Des pensées sans contenu sont vides, des intuitions sans concepts sont aveugles. Par conséquent, il est tout aussi nécessaire de rendre sensibles ses concepts (c’est-à-dire de leur adjoindre l’objet dans l’intuition) que de se rendre intelligible ses intuitions (c’est-à-dire de les subsumer sous des concepts). Deuxième partie “La logique transcendantale”, Introduction, p. 144.
Si l’entendement en général est défini comme le pouvoir des règles, la faculté de juger est le pouvoir de subsumer sous des règles, c’est-à-dire de distinguer si quelque chose s’inscrit ou non sous une règle donnée. Ibid., Livre II “Analytique des principes”, Introduction, p. 221.
Dans toutes les subsomptions d’un objet sous un concept, la représentation du premier doit être homogène à la seconde, c’est-à-dire que le concept doit contenir ce qui est représenté dans l’objet à subsumer sous lui - car tel est ce que signifie précisément l’expression : un objet est contenu sous un concept. Ainsi le concept empirique d’une assiette a-t-il une dimension d’homogénéité avec le concept géométrique pur d’un cercle, en tant que la forme ronde qui est pensée dans le premier se peut intuitionner dans la seconde représentation. Ibid. Chapitre premier “De la doctrine transcendantale de la faculté de juger (ou analytique de principes)”, p.224..
Si la raison est un pouvoir de dériver le particulier à partir du général, ou bien le général est déjà en soi certain et donné, et par suite il ne requiert que la faculté de juger pour procéder à la subsomption, et le particulier se trouve par là même nécessairement déterminé. Ou bien le général n’est admis que de façon problématique, et il est une simple Idée [...]. Deuxième partie “La logique transcendantale”, Appendice à la dialectique transcendantale, p. 562.
Quand il s’agit de diviser non pas une philosophie mais notre pouvoir (supérieur) de connaître a priori par concepts, c’est-à-dire quand il s’agit d’une critique de la raison pure ne considérant celle-ci que dans son pouvoir de penser (où le mode pur de l'intuition ne se trouve pas pris en considération), la représentation systématique du pouvoir de penser prend la forme d’une tripartition : la division distingue, premièrement, le pouvoir de connaître l’universel (les règles), l’entendement ; deuxièmement, le pouvoir de subsumer le particulier sous l’universel, la faculté de juger ; et, troisièmement, le pouvoir de déterminer le particulier par l’universel (de dériver à partir des principes), c’est-à-dire la raison. Première introduction à la critique de la faculté de juger, II, p. 93.
Tout syllogisme comprend les trois éléments essentiels que voici :
1) une règle universelle qui est appelée la majeure ;
2) la proposition qui subsume une connaissance sous la condition de la règle universelle et s’appelle la mineure ;
3) enfin la proposition qui affirme ou nie de la connaissance subsumée le prédicat de la règle, la conclusion. Les deux premières propositions dans leur liaison l’une à l’autre sont nommées : propositions premières ou prémisses.
Remarque. Une règle est une assertion soumise à une condition universelle. Le rapport de la condition à l’assertion, c’est-à-dire la manière dont celle-ci est soumise à celle-là, est l’exposant de la règle.
La connaissance que la condition a lieu (quelque part) est la subsomption.
La conjonction de ce qui a été subsumé sous la condition avec l’assertion de la règle est l’inférence. I. Doctrine générale des éléments, Chapitre 3. “Des raisonnements”, II. Raisonnements de la raison, p. 131-132.
Penser le particulier sous le général, ex. : “Médor est un chien” ; “Un chien est un animal”. Chez Kant, clarification des données de l’intuition sous l’unité des concepts purs de l’entendement.
Latin moderne subsumere, de sub, sous, et sumere prendre.
[Subsum :] 1. Être dessous. 2. Être dans le voisinage.
Penser un individu comme compris dans une espèce, ou une espèce comme comprise dans un genre ; considérer un fait comme l’application d'une loi.
[Subsomption :] Épistémologie. Opération qui consiste à subsumer, c’est-à-dire à faire rentrer un individu dans une espèce ou une espèce dans un genre, ou un fait sous une loi.
Critique. Opération qui rattache le particulier à l’universel ; chez Kant, acte par lequel l’imagination applique les catégories ou concepts purs de l'entendement à l’intuition sensible pour lui conférer une unité synthétique nécessaire à la connaissance objective.
Penser le particulier sous le général (un individu sous une espèce, une espèce sous un genre) ; considérer un fait comme compris sous une loi.
Philosophie kantienne. [Le sujet désigne la pensée] Ramener les diversités des données de l’intuition à l’unité des concepts purs de l’entendement.
[Subsomption :] Terme de logique. Raisonnement par lequel on met une idée sous une idée plus générale. “L’homme est un animal” est une subsomption, où l’idée moins générale d’homme est mise sous l’idée plus générale d’animal.
Subsumer, c’est penser un cas particulier sous un concept (classe générale) : une variété sous une espèce, une espèce sous un genre ; c’est aussi considérer un fait (une expérience) comme régi(e) par une loi. Un jugement est une subsomption. [...]
Pour Kant, subsumer, c’est clarifier les intuitions par traduction en concepts purs de l’entendement.
Emmanuel Kant :
Critique de la raison pure, GF Flammarion.
Critique de la faculté de juger, GF Flammarion.
Logique, Vrin.
Espèce, Général, Genre, Individu, Particulier, Universel.
Patrick Moulin, MardiPhilo, septembre 2024.
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