"Ce sont des questions fermées, or, aujourd'hui, nous, on travaille justement sur des questions ouvertes", regrette la responsable d'une association de défense des droits de l'enfant, face au questionnaire du gouvernement pour lequel les dites associations n'ont pas été consultées.
Suite à la "découverte" des violences subies par des enfants dans différentes institutions, notamment religieuses, le gouvernement veut montrer qu'il agit. L'acte en question est justement un questionnaire, adressé aux élèves de primaire, collège et second degré. Il n'y a que des questions fermées, autrement dit l'enfant ne peut répondre que par oui ou par non. Courageux sans doute, mais pas téméraire. Car, cest ballot, le précédent ministre de l'éducation avait déjà adressé il n'y a pas si longtemps un questionnaire aux enfants sur le harcèlement, mais celui-ci n'a pas encore été évalué.
Alors se pose une nouvelle interrogation sur ces questionnaires itératifs, lancés comme des bouteilles à la mer par des gouvernements à la dérive : l'important réside-t-il dans la réponse recueillie ou dans le temps gagné à ne plus se poser à soi-même de questions ? (Indice : la réponse est dans la question.)
Karl Jaspers a écrit dans son Introduction à la philosophie :
"Les questions, en philosophie, sont plus essentielles que les réponses, et chaque réponse devient une nouvelle question."
Ce qui est essentiel dans cette discipline de la pensée qu'est la philosophie, peut-il s'appliquer à la politique, discipline de l'action publique ? C'est une bonne question et je me remercie de me l'avoir posé. Et tout en m'auto-congratulant, je gagne ainsi... du temps.
Finalement, la politique, c'est pas si compliqué. Il suffit de prendre le temps, et surtout celui des autres.
#Philosophie #Filosofía #Enfant #Violences #Bétharram #Politique
_____
Source :
Patrick Moulin, MardiPhilo, avril 2025.
Philosophie, Écrits, Nouvelles, Le Café du Matin#Philosophie #Filosofía #Écrits #Nouvelles #LeCaféDuMatin