Or poserai per sempre,
stanco mio cor. Perì l’inganno estremo,
ch’eterno io mi credei. Perì. Ben sento,
in noi du cari inganni,
non che la speme, il desiderio è spento.
Posa per sempre. Assai
palpitasti. Non val cosa nessuna
i moti tuoi, né di sospiri è degna
la terra. Amaro e noia
la vita, altro mai nulla ; e fango è il mondo.
T’acqueta omai. Dispera
l’ultima volta. Al gener nostro il fato
non donò che il morire. Omai disprezza
te, la natura, il brutto
poter che, ascoso, a comun danno impera,
e l’infinita vanità del tutto.
Or à jamais tu te reposeras,
Ô mon cœur las. L’illusion suprême est morte,
Que je crus éternelle. Des rêves les plus chers,
Non tant l’espoir que le désir est éteint.
Repose-toi toujours. Tu as assez
Vibré. Tes mouvements sont vains :
La terre n’est pas digne
De soupirs. La vie n’est qu’amertume
Et que mélancolie. Non, rien d’autre jamais,
Le monde n’est que fange.
Bouche close désormais. C’est là ton dernier
Désespoir. À notre espèce le Destin
N’a donné que la mort. Méprise désormais
Toi-même, et la Nature, et le méchant pouvoir
Qui commande en secret notre commun malheur,
Et de tout l’infinie vanité.
LEOPARDI G. :
Canti, Milano, Garzanti Editore, 1999.
Canti, Paris, Gallimard, 1982.
Patrick Moulin, MardiPhilo, août 2024.
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