Bac Philo - I.5. Le Désir - Fiche n° 1. Le Désir - De quoi parlons-nous ?

Étymologie

Larousse étymologique

[Désirer :] du latin desiderare, chercher, désirer.

Gaffiot

Desiderium : 1. Désir [de quelque chose qu’on a eu, connu et qui fait défaut]. 2. Désir, besoin. 3. Prière, demande, requête.

Desidero (are) : 1. Désirer, aspirer à la gloire. 2. Regretter (déplorer) la perte de. 3. Rechercher, étudier [une question].

Rosenberg

Le mot “désir” est issu du latin desiderare. De même que considerare, il dérive de sidus qui signifie “astre”. Ces deux verbes appartiennent à la langue des présages fondés sur l’observation du ciel étoilé. Considerare, c’est contempler un astre ; desiderare, c’est cesser de le contempler et donc regretter son absence. Le désir, au sens étymologique, c’est le regret d’un astre disparu, la nostalgie d’une étoile. Il est une forme de manque.

Définitions

Lalande

Tendance spontanée et consciente vers une fin connue ou imaginée. (...) Le contraire du Désir est l’Aversion.

Morfaux

Chez Freud, le désir n’est pas commandé par l’objet, mais renvoie au champ des fantasmes inconscients et aux investissements antérieurs de la libido. Il traduit le combat inconscient entre principe de plaisir et principe de réalité qui se représente dans la conscience comme un conflit entre désir et volonté.

Dans la tripartition de l’âme selon Platon, les désirs enchaînent l’âme au corps et s’opposent au raisonnement et au courage. (...) Chez Spinoza, puissance même d’exister et affirmation positive de soi : “le désir est l’appétit avec conscience de lui-même” (Éthique, III, IX) ; le désir étant l’essence de l’homme, “nous ne désirons aucune chose parce que nous la trouvons bonne (...), mais, au contraire, nous jugeons qu’une chose est bonne parce que nous la désirons (Ibid.). Chez Hegel, désir humain de la reconnaissance de l’homme par un autre homme (opposé au désir animal réduit au désir de conserver sa vie)..

Godin

Tendance à posséder un bien dont on croit qu’il nous donnera satisfaction.

L’opposition entre le besoin (naturel) et le désir (artificiel) est un lieu commun de la philosophie classique. Mais la constitution d’un système de besoins de plus en plus artificiels à l’époque moderne rend difficile le maintien d’une telle distinction. Nous avons la plupart du temps réellement besoin de ce que nous désirons.

En bref/L’essentiel

Tendance consciente à rechercher quelque chose qui nous manque ou que nous n’avons pas, et qui nous apportera de la satisfaction, du plaisir.

Patrick Moulin, MardiPhilo, août 2024.