce qui fait souvent pleurer à nouveau, à cause de l’aiguillon du souvenir, qui ne mord que les cœurs pieux, ainsi je vis là, couvert de figures, mais d’un art plus parfait, l’espace entier qui s’avance hors du mont en forme de route. XII, p. 109.
Le ciel vous appelle et tourne autour de vous, en vous montrant ses beautés éternelles, et votre œil pourtant regarde à terre ; c’est pourquoi vous frappe celui qui voit tout. XIV, p. 135.
Comme vos désirs ont pour objet ce qui diminue si on le partage, Envie vous gonfle de soupirs. Mais si l’amour de la sphère suprême tournait vers le haut vos désirs, votre cœur n’aurait pas cette crainte ; car, plus sont là-bas ceux qui disent “nôtre”, plus chacun a de bien en sa possession, et plus de charité brûle en ce cloître. XV, p. 139.
Ô imagination, qui nous emportes parfois si loin de nous que nous n’entendons rien, même si autour sonnent mille trompettes, qui donc te meut, si le sens ne t’éveille ? XVII, p. 155.
Il reste, si on regarde bien, que le mal qu’on aime est celui du prochain ; et cet amour naît de trois façons dans votre boue. Certains de ce que leur voisin est abaissé, espèrent l’excellence, et veulent, pour ce désir, qu’il soit déchu de sa grandeur ; tel craint de perdre pouvoir, faveur, honneur et gloire si un autre s’élève, et s’attriste tant qu’il aime le contraire ; tel paraît si honteux d’une injure qu’il devient affamé de vengeance, et il lui faut causer le mal d’autrui. XVII, p. 161.
Tu fis comme celui qui s’en va de nuit, portant sa torche derrière lui, et elle ne lui sert pas, mais elle instruit ceux qui le suivent, lorsque tu dis : “Le siècle change, justice revient, avec le premier temps humain et du ciel descend une race nouvelle.” XXII, p. 205.
Tandis que je tenais les yeux fixés dans le feuillage vert, comme fait celui qui perd sa vie après les oiseaux, mon plus que père me dit : “Mon fils, viens à présent, car le temps qui nous est fixé doit être employé plus utilement.” XXIII, p. 211.
Si tu as en mémoire comme tu fus avec moi, comme je fus avec toi, le souvenir présent pèsera plus encore. XXIII, p. 217.
Le parler ne rendait pas l’aller plus lent, ni l’aller le parler, mais en causant nous allions vite, comme navire poussé par un bon vent. XXIV, p. 219.
Je suis homme qui note, quand Amour me souffle, et comme il dicte au cœur, je vais signifiant. XXIV, p. 221.
Heureux ceux que la grâce éclaire assez pour que l’attrait du goût n’enfume pas en eux trop de désir, ayant toujours faim de ce qui est juste ! XXIV, p. 227.
Laisse là maintenant, laisse toute crainte ; tourne-toi par ici, et viens : entre avec sûreté. XXVII, p. 249.
Désirant chercher par là et alentour la divine forêt épaisse et vive qui tempérait aux yeux le jour naissant, sans plus attendre, je laissai la rive, en prenant la campagne très lentement, dont le sol embaumait de tous côtés. XXVIII, p. 255.
Mes yeux étaient si fixes et attentifs, pour assouvir les dix ans de leur soif que tous mes autres sens étaient éteints. XXXII, p. 293.
DANTE, La Divine Comédie - Le Purgatoire, Paris, Flammarion, 2005.
Nous ne sommes que les autres. Henri Laborit, Mon Oncle d'Amérique, film d'Alain Resnais.
Notes contemplatives de lecture - Sommaire de la Divine ComédiePatrick Moulin, MardiPhilo, septembre 2024.
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